Hot! Nadia.H.K

Nadi.h.k. 

 

 

Nadi.H.K de son nom d’artiste  peintre ou N.H.K de son nom de dessinatrice est une artiste que j’ai rencontré en allant au Village des arts de Dakar. Je découvre son travail, lors d’une exposition « graine d’identité ». Exposition qu’elle a mis en place en collaboration avec un artiste peintre sénégalais, Gassama. NHK est une artiste française en résidence au Sénégal depuis quelques années.

Elle me reçoit quelques jours plus tard dans son atelier. Je suis très impressionnée par cette femme qui ressemble en tous point à la femme que j’aimerais être dans quelques années. C’est avec une certaine timidité et beaucoup d’émotions que je lui pose quelques questions et que je l’interroge sur son parcours professionnel.

 

  • Qui est tu ?

« Une femme avant tout. »

Comme elle me l’explique dans ce milieu qu’est le monde des arts. Les gens ont tendance à oublier qu’être une femme peintre et être peintre sont deux notions différentes. NHK se définit aussi comme une libre penseuse, bien foutue comme femme, et  quelque peu rebelle sur les bords. Elle sait ce qu’elle veut et arbore  un certain caractère. 

« Mais je sais me tenir. Et ce qui est bien dans les voyages, c’est qu’ils t’apprennent à marcher sur un pied, quand tout le monde marche sur un pied. »

  • La discussion se poursuit autour de ses voyages.

En tant que peintre reconnue en France et dans le circuit européen. Nadi.H.K a beaucoup voyagé, effectuant des expositions, des performances ; étant invités à des biennales ou dans des résidences d’artistes. Elle avait une certaine vision des voyages.  Un déclic s’opère cependant durant son premier voyage en Afrique. Nadi.H.K est invitée en Mauritanie par « Alef Prod » ; pour la Quinzaine des Arts.

« C’est pas ça que je voulais quoi ! Je suis humaine, et artiste avant tout, j’avais envie de voir ce qui se passe vraiment dans ces pays… »

Lassée par autant d’aisance, de facilité et de banalité (chambres d’hôtels, circuits touristes communs) ; elle décide de voyager par ces propres moyens. Nhk garde cependant un bon souvenir de cette quinzaine de jours. L’artiste juge bon de retourner en Mauritanie. Elle y monte alors deux expositions.

 
























  • Pourquoi le Sénégal ?

« Un mélange d’influences et de curiosité quoi, et puis je connais beaucoup de Sénégalais…»

Durant son premier voyage au Sénégal, en juillet 2009, elle passe devant le Village des Arts. Sa curiosité la pousse à aller à la rencontre de ces artistes et à découvrir ce lieu (qui sortait du commun, qui ne ressemblait pas à ces sites d’artistes qu’elle côtoyait en Europe.)

Nadi.H.K  se met en tête un projet. Elle revient en septembre, pour le lancer : «  la femme fleur s’invite. » Après de nombreux aléas, elle met en place cette exposition. Sur des formats carrés de 30*30, elle propose aux artistes peintres du Villages de créer des œuvres ou la femme fleur s’invite dans un deuxième temps. Ensemble ils montent 28 toiles, qui aujourd’hui sont exposés en Europe. Pour lesquelles Nadi.H.K a un droit de regard. Un livre est en préparation. «  Le monstre est fait. On cherche une maison d’édition favorable au projet. »

 

Petite digression :

NHK travaillait dans les milieux sociaux-culturels. , En 1984, elle quitte le milieu de salarié pour aller vers l’art. C’était une continuité.  Elle n’a pas fait d’école d’art mais a appris sur le terrain, par la vie. Et ça lui va bien.

«  Je fais de l’art pour m’amuser, pour être bien, et surtout pour faire passer des messages. L’art m’a permis de m’épanouir. Etre artiste c’est comme un passeport. Tu as une espèce de communication facilitée. »

Nadi.H.K revient plus tard lors d’un troisième voyage en décembre. Impressionnée et intéressée par le travail de Gassama, elle propose à l’organisme Alef Prod. (http://www.alefprod.fr/ ) Dont elle est présidente de venir voir le travail de ce peintre et de l’aider à mettre en place une exposition.

Parce qu’il faut savoir qu’un peintre au Sénégal, pour exposer doit louer un espace. Contrairement à l’Europe ou l’Amérique, ou les artistes sont invités et payés pour exposer.

Le projet se met petit à petit en place au mois de juin et l’exposition en duo est en mise en place : « Graine d’identité ».

Nadi.H.K retient de cette expérience beaucoup de choses. Elle est cependant quelque peu déçu par l’attitude des gens, des artistes. «  Ils veulent recevoir, mais ils ne veulent pas échanger. Je peux comprendre que chacun doit défendre sa croute, mais il faut apprendre à travailler ensemble.  Faire les choses de façons collectives. »

Et c’est un constat que Nadi.H.K fait aussi sur le Sénégal. Elle me fait remarquer également, que les artistes étrangers ne sont pas mis en avant lors de leurs passages aux Sénégal. « Et c’est dommage, car ça pourrait être un super échange. On est là pour apprendre quoi.»

Le manque d’installation est aussi frustrant. Le manque de partage, de volonté, de collaboration. Nadi.H.K a de nombreuses bonnes idées pour mettre en avant le village des arts, en faire un pôle artistique incontournable au Sénégal. Mais comme toujours, de nombreuses personnes lui mettent des bâtons dans les roues. Et ne veulent pas aller de l’avant, et faire bouger les choses. Et je condamne fermement cela, parce que c’est ce genre d’attitudes qui empêche le développement de ce pays.

« Je ne peux pas me taire. Si il y’a quelque chose qui me fait mal, je le dis quoi. ! »

 Nadi.H.K reste optimiste et a de nombreux projets en tête, en partenariat avec Alef Prod et l’université Cheikh Anta Diop.

Pour finir :

  • Qu’est-ce que tu aimes le plus au monde ?

Les glaces aux pistaches avec des pépites de chocolat.

Encore merci pour ces quelques minutes passées ensemble. Ce fut très enrichissant. J’espère passer te revoir sous peu.. l’art n’attend pas et le temps passe vite…

 ou la retrouver? 

http://www.myspace.com/nadihcasnhk

http://facebook.com/nadihcasnhk

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *