Hot! Bandi invité du Festigraff 2014

Bandi invité du Festigraff 2014

 

J’ai rencontré Bandi à la BDM (Biscuiterie Médina) lors du Festigraff 2014. L’artiste était l’un des invités du Festival. Entre deux peintures, il accepte de répondre à quelques questions. Pausés à la cafétéria de Sup Imax, Bandi se raconte.

 

Artiste français basé actuellement à Genève en Suisse, Bandi graff depuis 1996. « Je suis pas un exilé fiscale. (Rire)» Bandi habitait en province il y’a quelques années. A l’époque, le graffiti était entrain de naitre en France, c’était les années 80. Après, plus rien. Les premiers graffeurs fondaient des familles où avaient des opportunités qui leurs faisaient abandonner le graffiti. A ce moment, Bandi faisait du RAP. Fils d’une maman artiste peintre et d’un papa passionné d’art égyptien, Bandi baignait depuis l’enfance dans une bulle créative. « Je me suis très vite senti à l’aise dans le graff. Au début c’était un besoin d’exister, d’imposer un nom. Je n’étais pas dans une recherche artistique. »

 

 

Un jour, il rencontre un dessinateur passionné de la peinture et des différents mouvements picturaux. Très vite les deux artistes travaillent ensemble… « A partir de là, j’utilisais mes influences extérieurs du type la peinture abstraite de Jackson Pollock à George Mathieu, et je les insérais dans mes graffs. J’avais un besoin de fusion. J’avais envie d’apporter autre chose. » Dans ces années là, on avait déjà fait le tour du graffiti du point de vue des formes et des lettrages. Le style abstrait de Bandi introduit un nouveau mouvement et de nouveaux horizons picturaux, nous sommes dans les années 2000.

Bandi sépare sa passion pour le graffiti de son métier d’infographiste. Pour lui, c’est important de séparer les deux… « Pour toujours rester libre dans ma peinture, ne pas en dépendre financièrement.» Son quotidien en est donc plus sain.

Malgré l’évolution de son graffiti, les gens reconnaissent ces peintures. « J’ai trop tagger, trop graffer pour apprendre à dessiner dans le style académique. A un moment donné, j’ai décidé de partir de mes défauts, j’ai arrêté de gommer… un trait est là, il faut l’utiliser… Je suis parti du principe que quand tu dessines et qu’un trait ne te plait pas, c’est que tu ne l’as certainement jamais vu ailleurs. J’ai donc appris à accepter ce que je faisais et à l’enrichir. J’ai envie d’améliorer cette base stylisque.

Il faut arrêter d’essayer de reproduire et créer son propre sens esthétique. Le Graffiti pour Bandi, est en évolution constante. « On n’est jamais satisfait d’un graff. »

 

 

Le style de Bandi est très architectural, il le définit comme un graff constructiviste pour la structure du dessin. Cependant aujourd’hui il a des variantes et flirt  avec le déstructivisme. «  Je pars d’un objet cassé et détruit pour créer du volume dans la toile. C’est l’esthétique qui compte. Si celle ci me plait, je m’intéresse au concept… je ne pars pas d’un concept à la base, je hais les concepts. »

Bandi découvre le Sénégal, grâce à sa rencontre avec Docta et le Doxandem Squad. « J’étais venu l’année dernière pour le festival 2013. On a eu de très belles rencontres avec Docta, Sitou. On a crée une passerelle entre les deux pays. » Bandi invite souvent Docta sur des évènements en Suisse.

L’artiste constate l’explosion des talents et niveaux dans le festival cette année. « Tous le monde veut venir au Festigraff ! Ca fait plaisir. » Dakar par cette initiative, peut prétendre à une place dans l’univers du Graffiti mondiale. Dakar comme capitale du graffiti africain, oui, Bandi y croit. «Dakar c’est le New York de l’Afrique de l’ouest. C’est clairement la ville la plus développée d’un point de vue Graffiti. » Bandi et Docta ont voyagé ensemble au Benin puis au Togo. « Là bas, ils sont deux ou trois et ils sont tous seul. Dakar c’est l’avenir. Je pense même qu’elle peut égaler Berlin, Barcelone à l’époque. Mais ca change très vite ces choses là. Il y’a beaucoup d’avenir en Afrique pour le graffiti. »

«  créativité c’est gratuit et ça ne coûte rien » ajoute Bandi. Même si il y’a des problèmes de matériel. Les graffeurs ont toujours appris à faire sans… Au Sénégal, c’est justement ca. « Les gars ont envie. ils ont une progression d’une année sur l’autre qui est très impressionnante. Mais surtout il y’a une unité. Ils sont beaucoup moins individualistes qu’en Europe… Moi il m’a fallu dix ans pour faire quelque chose qui tenait debout… Aujourd’hui y’a internet, donc tu te nourris de plein de chose. A nos débuts, il y’avait un seul magazine sur le street art.  On voyait tous les mêmes choses. On reproduisait tous les mêmes choses. »

 

 

Le mot graffiti enferme et pour l’artiste, le Graffiti n’est rien d’autres que de la peinture. Seul le support diffère. J’essaye de faire une fusion entre la peinture plus ancienne et le graffiti plus contemporain.

Son mots de la fin : « Faire le graff par amour et rien en attendre.. Ne pas dépendre des autres, et surtout faire ce qu’on a envie… Longue vie à ce qui graff sur les murs… Ca date des égyptiens à l’époque des pharaons.. On a rien inventé !! »

Retrouver Bandi sur:

https://www.facebook.com/nadib.bandi?fref=ts

https://www.flickr.com/photos/nadib47

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