Hot! Young Noble

Pape Mamadou Camara aka Young Noble

J’ai rencontré Young il y’a quelques années de ça, en 2011, avant la naissance de Wakh’Art. Souvent, nous nous sommes croisés notamment lors d’événements culturels dédiés au Hiphop. Aujourd’hui, de passage à la Boite à Idée, j’interpelle l’activiste culturelle sur son métier, sa passion pour la culture et ses ambitions. Autour d’une tasse de café, au cœur de la Boite à Idée, il se raconte.

 

Pape Mamadou Camara

Young Noble se définit comme « Hip Hop Activist » et « Hip Hop Historian ». « J’ai fait des études d’Histoire, et je travaille sur l’histoire de la culture Hip Hop en général et au Sénégal en particulier. J’adore aussi la photographie. Et je suis très sensible à l’art visuel. Je travaille sur beaucoup de projets. Je suis membre fondateur du centre G-Hiphop de Guédiawaye, je suis aussi chargé de la programmation et de la formation. Je travaille également comme chargé de communication pour le « FestiGraff », et la caravane « Graff et Santé » avec DoxandemSquad. Je suis aussi membre du Conseil de la Jeunesse pour l’Ambassade des Etats-Unis, basé à Dakar.

Quel est ton constat après toutes ces années dans le milieu ?

« J’ai grandi dans le milieu de la culture Hip Hop. J’ai eu mon premier album à l’âge de cinq ans, c’était Tupac. J’avais 7 ans quand P.B.S sortait son premier album. J’ai presque tout vu et j’ai grandi avec la culture Hip Hop… Depuis tout petit je voulais travailler dans ce secteur et gagner ma vie via la culture. J’ai toujours cru que le travail devenait un idéal que lorsqu’on pouvait s’épanouir avec. J’aime la culture Hip Hop, je m’engage, chaque jour je découvre quelque chose de nouveau, chaque jour j’échange avec de nouvelles personnes et on parle le même langage. Et ça c’est quelque chose de constructif, et ça fait partie des choses positives qui font le Hip Hop.

Pour beaucoup, le Hip Hop se résume à la musique. Pour moi parler de Hip Hop, c’est parler de music, d’entreprenariat, de danse, de graffiti, de deejaying, de la langue, du style vestimentaire, je pense à tout cette ensemble.  Depuis plus de vingt ans, ça évolue, ça bouge au Sénégal. Je pense qu’il y’a beaucoup de chose qui sont positives, et qu’il y’a beaucoup de choses à saluer. Les entreprises culturelles se montent de plus en plus et se structurent. Il y’a l’exemple d’Africulturban qui est là depuis 9 ans, l’exemple de Wakh ’Art, G-Hiphop, Sunu Street, Sunu Kaddu avec P.P.S à Rufisque…

 

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Il y’a aussi des points négatifs. Artistiquement il y’a beaucoup de travail. Mais ce n’est pas suffisant, c’est difficile de voir par année, maximum une dizaine d’album sortir contrairement à d’autres pays, où il y’a des dizaines d’albums qui sortent chaque jour. Ici au Sénégal, quand tu dis, que tu travailles dans la culture, on te sort des clichés du type, « Ah lui, il chante où il danse » ! Quand tu parles de Hip Hop, ils disent : « Ah ceux qui baissent leur pantalon ! » Y’a beaucoup trop de préjugés dans la culture et plus encore dans le Hip Hop. Donc pour moi, la priorité c’est de se questionner et de se dire comment se professionnaliser, comment travailler en commun ? Réunir toutes les forces et aller ensemble… Je partage le maximum et j’essaye d’aider tout le monde. J’essaye toujours de donner le max. »

Dans l’analyse que tu fais, qu’est ce qui est du à tout ça ?

« Je suis du genre à voir opportunité là où beaucoup parleront de problème. Les artistes peuvent créer plus. Ils peuvent inondés le marché. Pourquoi on n’exploite pas ça ? Par manque de créativité chez beaucoup d’artistes ? Par la promotion de la nullité à travers les médias ? Aussi, il y’a des artistes qui n’ont pas les conditions réunis pour travailler. Comment leur demander de nous sortir de produits de qualité alors qu’ils sont dans des problèmes financiers, familiales etc. Tous ca est une réalité auxquels beaucoup n’échappent pas. On doit vivre avec ça. Il y’a aussi le manque d’infrastructure. Les studios de qualités se comptent, donc ca se répercute sur toute la chaine. Pour moi, les artistes aussi doivent aller à la recherche, écouter d’autres choses, échanger et s’interroger. Comment exploiter notre marché ? On est 13 millions d’habitants au Sénégal. Si tu vends 1 million d’album tu es disque d’or. Pour moi la culture Hiphop, c’est un tout.

Les neufs éléments qui définissent la culture Hiphop sont le Deejaying, le Mc-ing, le Graffiti, et le Bboing, le Human Beatboxing, l’Entreprenariat de la rue, le Street-Language, le Street-Knowlage, le Street-Fashion. Tout ça n’est pas développé à Dakar. Ça commence tout juste. Quand on comprend ces 9 éléments et qu’on les exploite et qu’on s’appelle Hip Hop, on sait d’où est ce qu’on vient et où est ce qu’on va et du cout on sait comment vendre sa musique.

 

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Quels sont tes ambitions personnelles ? Ou aimerais-tu être dans 10 ans ?

« Je travaille beaucoup dans les réseaux d’entreprenariats sociales. Dans dix ans, à 36 ans, j’espère être un entrepreneur culturel reconnu. J’aimerais être quelqu’un travail pour le gouvernement sénégalais pour les choses culturelles. J’aimerais arriver à un niveau de pouvoir où je pourrais changer concrètement les choses. Dire que ça c’est possible et pour changer définir une politique culturelle sérieuse. Je pense que seulement avec la culture Hip Hop, on peut développer un pays. J’aimerais dans dix ans être quelqu’un d’influant dans la culture sénégalaise et influencer son développement. »

Est-ce que tu as un conseil, ou une parole de sagesse ?

« Knowledge Reigns Suprem ! Je remercie Ken Aicha Sy, militante, fervente militante de la chose culturelle. Keep on learning. »

 

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Retrouver Young à Guédiawaye HipHop. le site GHiphop 

Son Facebook

 

 

 

2 Comments

  1. Respect à Pape Mamadou Camara. C’est un grand Monsieur qui jour un rôle important dans le milieu culturel.
    Big up à Wakh’Art. Liguéye bi rafette neu

  2. Du courage young..Le chemin est long mais je suis certaine que le hip hop reignera tôt ou tard

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