Hot! Elaj , le prince du Reg’n’B

Elaj , le prince du Reg’n’B

J’ai rencontré Elaj il y’a longtemps de çà. Il était l’un de ces noms que compte l’underground de la musique au Sénégal. Reconnu pour son talent et sa voix. Je l’avais découvert sur une mixtape du groupe Ha2n. Je n’avais alors pas eu l’occasion de l’interviewer et depuis son départ pour les Emirats Arabes, à chacun de ces passages au Sénégal, nous avions essayé de nous voir en vain. Aujourd’hui, enfin, depuis le salon de la Boite à Idée, Elaj me retrouve et le temps d’une interview partage avec moi son histoire et sa passion pour la musique.

 

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Elaj, qui es-tu ?

«  Je m’appelle Elaj, j’ai 34 ans, je vis à Dubaï depuis 4 ans maintenant. Je m’y suis installe pour le boulot. Je travaille dans l’industrie du luxe, même si c’est totalement différent de ce que je fais artistiquement, il faut bien payer les factures. » Rire.

« Avant de quitter le Sénégal pour Dubaï, j’ai entamé un carrière au Sénégal. J’ai évolué un peu sur la scène musicale sénégalaise. J’ai eu à collaborer avec pas mal d’artistes ; le groupe Ha2n, Canabasse, Bouba Kirikou Après j’ai dû partir pour des raisons professionnelles, donc ça m’a un peu cassé dans mon élan. Mais depuis j’ai monté mon home studio et j’ai repris mes enregistrements et mes recherches musicales. Je suis en connexion avec des producteurs à Dakar, aux Etats-Unis, au Canada. Là, j’ai enregistré un single, dont j’ai tourné le clip aux Emirats Arabes Unies. Je pense le dévoiler bientôt.

On peut avoir le titre ?

« Yakaar. L’espoir. C’est un morceau très positif, qui parle du pouvoir de l’esprit sur la matière. En fait,  tout se passe dans la tête. Même si rien ne va, même si la vie nous tend des pièges, on peut toujours trouver une lueur d’espoir en visualisant des moments de bonheur. Après le morceau et la vidéo dévoile d’autres choses. »

 

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Est qu’il y’a d’autres choses de prévus derrière ça ?

« Oui, je bosse sur un Ep. D’ici la fin de l’année, je prévois de sortir ce premier produit. Il y’a eu beaucoup de single, de featurings mais pas encore d’album. Avec le boulot ce n’était pas évident. Maintenant que je suis plus stable, j’ai décidé de retourner à mes premiers amours. Je suis tres perfectionniste, donc je voulais prendre le temps de faire un truc vraiment propre. Les gens sortent un peu n’importe quoi, n’importe quand. Je voulais être sure que ce que je voulais faire et de la qualité du produit. »

Comment tu l’as enregistré ?

« Oui ; Je bosse avec un producteur basé aux Etats Unis, il s’appelle Khalifa Diop. C’est un bon ami à moi, qui s’est porté volontaire pour m’aider sur les arrangements et le mix. J’enregistre chez moi et je lui envoie les fichiers. C’est lui qui a mixé et arrangé Yakaar, le nouveau single. »

Ça va faire plaisir à beaucoup de monde de te retrouver…

«  Oui, il y’a plein de gens qui me demandent : – « Alors t’as arrêté la musique ? On t ‘entend plus ? ». Mais on n’arrête jamais vraiment. C’est quelque chose qui me permet d’avoir un équilibre dans ma vie. Ça me permet de me détacher du train-train quotidien. C’est vraiment quelque chose que j’aime beaucoup. »

Je suis tapi dans l’ombre, mais j’attends le bon moment pour me dévoiler. J’espère qu’avec le single qui sortira, ça permettra de rappeler aux gens que je suis là.

Comment tu définis ce que tu fais ?

« Mon style, je l’appelle le «RegnB». C’est un mixe de Reggae et de R’n’b. Je suis un fan de reggae, mais je ne voulais pas m’enfermer dans ce style-là. J’essaie de poser sur tous les genres de musique qui me plaisent et qui me parlent. Ça peut être du Rock, du Reggae, de la Pop. D’ailleurs le single Yakaar c’est ça ! C’est un mixe entre du reggae et de la pop, avec grosse batterie, etc. »

 

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Est-ce que tu as des gens qui t’inspirent au quotidien ?

«  Oui, il y’a Baba Maal ; Cheikh Lo ; Youssou Ndour, ces grosses icônes de la musique sénégalaise, que je consomme beaucoup. J’ai grandi a l époque de la duplication des cassettes. Petit, j’étais souvent  à Ngor, au studio 2000 d’El hadj Ndiaye actuel patron de la 2stv  On se retrouvait souvent chez lui avec mon cousin Abdoul à, jouer dans les studios  entre les instruments pendant que Baba Maal enregistrait ses albums. Les Touré Kunda aussi, quand ils étaient au top de leur carrière,  j’assistais souvent à leurs concerts. Pour la petite anecdote ce sont des amis d enfance de ma maman et a mon 6 eme anniversaire ils m avaient offert un ballon de foot en cuir ce qui était rare a l époque et je l ai perdu le même jour : il a été vole par des plus grands»

 

Comment ta carrière dans la musique est vue de tes proches ?

« Quand les gens voient que tu évolues dans la musique ils te collent systematiquement une étiquette de branleur, de raté entre guillemets surtout quand on vient d une famille assez conservatrice Halpular cependant quand on voit que socialement et professionnellement on s en sort les gens sont plus tolérant c’est un peu ça qui pèse sur nous a Sénégal. La pression social est très forte Il y’a toujours le désir des parents de te voir réussir sur un plan formel pour éviter les commérages etc.… Après j’ai réussi à faire les deux c’est a dire persévérer dans les études et vivre ma passion donc ça m’a permis d’avancer et mes parents m’ont toujours soutenu, ils n’y voyaient plus d’inconvénients. »

As-tu pour finir un conseil à donner à la jeunesse ?

« Je ne suis pas un donneur de leçon, mais avec mon expérience personnelle, je dirais qu’il faut se concentrer sur l’essentiel. Payer les factures, garder une certaine dignité. Après tout le reste c’est du bonus. Tu peux être concentré sur l’essentiel et faire vivre ta passion. Il faut essayer de concilier les deux en gardant les pieds sur terre et la tête sur les épaules. Planifier, ne pas faire de sa vie une loterie, et continuer a rêver»

 

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Retrouver l’artiste sur Facebook :ELAJ

 

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