Hot! DJ Fun

Dj Fun

J’ai rencontré, un « fou-furieux » durant la troisième édition du Festival Voyage sur le fleuve Sénégal. L’artiste Dj Fun accompagnait sur scène l’une des têtes d’affiches du Festival, Féfé. Le Samedi après-midi quelques heures après le déjeuner, depuis la terrasse de l’Hôtel La Résidence, Dj Fun répondait à mes questions, un verre à la main…

Voyage sur le fleuve senegal (5)

Qui es-tu ?

« Fun.

Je suis Dj, Ingénieur du Son et Compositeur. Avec l’expérience, je suis devenu un Beat-maker qui peut appeler des musiciens et faire de la musique plus large publique. »

Le début de l’Histoire

« Je suis d’abord danseur, breaker. Les années 80 ont été un gros passage pour moi. Quand tu étais Noir à Paris, durant ces années-là, il était important d’avoir une identité, une place. J’avais 15 ans et le Hiphop a été mon truc. Au début, j’ai voulu faire la musique pour que je puisse danser. Ensuite, j’ai voulu mixer moi-même. Faire de la musique en fonction de ce que j’avais envie de faire et envie d’entendre. Puis le beat-making a pris le dessus. Je suis devenu quelqu’un qui fait de la musique. J’ai un studio à Paris depuis quelques années ; Digstudiomusic . C’est entre Stalingrad et Gare du Nord. Je reçois tous les univers, même si on est très Black Musique dans le studio. Ce sont mes racines, on ne peut pas les changer. Je défends ce type de musique parce qu’on peut en faire n’importe quoi, la stigmatiser, la travestir… Je la défends encore parce que c’est mon cœur qui parle et qu’elle n’est pas  ce que les gens de l’industrie veulent en faire…»

 

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C’est ta première fois au Sénégal ?

« Non, c’est la quatrième fois, que je viens au Sénégal. A chaque fois que je viens c’est pour la culture, la musique. La musique casse des barrières, réunit tout le monde et me fait me dire que tout est possible. J’ai été en Casamance, à Dakar et Saint-Louis.

Le Premier truc qui m’a marqué au Sénégal, c’est la gentillesse des gens. Il n’y’a rien, les gens savent qu’ils n’ont pas grand-chose mais ça leur suffit. Quand on vient de Paris, ou de Banlieue, je connais beaucoup de sénégalais qui arrivent à Paris, ils perdent leurs valeurs.. Donc quand je rentre, je leurs rappel. Les voyages me permettent aussi d’avoir ma propre vision des choses, et pas avoir des idées basées sur les « ont dit ».

Voyage sur le Fleuve Sénégal

« Je suis venue accompagner Féfé. Je suis son Dj. Dans ce qu’il construit en ce moment, forcément venir en Afrique c’est important. Moi je viens des Antilles. Je suis aussi un enfant d’Afrique. Pour moi revenir ici, c’était important. Voir cette terre qi est la mienne, sachant que mes ancêtres viennent d’ici ; faire une tournée ici ce serait juste énorme. J’ai plus eu l’habitude de voyager au Maghreb, mais c’est complétement différents. Je suis allée en Afrique du Sud, au Cameroun. J’ai envie de visiter d’autres pays. Quand je reviens aux Antilles, je tape dans la fourmilière… je leur rappelle l’histoire d’où ils viennent etc.

 

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Des projets pour 2016 ?

«  Il y’a plein de choses. L’album de Féfé doit sortir. Il y’a beaucoup de concerts et de tournées de prévus. Ça fait 20 ans qu’on se connait. Donc on partage beaucoup de choses, des valeurs, une vision. Après y’a mon studio et tout ce qui va avec… J’ai des projets à finir. Je dois aussi retourner aux Etats Unis finir des projets.

Des personnages qui t’inspirent ?

«J’étais sportif. Depuis que j’ai cinq ans, je fais du Judo. J’étais international français. Mes premiers voyages étaient liés au sport. Après ça a été la musique… Mon cheminement musical est lié à ma pratique sportive… Etre toujours combattant, être dedans, être concentré, se remettre en question. Ou je suis ? Qu’est-ce que je fais ?

Mes mentors dans la musique… Dans le reggae, Bob Marley, un emblème de cette négritude qui se bat pour quelque chose au quelle elle croit. J’aime tous ce qui est Grand Master Flash, Kool Herc, qui m’ont nourris et aider jusqu’à maintenant. Dans chaque style, je vais avoir quelqu’un. Jimmy Hendrix, Joe Cocker,  même s’il était blanc. Little Richard, dans le rock. Après, si on parle de musique actuelle, je pense à Busta Rhymes, que j’apprécie, parce qu’il fait danser les gens. Le rythme vient d’Afrique. Les gens qui vont m’inspirer vont forcément être des gens qui arrivent à me faire bouger la tête. »

 

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Un Conseil ?

« Echanger, c’est plus important que donner un conseil. Dis-moi ce que tu vis aujourd’hui, et je te donnerais un conseil en fonction de mon vécu. La musique est un domaine à part, que les gens ne comprennent pas. La richesse de nos métiers se trouve dans les rencontres, les échanges etc… avoir conscience des choses, c’est ce qui nous permet d’avancer. »

Ou te vois-tu dans dix ans ?

«  Où ? Je pense que ces difficiles de se projeter dans ce que je fais. D’une année à l’autre ça peut changer… Je fais un boulot, ou au bout d’un moment il peut y avoir une lassitude et donc un changement peut s’opérer à ce moment-là. J’ai déjà 48 ans, donc c’est difficile de me dire ou je serais, ce que je ferais… »

Retrouver Dj Fun.

Sa page facebook

https://www.facebook.com/digstudiomusic/

http://www.digstudiomusic75.com/

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