Arctivism 27 – Aimé Césaire

Arctivism 27 – Aimé Césaire

 

 

Pour me présenter cette nouvelle édition d’Arctivism, Elom 20ce me retrouvait à la Boite à Idée, notre espace culturel situé à Mermoz. L’artiste togolais à l’initiative de cet évènement, partageait avec moi les enjeux de cette vingt-septième édition.

 

• Pour rappel :

«  Arctivism est un projet qui revisite l’histoire de l’Afrique à travers ses grands Hommes. L’évènement s’articule autour d’un triptyque : projection documentaire, discussion débat, et show (concert, danse, graffiti). Dakar c’est la capitale du pays de Senghor, ami de Césaire. Dakar est une ville féconde, il y a un grand potentiel artistique et militant. Je pense que la culture urbaine y est bien représentée. Il me paraissait normal de refaire une édition ici. »

 

 

• Pourquoi Aimé Césaire ?

« Beaucoup de choses se passent dans la diaspora africaine. Aux U.S.A, les Noirs américains se font tuer par les forces de l’ordre. Cette année, Haïti a été frappé de plein fouet par l’ouragan Matthew.  Dans les  îles des Caraïbes, cette diaspora fait face à de nombreux problèmes, racisme, chômage élevé,  etc.  Je trouve dommage que souvent, les Africains ne se sentent pas solidaires de leurs sœurs et frères de la diaspora et vis versa. Il est important pour moi, surtout aujourd’hui, en 2016, de créer des ponts entre l’Afrique et la Caraïbe.

Je pense que Césaire avait commencé à bâtir cet édifice à travers ses œuvres. Il nous revient à nous de continuer ce travail. Césaire disait de  Senghor qu’il lui avait donné la clé de lui-même. C’est aussi pour cela que Dakar a été choisi pour cette édition. On ne peut plus parler aujourd’hui de panafricanisme sans parler de la Caraïbe. »

 

 

• Mettre en scène, l’engagement de Césaire.

 » Arctivism 27 c’est redonner vie à Césaire. Un rituel pour sortir l’Esprit du grand penseur panafricaniste du Panthéon pour lui rendre sa liberté. Le jour de l’évènement, à travers le dessin et le graff, les artistes vont ramener « l’esprit de Césaire » en Afrique. Les rappeurs, héritiers de ces griots, qui à travers la poésie racontaient notre histoire, seront présents et partageront avec le public dakarois leurs engagements. Les rappeurs que nous avons invités ont démontré leurs implications dans le changement de leurs sociétés. Sur scène, il y aura le groupe sénégalais Keur Gui, Kofi, un artiste Franco-béninois et moi même. Pour la danse, on a invité Kéwé et Alicia. Madzoo sera au graff et Kam, une dessinatrice camerounaise au dessin.»

A chaque édition, Asrafozine, un magazine d’une vingtaine de pages est édité et en libre téléchargement sur le net. Pour Asrafozine numéro 22, nous avons eu la chance d’interviewer Léonora Miano, Amadou Elimane Kane et le rappeur Kofi entre autres. Il y a aussi une belle contre-éducation écrite par l’historien Amzat Boukari Yabara ainsi que d’autres belles surprises à découvrir. »

 

 

• Quels sont les étapes suivantes pour Elom 20ce ?

« Participer à une performance en décembre à Abidjan avec une Artiste peintre que j’ai rencontrée lors de la biennale Dak’Art 2016. Elle a découvert ma musique lors d’un concert auquel je participais à la Gare et m’a proposé cette collaboration. J’adore croiser les arts et ce projet est  un beau challenge pour moi. En décembre, vous pourrez donc nous retrouver à Babi !

Il y a aussi le projet Hatikpala (Tailleurs de chanson et de bois en Ewé)  réalisé en collaboration avec le sculpteur Anani. C’est un projet qui croise la sculpture et la musique. Chaque morceau de l’album INDIGO  a été sculpté dans le bois. Dans ce projet, paroles, brumes, sculptures, bois, mythes, langues, rythmiques et souffles s’associent pour « tailler » la vie. Hatikpala a été présenté à Lomé en Octobre passé. L’exposition a été faire à l’Institut Français du Togo pendant deux semaines clôturée par un concert live.  Ça c’est très bien passé, du coup on cherche des salles un peu partout en Afrique de l’ouest pour présenter le projet. J’aimerais le faire tourner dans toute l’Afrique si possible…

 

Il y a un projet pour dénoncer les rackets aux frontières africaines qui va être lancé l’année prochaine. On s’appuiera sur le clip du morceau « Afrika iz da prezent » pour ce faire. Il faut favoriser la circulation des personnes en Afrique. On ne peut pas parler de panafricanisme si entre pays Africains, on ne peut pas circuler librement. Les textes de loi existent mais  leur mise en œuvre n’est pas effective. Il y a du travail à faire dans ce sens, et je pense que les artistes à travers leurs Arts peuvent contribuer à résoudre ce problème.

 

 

Pour l’année prochaine, on prépare aussi  le chapitre 28 d’Arctivism avec de  grosses pointures. Mais je n’en dis pas plus pour le moment… J’ai également entamé l’écriture de mon prochain album… »

 

 

Retrouver Elom 20ce sur notre plateforme : http://www.wakhart.biz/elom20ce/

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