Hot! Djinda Kane – VSFS – Clap 4 – Cinéma

Djinda Kane – VSFS – Clap 4 – Cinéma

 

La nouvelle édition du Festival Voyage sur le fleuve à Saint-Louis, Clap 4 fut un réel succès. Durant trois jours le public saint-louisien ainsi que les partenaires et amis du Festival, ont pu bénéficier d’un contenu culturel éclectique et innovant, autour du thème : « Entre Rêve et Réalité ».

Le Festival qui je le rappel, propose une programmation pluridisciplinaire, Cinéma, Mode, Musique ; accueillait cette année, dans le volet cinéma, Djinda Kane et son court métrage «The Gas Station ». Djinda Kane a participé au Festival par le passé. Elle était alors l’un des modèles phares qui présentés les collections des créateurs invités durant le FashionShow.

Pour la première fois, Djinda Kane se retrouvait donc dans la programmation et présentait au Comptoir du Fleuve, après un cocktail dînatoire, son film en avant-première pour le plaisir du public et des autorités locales réunis pour l’occasion. Elle introduisit son court métrage, avant de laisser les invités profiter du film.

 

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Le film d’une vingtaine de minutes était intéressant. La jeune réalisatrice interprété le rôle principale, une jeune femme en quête d’un briqué. Face à elle, un homme. Le film racontait une rencontre entre ces deux protagonistes et mettait en scène un dialogue.

Le lendemain de la projection, j’interrogeais Djinda et recueillais ces impressions sur la projection et son ressenti sur le Clap 4…

Comment ça va Djinda ?

Djinda : « très bien ! Je me sens reposée après la grande tempête. Maintenant que je ne fais plus partie du show je peux profiter du reste du Festival.  »

The Gas Station, peux-tu me parler de ce film ?

Djinda : « A la base ce film n’était pas censé être un vrai film. Rire. J’ai eu cette idée et tout s’est fait très rapidement et très spontanément, sans trop de prise de tête parce que je n’avais pas d’attentes particulières par rapport à ce film. Je me suis amusée avec l’aide de ma famille et de mes amis. Je voulais juste communiquer quelque chose qui soit drôle, mais un peu intelligent et en anglais. Finalement le résultat a donné un vrai petit film. Je suis très contente c’est encourageant.

Par la suite, j’ai rencontré des boites de productions, qui m’ont accompagné dans la distribution du film, pour que je puisse le présenter dans des festivals etc… Ce qui est cool aussi, c’est que c’est un travail familial depuis le départ. C’est pour ça que je peux me permettre de le présenter dans ce festival, qui est quand même organisé par ma mère depuis des années. Tout ça représente un peu une avancée vers un début de développement de carrière qui est assez encourageant pour moi. »

 

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Tu passes quand même de la position d’interprète au rôle de réalisateur.

Djinda : « C’est complétement différents. Même si j’ai toujours été dans la création de projets de toutes sortes, surtout en ce qui s’agit musique et cinéma. C’est vrai que ce qui est un peu contraignant d’être interprète. On est vachement dépendant de l’image où d’une idée qu’on se fait de toi. Dans ce contexte de film, ce qui est cool, c’est de pouvoir exprimer des choses devant et derrière la caméra. Des choses que t’as envie d’exprimer. J’avais envie d’être moi-même, d’être plus naturel que les stéréotypes dans lesquels on me place d’habitude. »

Qu’est-ce que le court métrage raconte ?

Djinda : « Alors, c’est une femme qui propose de vendre son corps pour un briqué. C’est du féminisme moderne. On ne devrait pas en tant que femme être victime de son corps. Etre obligé tout le temps de faire attention à ne pas faire de gaffe par rapport à sa sexualité, son sexe appel, où en être victime. Ce personnage de Tasha, choisit de se montrer pour des raisons qui la libèrent en fait. Elle est en colère au départ, elle se cache derrière le masque de quelqu’un qui est dans la provocation, ensuite elle se retrouve face à un personnage qui est le contraire d’elle et qui finalement la touche et la fait se donner avec plaisir et conviction. Donc c’est un peu le paradoxe de la féministe qui choisit de se servir de ces atouts physiques pour se libérer de son blocage psychologique. »

C’est un sujet qui te tient à cœur ? As-tu d’autres projets de film ?

Djinda : « C’est un sujet, que j’ai traité comme ça. Le produit finit à donner çà ! Après faut faire des choses différentes. Le court métrage c’est une vignette, un moment de vie. J’ai plusieurs autres projets. Mais disons que celui qui va se faire en premier, c’est un autre court métrage. Je l’ai écrit en 2015 et j’ai finalement rencontré les gens que je voulais, ils vont embarqués dans l’aventure. La dynamique de groupe c’est important pour commencer un projet… Ce sera complètement différent de The Gas Station.

 

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En tant que femme africaine quel est ton regard sur l’industrie cinématographique mondiale ?

Djinda : «Le milieu du cinéma, comme d’autres milieu a toujours été plus difficile pour les femmes. C’est difficile de diriger quand tu es une femme. Les hommes ont du mal à se faire diriger et du coup tout prend plus de temps. Les gens peuvent te faire changer d’avis très facilement. Hors on ne peut pas faire plaisir à tout le monde. Donc si j’avais un conseil à donner ce serait de ne pas écouter tout le monde, d’aller avec vos convictions.

En tant qu’africaine, c’est deux fois plus dure d’avoir du boulot. Quand tu y arrives tu as beaucoup plus de mérites, car dès le départ tu as plus d’obstacles sur ton chemin. Aussi, il faut s’avoir que dans cette industrie, les gens travaillent en équipe, ceux sont des familles de cinéma qui s’ouvrent pas beaucoup. C’est donc un milieu qui par essence est déjà difficile.

Je pense aussi qu’il faut démystifier le cinéma et la complexité de faire des films. Je pense qu’il ne faut vraiment pas se poser des questions, faut le faire et non essayer de les faire. C’est plus important de faire, parce qu’à travers ces expériences, tu te développes et t’améliores. Il ne faut pas essayer d’exister dans leur monde mais plutôt construire le nôtre.»

 

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