Hot! Moh Dediouf

J’ai découvert Moh en Novembre 2017 lors d’un Festival organisé à la place du souvenir.  Je ne m’étais pas retrouvé là part hasard. Dj Cortega m’avait encouragé à venir voir dixit : « cet artiste incroyable » méconnu de la scène locale.  Moh évoluait alors entre l’Afrique du sud et le Canada. Aujourd’hui c’est à la Boite à Idée que je revois le musicien interprète. Autour d’un café, nous échangeons sur sa carrière …

Moh Dediouf  –

Produit sénégalais

Mohamed Diouf alias Moh Dediouf se présente comme : «  un artiste sénégalais bourlingueur. J’ai évolué entre le Sénégal et le reste du monde. Revenu depuis 2009 je touche à tout et j’essaye de développer des choses sur l’axe Jo’burg Dakar. Je suis un pure produit sénégalais et je travaille pour améliorer les choses dans mon environnement.

On m’a toujours identifié comme produit de l’extérieur alors que j’ai grandi au Sénégal, j’y ais fait ma scolarité jusqu’à mes études universitaires. Je suis allé en France pour poursuivre mes études et c’est à 24 ans que je me suis lancé dans la musique.  J’ai fait plus de musique en Afrique qu’en Europe. Les produits les plus connus sur le deuxième album notamment le morceau avec Noumoucounda ont été produit au Sénégal même le troisième album a été fait ici.

La musique fait partie de mon quotidien mais je fais d’autres choses. J’aime bien le rôle de l’acteur culturel parce que le monde est complexe et il faut pouvoir toucher à différentes industries, la mode, le sport, l’imagerie. Toutes ces choses qui sont aussi portée par la musique. Il serait difficile et prétentieux de vouloir présenter le Sénégal sans montrer toute sa diversité. Quand on a l’occasion d’avoir accès à un marché, il faut y aller avec tout et essayer de se positionner. Quand on voyage, on joue notre musique le soir mais dans la journée on monte des projets et on répond favorablement à toute opportunité qui peut faire avancer notre pays. C’est pour çà que parfois on passe un bout de temps dans l’ombre. On ne peut pas reprocher aux autres de faire dans la théorie et quand vient notre tour rester dans du discours. Il faut faire des choses concrètes… »

SunuMusic

Sunumusic est le nom du label monté par Moh . «  On attendait d’avoir le squelette pour pouvoir lancer les choses… On ne voulait pas monter un label juste pour en monter un. On attendait d’en savoir plus sur la demande pour pouvoir créer une offre adaptée. Quel type de musique ? Ou la commercialiser ?  Comment ? On voulait pouvoir lancer des artistes, et penser à un plan de carrière sur deux, trois ans. La musique sénégalaise est complexe, variée et elle connait de nombreux talents. On voulait tâter le terrain, anticiper sur les éventuelles problèmes, maîtriser les nouveaux enjeux avec le digitale etc.

Notre label a choisit de s’inscrire dans le développement de projets locaux entre scène world music et clubing. Je me bats pour qu’y est une transmission. Nos grands frères ont fait le job, il était impensable qu’on se pose et qu’on attende sans rien faire. Le monde entier marche part mentoring. L’expérience qu’on acquiert nous aide à conseiller et accompagner les nouvelles générations. On veut développer avec nos artistes sénégalais l’axe Dakar Jo’burg. Quand je parle de Sénégal je pense empire mandingue. Si je trouve des talents au Mali ou en Guinée je les accompagnerais. On reste ouvert. Mais encore une fois on essaye d’aller sur des marchés ou il y’a de la demande. Le train est lancé à nous de monter dedans ou pas. Aujourd’hui, il y’a une super génération via le nouveau urbain et notre souhait de valoriser ces talents, en s’inspirant de notre culture et musique traditionnelle pour créer quelque chose d’hybride afin de réconcilier les publics. L’Afrique du Sud nous sert d’exemple …

Moh Dediouf

Je suis dans l’exploitation du troisième album ;  Trilogie.  Il y’a un single qu’on vient de lancer, Soneu Na le clip sortira après le ramadan, j’espère d’ici décembre faire un concert au Théâtre Daniel Sorano. On a choisit la date du 06 décembre parce que c’est la date de la commémoration de Nelson Mandela. On voudrait faire de cette date un rendez vous annuel récurrent durant lequel on présenterait ce que le label a fait et nos invités sud africain. Mais on verra ce qui sera possible au vue des disponibilités du lieu…

un featuring avec un artiste , faire du live et petit à peu construire une relation durable. A côté de çà, je pense qu’on va jouer l’été en Europe et l’hiver en Afrique du sud. On aussi envie de faire des choses ici, même si les cheminements sont plus longs à cause du manque de structure et d’accompagnement… On va devoir faire les choses sur fonds propres. Je pense que c’est générationnel, et cyclique Cette année on a décidé de travailler avec l’Amérique latine. J’aimerais collaborer avec un label, faire. Heureusement où malheureusement on aime la culture et on veut travailler dedans. On doit bâtir les choses pour permettre aux prochaines générations d’être dans de meilleures conditions. Personne ne fera se travail à notre place. J’ai espoir. Je vois plein de choses se passer. Il faudrait plus de cohésions et de coordinations. Pour le live, il nous faudrait plus de scènes. Il n’y a plus de salles ou d’espaces d’expressions. Il y’a des choses qui se mettent en place mais c’est encore très discret. Je pense qu’il faut mettre en place des machines factory et travailler ensemble pour développer l’industrie.  

On espère avoir le Grammy et pouvoir le déposer à Gueule Tapée, ndigue tali bi !

Conseil avisé pour une nouvelle génération

Tant que la personne trouve son kiff il n y’a pas de soucis ! Par contre, dès qu’on parle d’export, là il y a des règles à respecter.. A partir du moment où la musique va sur le net, il ne faut pas oublier que le son que tu fais pour Thiaroye peut être écouté à New-York. Internet c’est ouvert à toutes les oreilles du monde et la concurrence est rude. Je pense qu’il faut beaucoup bosser et se battre pour se démarquer. On a beaucoup de talent dans ce pays mais on a un souci par rapport à la production et à la productivité. Je pense qu’il faut plus de beatmaker, de producteur dans les régions et de le rendre assez tchip et accessible. Quand les personnes peuvent s’exprimer par elle-même, elles sont libres et c’est là où la créativité opère. Persister, insister et ne pas renoncer à ces rêves. Au vue de la complexité du monde dans lequel on évolue, je pense qu’il est aussi bon de se former, se faire sa propre opinion et comprendre comment le marché fonctionne. Je crois plus à l’initiative privée qu’au gouvernement. Do what you wonna do !  La vie est courte et faudrait pas partir avec des regrets.

L’objet 

« je serais une Application de téléphone, comme whatsapp. T’es partout … c’est accessible à tout le monde et c’est gratuit. »

Meilleur souvenir 

Je pense que c’est quand je joue, que je suis sur scène et que je vois ma mère sourire. C’est un moment fort parce que c’a n’a pas été évident ! Acquérir cette reconnaissance et se soutient familiale. Je vois dans le regard de mes parents qu’ils sont rassurés. Dans ma famille il n y’a pas de musiciens, d’instruments, il y’a rien donc je pense qu’au début ca les a choqué !

Mot de la fin

Enjoy ma famille, profiter de la vie ! J’aime mon pays et j’ai un sentiment de décloisonnement. Il y’a des choses qui ne vont pas, mais y’a plein de choses qui vont et qui sont bien ! Des gens qui font de bonnes choses et qui valorisent notre pays. Bâtissons notre pays pour nous même. Il nous offre beaucoup d’opportunité donc construisons nos rêves.

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