Donald Boucal

Il y’a plusieurs semaines, je rencontrais Donald Boucal, l’artiste participait il y’a peu au projet international Ritmi Rumori. L’occasion de revenir sur sa contribution et ses vingt ans de musique au Sénégal.

Donal Boucal , dans la musique depuis les années 1996. L’artiste d’origine mankagne a fait partie de la compilation «Petits Frères » produit par le groupe Sunu Flavors. Grace à ce projet, avec son groupe,  Sunugal , composé de quatre mcs : Oupa bi , Mol bi, Diaw bi , Lakhou bi . Ces noms extraient de la culture Lébou font référence aux différents postes dans la pirogue.  Oupa bi, celui qui écope ; Diaw Bi celui qui pagaille, Mol bi , le capitaine et Lakhou bi le gouvernail . L’année suivante Sunugal  se fait remarquer par un producteur, qui accompagne le groupe dans la production des albums de Kandang Reggae et Kandang Hiphop. Dans ce contexte, il réalise un clip vidéo qui lui aussi valorise la culture Lébou. Cette vidéo a été primée au Hiphop Awards en 2002. Par la suite, le groupe fait fasse à quelques problèmes en interne et finis par se disloquer. Le moment pour Donald de se lancer dans une carrière solo.

Le Mankagne le plus Lébou des Mankagnes

« Je ne suis pas d’origine Lébou, je suis mankagne mais c’est à bas âge que je suis allé chez les Lébous à Bargni et à Yenn.  J’ai grandi à Toubab Dialaw et après mes études je suis allé à Bargni. C’est d’ailleurs là-bas que nous avons monté le groupe Sunugal. En 2007 je suis retourné à Toubab Dialaw. C’est là mon fief ! J’ai continué à faire de la musique… Au temps du groupe Sunugal j’étais raper mais après j’ai eu envie de développer ma voix et le chant.

Progressivement j’ai quitté le rap. Mes amis m’ont aidé à me procurer une guitare, c’est ainsi que j’ai appris à jouer. En 2010, j’ai commencé à chanter et à jouer quelques reprises. Je me produisais dans les hôtels et les restaurants sur la petite cote. Aujourd’hui je compose mes propres morceaux et je refuse de jouer des reprises. Mon papa, Augustin Boucal, chantait dans les rites traditionnels mankagne. Ce don m’a suivi. J’ai eu envie de reprendre cet héritage traditionnel et de le remettre au gout du jour. Je me présente comme un missionnaire… Je chante en mankagne et en créole de Guinée Bissau. Je n’y suis jamais allez mais c’est un rêve.  »

Le projet avec  Nandy & Luca

« Je travaille au Centre des enfants d’ Ornela. Avec l’appuie de l’association formation solidarité, on a mit en place un laboratoire de musique pour les enfants du centre. Les italiens ont donc initiés des formations d’éveille musicale avec le studio Play for Africa pour les enfants du village, les talibés etc. J’étais le coordinateur du projet, dans ce contexte j’ai rencontré un italien nommé Adriano Foraggio venu faire un reportage et organiser un tournoi de foot pour les enfants. Il a produit une partition pour la soundtrack du documentaire mais il avait besoin d’une voix… Il m’a sollicité et c’est avec plaisir que j’ai contribué à ce projet pour les enfants. Donc j’ai pausé des voix et c’est finalement devenu un morceau intitulé : Ba bouk Africa (les enfants d’Afrique)  Ce morceau a tourné en Italie. Luca Del Rumore, qui est producteur a découvert ma voix comme çà et a commencé à retravailler les voix avec Nandy Cabrera , son ami d’Uruguay. C’est comme ca que le projet Ritmi Rumori a démarré.

Pendant un an, ils ont travaillé sur les voix sans que je le sache. Par la suite ils m’ont contactés et envoyé un morceau. C’était ma voix samplée sur un tout autre registre.  C’était explosif ! Une belle découverte. Ils ont fait exactement ce que j’aurais voulu faire. Il y’avait quelque chose de mystique parce qu’ils venaient de réaliser ce que je rêvais de faire sans savoir comment. Le plus important dans ce mélange culturelle est la position géographique et l’aspect interculturelle, qui a de mon avis redonne un échange triangulaire entre l’Afrique l’Europe et l’Amérique. L’échange musical est une innovation de taille a le pouvoir d’unifier les son et les rythmes traditionnelles inspirés des langues, Mancagne, Wolof et Créole. Ce morceau afro –électronique était le premier titre d’un projet plus important, intercontinental. On s’est dit qu’il fallait se rencontrer et pousser la recherche et avancer dans la production. C’est ainsi que Nandy et Luca sont venu au Sénégal et ont passé quinze jours à Toubab Dialaw. Durant ce séjour on a enregistré. Suite à cela ils ont mixé et finalisé la production. La première phase c’est la phase d’écoute. Le projet est disponible en pré-écoute sous le lien suivant : https://ritmirumori.bandcamp.com/releases

Au Sénégal, les animateurs ont du mal à suivre. Donc à mon niveau, il est difficile de faire la promotion du projet. Les hommes de presses se comportent comme des stars. Ils sont assis dans leurs studios climatisés et ils ne font aucun effort pour valoriser nos productions. Nandy et Luca sur l’international abattent un chantier extraordinaire, juste en faisant des emails et échangeant les liens. Moi je fais beaucoup de démarche ici, mais c’est le djolof quoi ! Les choses n’avancent pas… Ça fait une trentaine d’année que je suis dans le système. C’est vraiment difficile pour les artistes de s’exprimer. C’est devenu un combat personnel. »

L’avenir…

« On aimerait faire quelques festivals sur le continent et présenter le projet. Ensuite il faudrait qu’on fasse l’Italie et l’Uruguay. On travaille dans ce sens. L’album va suivre son train de vie. Il ira là où le public est ouvert et sensible à ce type de musique… Nous avons un plan de communication en phase pour le Sénégal et la sous région ,des réalisations vidéos clips ext . »

5 artistes avec lesquels Donald voudrait collaborer :

« Ibaaku , un frère que j’aime bien, que je connais depuis LZ3. Ceptik aussi, un ami, qui devait être mon producteur, mais on n’a pas encore réussi à travailler ensemble. Le groupe Gélongal et la sœur OMG de Bargni, sans oublier Hatiroots un artiste de toubab dialaw. »

Retrouver Donald Boucal : Facebook

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