Hot! I Science

J’ai rencontré I SCIENCE lors d’un concert au British Council, j’ai tout de suite accroché avec leur musique, leur style. Plus tard, je me suis retrouvée  à  l’un de leur concert au Dadjé au centre-ville. Toujours cette chaleur, et ce don de soi. J’ai beaucoup apprécié ce concert. Je suis arrivée aux Petites Pierres,  espace de créateur à Ouakam. I science était en répétition. Corinna, la voie féminine  du groupe était absente. Nous l’avons attendu autour d’un café Touba afin de faire cette interview.

I Science est un groupe de reggae, mais je ne les enfermerais pas dans cette case. Ils proposent une musique qui réunit différent univers. Une musique pleine  de rythme, qui nous entraine vers d’autres mondes.  « I science » est une expression wolof qui signifie beaucoup de choses.  « Il y a quelques choses derrières. » Littéralement des sciences. Mais aussi la science du « i and i »  dans le rastafarisme. C’est un jeu de mots «  I and I  » représentation du «  i » entant qu’individu, et  «  and i » de tous les autres individus qui font partie de l’univers. I SCIENCE  c’est l’union de toutes les choses qui composent l’univers.  « I science », représente aussi nos générations : Un métissage culturel.

Comme Corinna et Staz me l’explique, c’est culture globale qui enraciné dans les traditions, mais qui regarde également vers l’extérieur. « Chacun apporte ce qu’il a de meilleur en lui, dans sa culture, et le partage avec le reste du monde ».  Selon Corinna on doit conserver nos cultures, en avoir une bonne connaissance, afin de pouvoir échanger avec les autres. Elle me l’explique par une belle image. L’arbre : les racines étant nos cultures, le tronc étant ce que nos parents nous on apprit, les branches étant l’ouverture vers les autres, ce que l’on devient par nos expériences, et nos voyages. Corinna est née en Egypte, elle a vécu en Belgique, en Angleterre. Elle a donc beaucoup réfléchis à ces questions identitaires. Et je me reconnais dans ce qu’elle dit, étant moi-même métissé.

I science existe depuis plus de deux ans. Les musiciens ont changés entre temps, mais le duo est toujours le même Corinna et Staz.  Staz vient du monde du hip hop. C’était une autre réalité. Faire partie d’un groupe, demande, une vision commune. Staz, touche aux instruments de musique depuis longtemps. C’est aussi ce qui fait le charme du groupe. Sur scène, le duo, chantent et jouent. Ils n’ont pas une place définit, selon les morceaux jouaient, ils changent de place. Cela crée un certain dynamisme, une énergie folle, une certaine sincérité.. Dop def off play back : concept qu’ I Science défend. No play back. Réalité, et vérité. J’aime beaucoup cette idée. Beaucoup de musiciens font du play back sur scène. Et c’est dommage.

Comme ils me l’expliquent, ce n’est pas facile de se faire une place dans le milieu de la musique. Il n’y a pas de structure.  I SCIENCE fait tous. La régie technique, le management, la musique.  L’administration ne les aide pas. Cependant la demande est là, donc ça facilite les choses. Les gens ont envie de découvrir de nouvelles choses.

Je leur demande pour qui vont-ils votés en 2012, le constat est affligeant. Quelques soit le pays, I SCIENCE votera. Par ce que voter c’est important. L’espoir est là, selon Staz en tant qu’artiste, on peut aider à changer les choses. Selon Corinna, ceux sont les réseaux communautaires, qui changeront les choses.  Africulturebain à Piquine est une initiative qui a fait avancer le pays. Ils ne sont partie de rien, mais aujourd’hui, ils ont leur studio. C’est un exemple de Corinna apprécie. Les industries culturelles dans d’autres pays, font avancées les nations. I SCIENCE aimerait que les choses bougent ici. Il n’y a pas de politique culturelle au Sénégal, ou en tous cas, elle est trop pauvre.

L’immigration selon i science est un faux discours. « 4 sur 10, vont se noyer en mer, 2 vont devenir fou et les 4 autres vont s’en sortir et réinjecter l’argent au Sénégal » en Europe, les sans-papiers sont au cœur de l’économie, l’esclavage moderne. Ils gagnent beaucoup sur le dos de ces gens qu’ils disent vouloir chasser. En bref, I science est un groupe engagé. Ils veulent nous faire prendre conscience. « Toujours le même combat, essayer de faire changer les choses. » I SCIENCE fait aussi de la musique par plaisir. REBELITATION : son sur la crise mondiale, NDOKH BI : problématique de l’eau, WOMEN : son sur les femmes. L’environnement est un thème qu’ I SCIENCE apprécie. Ils sont inquiets pour l’avenir de ce pays, mais aussi de la planète. Le problème du poisson, est préoccupant. Staz me parle du Film d’Aly Béta : parallèles entre le poisson et les immigrés. Corinna parle d’énergie alternative. Des initiatives communautaires feraient avancées les choses. Le village de Ndem est un bon exemple. Ils sont partie de rien, et maintenant, ils y’a 400 emplois. Ils ont vu au long terme. I SCIENCE déplore la vision qu’à la population. « Il faut du challenge, une vision sur le long terme » comme le dit Staz.

I science a participé au Fesman. Ils essayent de participer et de s’intéresser au maximum d’événements. Le problème, c’est qu’ils doivent s’occuper de tous, faire leur album, pour pouvoir être vu sur le plan international et pouvoir participer à des festivals en extérieur.. I science est tout jeune. Ils créent leur public, ils sont dans une étape : «  se faire connaitre. »  En projet : I Science lance des débats, sur Alif nouveau magazine.

Le mot de la fin : supportez les artistes sénégalais.

Venez au concert le 9 avril au Dadjé au centre-ville

Vous pouvez les retrouver sur Facebook : I SCIENCE et sur You tube.

 

 

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