Hot! Ombre Zion

Ombre Zion

 

J’ai rencontré Ombre Zion, il y’a presque deux ans de çà… je ne me souviens plus trop d’où, mais sa voix m’avait marqué… J’étais en admiration devant ce timbre particulier, digne des plus grands voies soul ou reggae. J’ai suivi Ombre de loin, pendant de longs mois… Ces apparitions étaient plus spectaculaires plus unes que les autres. A chaque fois, qu’on se voyait, je lui disais : « Ombre, il faut que je t’interviewe. » A chaque fois, il acquiesçait, mais il nous a tous de même fallut un an et demi avant que nous prenions le temps de faire cette interview… Aujourd’hui, en plein après midi, un jour de jeune, le voici de passage à la Boite à Idée. Après de longues salutations et une visite de la Boite à Idée, nous démarrons l’interview…

 

Ombre Zion se définit comme un jeune artiste, humble, qui vit dans la banlieue dakaroise. Je souris dès que je l’entends prononcer ces mots. Ombre Zion est plus qu’un jeune artiste sortie vivant à Guédiawaye. C’est un virtuose qui compte plus de quinze ans de carrière musicale derrière lui. Il est vrai que l’artiste n’a pas encore sorti d’opus, cependant les quelques singles et nombreux featurings où apparait son nom, restent  en mémoire et résonnent jusqu’alors dans nos oreilles. Ombre Zion continue son bonhomme de chemin, aux cotés de gens qui croient en ce qu’il fait. « Rude boy dans la capitale ! »

Son Parcours

C’est en 1994, que l’aventure commence. Ombre Zion, accompagné de ces deux amis Jahman et Tékan, créent ensemble leur premier group Suprem Kaddu Magg.. Ensemble, ils ont tous appris. Ils travaillent leurs voix et chantent, passant du r’n’b au reggae. En 1998, les choses se précisent. Le trio décide de s’inscrire dans le reggae et participe à quelques scènes. Le groupe se fait remarqué, en 2004, ils gagnent le titre de lauréat de la première édition du Festival Africa Keur ,initié par le Feu Mouss Diouf,Tonton David…et des Acteurs Culturels du pays.Un concours pour les jeunes talents était organisé a l’institut français, ex ccf…  Ce titre leur a valu leur prestation au Festiavl qui s’est tenu a la place l’obélisque … Suprem Kaddu Magg monte sur scène et fait un carton.

Par la suite le trio rencontre  Daddy Mory, à qui il fait écouter ses morceaux… L’artiste international apprécie tous de suite le groupe et les invite à son concert le soir même. Lors de cet évènement, Daddy Mory reconnait le groupe à travers la foule et les invite sur scène. C’est ainsi qu’Ombre Zion rencontre Xuman, Kocc 6 et tous les grands du reggae sénégalais… Xuman invite d’ailleurs par la suite le groupe au studio Sankara pour poser sur une compilation « Séne Ragga », qui malheureusement ne sortira jamais.

En 2005, Ombre Zion décide de suivre une carrière solo. Il fait de nombreux featurings notamment avec des rappeurs la scène Hiphop Sénégalaise, tels que Keurgui, Rescapé, Gaston, le groupe Alienzik, Batallion BlinD et plus récemment Simon, PPS. Ombre Zion participe également à quelques compilations dont certaines sortent en Europe. On repense notamment à « Dancehall Airline », « MCZ».. et des Dubplates pour beaucoup de Selectah.

En 2010 il participa au festival PIRENEOS SURE en Espagne et partage la scéne avec Mamy Kanouté la Choeuriste de Baba MAAL,Edouard  Manga le Koriste de Carlou D et le groupe DANIRO de l’Espagne

Depuis quatre ans maintenant Ombre travaille avec un band du nom de Fagasu BAND.  Ensemble, ils ont eu à faire quelques festivals et non des moindre… Ils ont participé au Fesman, au festival  Africa fête, au Djoloff Reggae Festival, BEMA ,Dakar ,72H HOP,Festival Banlieue Rythm,à différents concerts Découverte à l’institut français, ainsi que le Dakar Reggae Festival. Au-delà de çà, Ombre Zion et son groupe ont également joué à la Maison de la Culture Douta Seck, au Just 4 U, au Must etc…

 

 

Son actu 2013

Aujourd’hui, l’artiste prépare son premier album. Avec une forte demande du publique, Ombre Zion ne pouvait pas y échapper. Cependant le jeune artiste a pris son temps, il voulait faire les choses bien, à son rythme. Et puis, un album, ca demande de lourds moyens financiers. Il ne voulait pas se précipiter. Ce premier album sera un Street Album basé sur des riddims jamaïcains, mais aussi basé sur des riddims de leurs créations.  Différents clips sont prévus pour accompagner celui-ci. L’un d’entre eux sortira après le ramadan, vous le trouverez en exclus sur WakhArt, la plateforme culturelle.

« Ah, c’est le Nodou.. On attend… » Me dit Ombre Zion. (Le Nodou est l’appel à la prière du muezzin, je dois avouer que c’est la première fois qu’on me fait arrêter une interview pour l’appel à la prière, mais je respect çà. La boite à Idée résonne pendant plusieurs minutes avec la voix de ce religieux qui portant doit bien être à 2km de la maison.)

Rude Boy in the Capital, c’est le titre de cette Street Tape enregistré en totalité dans le studio d’AlienZik à la Pate d’Oie…L’opus réunit plus d’une vingtaine de titres. Ombre Zion est attaché à tous les titres, cependant il veut faire un tri. Rude Boy in the Capital est prévu pour cette fin d’année. Tout dépendra du Mastering.  L’artiste travaille également sur un autre album, plus international. Drums & Base. Un opus Reggae. « On peut pas changer Reggae, mais il faut qu’on l’ouvre.. » cet album reggae sera plus coloré. Ombre aimerait que tous le monde s’y retrouve… « J’aime chanter comme les griot sénégalais. J’y ajouterai ca. Je chanterais en anglais, wolof et français. »

Que penses-tu du rôle de l’artiste ?

« Je pense qu’être artiste ca veut tous dire… On ne peut pas se lever du jour au lendemain et dire que je suis artiste… L’artiste est censé participer au développement de son pays. Et tout commence par son entourage, par la rue…

Un jour, j’ai croisé une fille en serviette dans la rue, elle discutait avec ses copines.. J’ai pris mon temps, je me suis arrêté et je lui ai expliqué que ce n’était pas une chose à faire…et j’ai insisté..meme sans la musique on doit changer les choses.

Quand on compose notre musique, ca sonne bien et c’est festif. Mais même quand on parle d’ambiance. Il faut qu’il y’est des messages…  l’un n’empêche pas l’autre…  L’avenir de l’Afrique est dans nos mains. Un morceau festif ou engagé, pour moi c’est la même chose. La mission de l’artiste est d’éveiller et non de pervertir… Les gens oublient l’importance des messages. On veut attirer les gens, s’ambiancer un peu tout en y insérant un message… »

 

 

Que représente La musique ?

« Ma vie… j’épanche mon cœur avec la musique… j’ai été éduqué par mon grand père… J’étais bon à l’école…  J’aurais pu avoir un autre métier, mais moi je suis dans ma musique. Je vis avec ca et je ne joue pas avec.. Même quand je suis ko, quand on m’appelle pour la musique.. Je me lève et je vais jouer… ma musique ne me fait pas vivre… un peu… Des fois ca rapporte des fois non… ce n’est pas trop bien payé…  Mais on se partage ce qu’on a… Et puis l’argent ca viendra… on mise la dessus… »

Qui sont les artistes qui t’inspirent ?

« J’aime presque tous.. Mes tontons mettaient du UB40, Alpha Blondy, Bob, Salif Keyta.. j’aimais le Raggae Murfin.. J’étais bon danseur… j’aimais bien… Le début c’était çà… Je reprenais les toasts… j’ai appris à travailler avec çà… J’écoutais aussi les grands frères… PBS, Daara j,Pee froiss. Je connaissais leurs textes par cœur. J’écoutais aussi Saian Supa Crew.. Daddy Natty, IAM.. j’aime bien toute la crème des nouveaux artistes de la Jamaïque.. et plus localement Natty Jean,African Dingkélu, Jupiter, Naby..Makkan J , African band.. tout m’inspire… je suis pas figé dans un truc… je suis fan de bonne musique.. Féfé, Oncle Ben, marron 5… »

As-tu un Coup de gueule ?

« J’habite la zone d’agglomération. Et là-bas, on n’est pas trop écouter… J’aimerais que les gouvernants réfléchissent à une politique de développement au sein de la banlieue…  c’est  la galère… ils finissent par voler et aller en prison… il n’y’a pas d’inspection sanitaires.. On vit dans l’insalubrité.. on parle de mort.. Tous ca est du à la galère…  la prostitution.. on a pas choisi de vivre pauvre.. mais les gouvernants doivent équilibrés ça.. On garde le sourire mais on souffre intérieurement…  J’ai grandit avec.. Je suis né en 80… On nous a toujours indexé et parqué.. le matin, les jeunes sont à l’arrêt de bus, et vont gagner leurs vies.. c’est eux qui font vivre la capitale.. c’est nous qui votons pour le président.. et on est pas représenté comme il faut… il faut faire plaisir aux gens.. Et ne pas les oublier… »

Si tu étais une Couleurs ?

« Bleu »

Un instrument ?

« Piano ou guitare…

J’aime bien le piano.. je n’en joue pas… mais dans l’avenir, je serais un grand pianiste avec d’autres vib’s… »

 

Retrouvez Ombre Zion:

https://www.facebook.com/ombrezionofficial

Retrouvez le dernier morceau d’Ombre Zion:

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