Hot! Romeij Mc

Jérôme aka Romeij

 

 

J’ai rencontré Romeij il y’a quelques mois de çà. Nous avions alors échangé, puis nous nous étions revus à plusieurs reprises à la Boite à idée. Aujourd’hui, c’est depuis le désert de Loumpoul, dans le cadre du Festival du Sahel, que j’interview l’artiste.

Romeij, dans sa poursuite de la découverte du Sénégal et de sa culture, a décidé de se rendre au Festival du Sahel. « C’est de la vie, qu’on veut se faire plaisir en faite. » Romeij est arrivé au Sénégal il y’a huit mois, accompagné de sa compagne franco-sénégalaise, Else. Elle avait envie de retourner dans le pays qui l’a vu naitre et dans lequel elle a grandi. Une façon de partarger avec Romeij une partie de son identité.  et de découvrir son pays. Romeij quant à lui avait de la famille ici mais il a surtout décidé de suivre l’amour de sa vie. N’est ce pas romantique. !

Pour Romeij le voyage c’est un art de vivre. En Effet, l’artiste a vécu dans bon nombre de pays, il cite le Cape Vert, le Cameroun, le Burkina Faso, les Seychelles, les Comores, Madagascar. Romeij justifie son amour des voyages par son origine bretonne. Les bretons sont connus pour leur voyage et Romeij conforte cette réputation. Il aime prendre la mer et partir vers de nouveaux horizons. Voyager autrement qu’en prenant un avion. D’après Romeij le rapport à l’histoire en est totalement différent. L’artiste avoue avoir été piqué par l’Afrique. « Ici, les gens vivent avec des valeurs que mes parents m’ont inculqué. » La solidarité est l’une d’entre elles.

 

 

Quand je demande à Romeij ce qu’il attend du Sénégal, il me répond : « ce que j’attend de la vie. » L’esthète se dit citoyen du monde. Pour Romeij, il faut apprendre à  se détacher du passé pour pouvoir construire l’avenir. Les nations ont détruits les peuples. Les états nations ont bloqué l’histoire. « En tant qu’humaniste je ne pouvais rester en France. » Son pays d’origine n’avait plus les valeurs dans lesquels il se retrouve et se reconnait. Etre étranger en Afrique, c’est une étincelle m’explique t-il. « Ta vie devient plus « Saf » et puis c’est une belle façon d’apprendre la vie, et de casser tous préjugés. »  Le voyage c’est voir différentes façons de vivre et  chercher à être bon avec son prochain.

Cette passion pour les voyages fait échos à sa vision de l’Art, un domaine ultra codé ou il faut être le meilleur. Pour Romeij, l’art c’est plus que çà, une expression sans frustration ou il faut apprendre à déconstruire pour se reconstruire. Enlever le superflu et garder les bases. Ce qui intéresse Romeij dans l’art, c’est le mouvement. « L’équilibre c’est la mort, le mouvement c’est la vie ». Romeij cite bientôt un grand soufi du XIII e Jalal Al Din Rûmi : « Entre l’intelligence et l’émerveillement achète l’émerveillement car l’intelligence est l’opinion, et l’émerveillement est la vision ».Pour Romeij être artiste c’est passé de l’inspiration à l’action, une action de création. On se doit en tant qu’artiste, d’oublier les codes, les dogmes. Cet aspect rebelle justifie peu être son inclinaison pour le graffiti vandale dont il raffole.

L’artiste qui se définit comme un «  writer », pas un écrivain mais un « écriveur ». Il apprécie l’énergie qui est perceptible dans l’art du graffiti. « Marquer un endroit avec un peu de soi », tout est là. Romeij apprécie aussi l’aspect social du graffiti. « L’écriveur » se réapproprie son environnement, il appartient à ce monde et il invite le monde à laisser sa marque sur l’endroit devant lequel il passe tous les jours. Se Créer une nouvelle identité. Marquer son territoire signifie que tu appartiens à celui-ci et dire que tu existes.

 

 

C’est à 16 ans que Romeij fait son premier graffiti. A cet âge, il était souvent dans la rue. Il aimait trainer la nuit. « C’est l’art qui m’a sauvé ! » Le graffiti a été pour lui une renaissance. Romeij a eu à partir de ce moment là, envie de faire de nouvelles choses. Au Sénégal, on peint pour le peuple, c’est une différence énorme avec l’occident. Le graffiti ici, c’est que du bonheur. Romeij a eu l’occasion de rencontrer les graffeurs de la capitale. «  C’est des gens ultra ouvert, super accueillant. Ils ne sont pas pervertis par le système, ils ont réussis à se préserver. » Romeij est content d’évoluer ici. Personne ne s’inquiète de ton passé, l’échange est plus simple. Dans le mouvement Hiphop, c’est le graffiti qu’il préfère. Il apprécie ces gens de l’ombre. Ceux qui font pour le mouvement et non pour eux même.

Dans cinq ans, Romeij se voit bien vivre au Sénégal. Avoir des nombreux projets artistiques. Romeij n’est pas dans un délire de carrière. Il aimerait faire taire son égo. Avoir du texte qui soit mis en avant. Lutter contre l’envie du succès. Faire passer de vrais messages.

S’il était une couleur, il serait du bleu. Par ce que c’est la couleur du ciel et de l’eau. Le bleu représente l’élément qui purifie. «  Mais je ne suis pas raciste, j’aime toute les couleurs » ajoute t-il le sourire au coin des lèvres.  Dieu est grand. La création est trop grande. Tout est là. Il suffit de savoir regarder. Voir les choses différemment, voilà le rôle de l’artiste.

Son mots de la fin : « Restez intègre, restez vous-même. Dieu est grand. L’important c’est ce qui est à l’intérieur. Achetez l’émerveillement. »

 

 

N.B : Romeij fait aussi de la musique, il compose, joue et chante.

Liens :

Projet musicale, Un Monde Meilleur, compilation enregistrée dans différents pays entre 2008 et 2011 lors des voyages de l’artiste, un mélange de saveurs venant de l’Océan Indien, d’Afrique et d’Europe !

En écoute et libre téléchargement :

https://soundcloud.com/romeij-mc/sets/compilation-un-monde-meilleur

fcbk : https://www.facebook.com/romeijmc

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