Hot! Mdezign Illustrateur

MDezign Illustrateur

 

J’ai découvert  cet artiste via les réseaux sociaux. Ces œuvres circulaient sur la toile internet. Vous avez surement du voir ses personnages représentant les Fashion Designers du Dakréative fashion show 2013. Aujourd’hui, entre deux rendez vous,  un après midi de décembre,  je reçois l’artiste à la Boite à Idée. J’étais curieuse de mettre un visage sur le personnage et  je dois dire que j’avais hâte de découvrir le parcourt de cet artiste sénégalais.

 

 

 

Moustapha Diop de son vrai nom se définit comme un artiste illustrateur traditionnel et digital. Enfant, Moustapha dessinait sur le premier bout de papier qui lui passait sous les mains. A l’école, malgré l’appréciation de ces professeurs, son talent lui à voulu de nombreuses punitions. Mais Moustapha depuis tout jeune rêvait de faire de la bande dessiné.

Après son baccalauréat, Moustapha est dirigé vers des études en criminologie, à Liège… Finalement, l’adolescent finit par suivre sa passion d’enfance et s’inscrit à l’école des Beaux Arts de Dakar. Il y reste neuf mois. « Il y’avait plus de théorie que de pratique, je ne venais pas de quitter le lycée, pour rentrer dans un autre. » L’artiste se lance dans ses projets de bandes dessinées et fais quelques prestations pour des petites structures, écoles, boutiques, coiffeurs etc. Bientôt Moustapha arrive à Pictoon, une école ou l’on pouvait étudier le dessin animé. Entre formation et emploi, Moustapha se plait dans cet établissement qu’ il quitte malheureusement neuf mois plus tard à la suite d’un mouvement de grève . Moustapha en garde de très bons souvenirs et salu d’ailleurs, Pierre Sauvalle, le directeur de Pictoon.

Suite à cela, l’artiste prend une année et prépare le concours d’entrée aux Gobelins, une école prestigieuse d’art à Paris. Moustapha voulait y étudier le dessin d’animation. Il obtient une prescription. Malheureusement l’ambassade de France au Sénégal, ne laisse pas partir l’artiste. Bientôt Moustapha se retrouve dans l’infographie et entre dans une agence de publicité de la capitale sénégalaise, en tant que Story boardeur.

Pendant treize années, Moustapha va faire le tour des agences de pub de la capitale. En restant en moyenne deux ans et demi dans chacune des agences. Il y’a deux ans, Moustapha décide d’arrêter et lance sa propre affaire avec l’un de ses ami Elhadj Malick Seck, lui aussi sortie de Pictoon. Ensemble ils créent Level Studio.

« Mes années en agences, m’ont apporté une super expérience. Je me suis formé, j’ai appris à travailler  rapidement et à être efficace… et productif »

Ces années en Agence lui ont permis de se dépersonnalisé dans l’art, en tendant dans le commerciale. La publicité lui a permis de s’ouvrir à plein de chose. Elle l’a nourri. « Au sens propre comme au figuré » ajoute Moustapha.

 

 

Dans cette nouvelle entreprise, Moustapha et son équipe avait envie de faire de l’animation, et pourquoi pas du cinéma.

Level Studio n’est pas une agence de pub, c’est un studio graphique. Ils y font un peu de tout , Bandes déssinées , 3D , effets spéciaux , cinema d’animation , traditionnel , contenu audiovisuel etc.…

Aujourd’hui ils lancent des projets qu’ils avaient depuis plus d’une dizaine d’année. « On continue sur notre lancée, on essaye de tracer notre chemin. La Passion nous pousse, l’aspect mercantile vient après. On croit en l’art et on reste convaincu qu’il peut contribuer au développement de notre pays.»

Durant  son enfance, Moustapha a baigné dans l’art, dans l’illustration , dans les cartoons, les Marvel. « J’avais plein de bandes dessinés, XMen, Spiderman, Lucky Luke, Tintin.

En afrique aussi, on a nos petits monstres, nos personnages. L’équipe de Level Studio travaille sur différents projets allant dans ce sens. Moustapha me parle notamment d’un super héros africain. « On a les scripts, les personnages et les scénarios. » Ils avaient envie de faire revivre certains des héros et légendes africaines. Ils avaient envie que les générations à venir s’identifient à des personnages qui leurs ressemblent plus. Pour permettre la bonne réalisation de projet de cette envergure, ils ont fait beaucoup de recherches, et cela à travers toute l’Afrique.

Le projet qui l’intéresse particulièrement et celui sur Soundiata Keita. L’Infirme devenu Empereur. L’empereur est l’archétype du héros.. « On a fait des recherches, lus des livres. On avait envie d’exploiter l’histoire de ce héros, l’architecture fabuleuse de l’époque , le stylisme . Des choses qui n’existent plus aujourd’hui ». Avec Level Studio, ils se sont mis à la 3D Architectural. Ils n’ont pas fait une étude archéologique, mais des recherches poussés auxquels ils ont ajoutés une part de fantasmagorie. « Au début c’était une bande dessinée et peu à peu, on a eu envie de faire un film. Après tout, on a les mêmes logiciels que dans Avatar ou le Seigneur des Anneaux. Donc pourquoi pas ? »

 

 

Les choses se sont démocratisées. Tout est plus facile d’accès. La création ne prend plus autant de temps. La conception est plus facile. Même si les coupures d’électricités n’aident pas les artistes du studio. Quant il y’a une coupure, c’est une demi de journée de travail de perdu. Il faut tout reprendre dés fois .  «  Lancez vous dans le solaire, faites ! Qu’on aie du courant pour qu’on puisse travailler. » Le processus de réalisation est long. Pour faire une bande dessinée,  que nous allons lire en trente minutes, c’est soixante huit pages de dessin. Ce qui représente au moins un an de travail plein. Soit douze heures de travail par jour. « Il faut que chaque vignette soit comme une toile. »

La chose la plus difficile dans ce genre d’entreprise, c’est d’essayer de montrer le minimum pour pouvoir convaincre le public, mais surtout le minimum pour protéger les projets.

Le processus est long, il y’a la Pré-production, la production et la post-production.

Moustapha n’a pas eu la chance d’aller en école d’art. Il a appris tout seul. C’est un autodidacte. «On est obligé d’apprendre en spirale. A la façon d’un autodidacte.. Ca a ces lacunes mais aussi ces avantages… Aujourd’hui on maitrise ces logiciels à 80% et on arrive a faire des choses… »

Le langage graphique est universel… il a fallut qu’ils apprennent de l’occident puis qu’ils déconstruisent tout cet apprentissage, pour garder le meilleur de ce qui s’est fait et y ajouter leurs touches. « Ousmane Sembene, Ouédraoguo, et tant d’autres, nous ont mis sur le chemin. On essaye de suivre ce chemin en utilisant les technologies occidentales.. Tout en portant notre africanité. »

Pour Moustapha quelque chose d’indéfinissable est entrain de se produire dans l’esprit artistique sénégalais voir africain. Et cela peut faire naitre des grosses industries. On va essayer de faire un Séné-Hollywood ou un Pixar africain. « D’ailleurs on lance une série, type les experts… J’en profite pour saluer tous les petites boites de production qui sortent de nouvelles séries sénégalaises… » Au Sénégal, il y’a de plus en plus de jeunes filles et jeunes hommes acteurs. Tous le monde est plus ou moins artistes ici ajoute Moustapha. « Y’en a qui le vive vraiment. Les talents sont là. Donc je pense que vous verrez de plus en plus de nouvelles têtes sur nos écrans. »

 

 

Son mot de la fin :

« Je pense que tout va se faire naturellement … Toutes les barrières sont tombées. Il y’a plus que les barrières de frontières qui restent. Mais le melting-pot est là. L’art est fédérateur… on regarde des films indous, on écoute de la musique européenne, arabe ou américaine. On se nourrit de tous ca. C’est ce qui nous sauvera. Avec l’art on peut vraiment changer le cours des choses …

 

Retrouver Level studio :

https://www.behance.net/mdezign

http://www.youtube.com/user/zzigzauer

http://www.youtube.com/channel/UCfbmckpN4kfdLfYH8xnTf7A?feature=g-subs-u

 

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *