Kisito Diene & Menyou
Kisito Diene
Un soir de Décembre, au Just 4 U, ou le groupe Iscience se produisait, j’ai rencontré Kisito Diene. Tonton Badou : « Il faut absolument que je te présente un de mes vieux amis, Kisito. » Après quelques minutes de discussions, nous échangions nos coordonnés, tout en se promettant de se revoir bientôt. Chose dite, chose faite, quelques semaines plus tard, un dimanche après midi, je retrouvais Kisito sur la Terrasse du Savana pour une interview pour la plateforme culturelle Wakh’Art.
« Je suis un Sénégalais, je vis présentement à Stockholm. Je travail pour Menyou qui est une plateforme de ventes de produits numériques. Par produits numériques, nous entendons, tous supports numériques, video, audio-book, e-book, mp3, pdf etc. »
Kisito rentre dans le monde de la musique, il y’a quelques années de çelà, avec la création du Just 4 U, la célèbre salle de Concert de la capitale dakaroise. Après neuf années dans ce secteur, Kisito part à Stockholm. « Là bas j’ai rencontré un groupe d’amis qui travaillait déjà à la création de Menyou depuis des années, et j’ai rejoins le groupe. » Aujourd’hui, ca fait bientôt quatre ans que l’acteur culturel et ses amis travaillent sur cette plateforme. Le plus important pour lui, dans cette expérience, c’est qu’il a suivis tous le processus de création. « C’est une petite équipe, qui travaille en synergie, donc j’ai vu tous les segments de ce projets, qui se définit d’année en année. »
Cette plateforme du nom de Menyou, a pour vocation d’être utilisé par les utilisateurs du monde entier. L’Equipe a eu l’ambition de créer une plateforme à partir des limites des modèles déjà existants, tout en prenant en compte, les subtilités des nouveaux modèles économiques. La particularité de Menyou, est qu’elle inclut l’usager, comme faisant partie intégrante de la chaine de vente. « Les usagers de notre plateforme peuvent gagner de l’argent. » De plus, La plateforme est pensée dans la perceptive de l’artiste. Contrairement à de nombreuses autres, Menyou ne met pas de coté les artistes, au contraire, elle travaille dans leur sens. La plateforme ne touche que 10% de la vente des produits, l’artiste gagne donc 70 % sur les ventes de son produit, et les usagers qui veulent être revendeurs, 20%.
Kisito a apporté la touche Afrique. « On voulait faire quelque chose de particulier. Il fallait donc qu’on prenne en compte l’Afrique dès la construction du modèle. » Menyou est en avance par rapport aux autres surtout sur le contenu africain ainsi que sur les contenues indépendants. Des artistes, labels et chanteurs de renoms sont autant présents sur Menyou, que les artistes de l’underground, ou artistes indépendants. Sur la plateforme, tout utilisateur peut à partir d’un Smartphone ou d’un cybercafé, mettre en ligne son travail, créé depuis son home studio, ou depuis un studio de plus grande envergure.
Kisito ajoute : « Le cd va mourir. Nous qui sommes dans le marché, on projette les produits de demain en fonction des jeunes qui ont aujourd’hui entre 12 ans et 16 ans. Ils ne possèdent plus de lecteur cd, ils ont tout dans leurs poches. » Leur mode de consommation a vocation à se restreindre à ce qu’ils peuvent porter. Le marché, les fabricants des nouveaux supports, n’intègrent plus le CD. Il faut dès maintenant, que les acteurs intègrent les nouvelles formes de distribution de la musique et des films.Les Africains ne doivent pas louper ce rendez-vous.
Menyou essaye de dire aux créateurs de contenus, que toute chose qui est créee, peut être vendue. Il faut ramener les consommateurs africains à acheter tout ce qui est créé… Le E COMMERCE est hyper développé en Europe. Les scandinaves, allemands, les hollandais ont ce réflexe, ils achètent les contenus. C’est beaucoup plus intégré dans les mœurs que cela ne l’est en France ou en Espagne. « Quand quelqu’un te fait découvrir un morceau de musique, il t’envoie le lien pour l’acheter, il ne te copie pas le produit.» Les Sénégalais sont très en avance sur les nouvelles technologies, cependant ils doivent s’interroger sur les subtilités de la nouvelle distribution numérique. Il faut organiser des rencontres, que les intéressés aient accès à l’information. Il faut donner la chance aux produits d’être vendus par tous les marchés, et pour cela, il faudrait qu’ils soient disponibles. « Il n’est pas facile de trouver Xalam, Idrissa Diop, Vieux mac ou Ali farda sur le net, de même qu’une carte interactive de Dakar, Saint-louis ou Bobo Dioulasso ou un film de Laurence Gavron ou Ousmane William Mbaye. Il faudrait qu’on y arrive assez vite »
Mettre sa musique en ligne n’est pas une tache difficile, Il y’a des étapes très simple à suivre, après avoir crée un compte. « Tous le matériel didactique va être mis à disposition des artistes, pour avoir connaissance de cet outil (Menyou). »
Après, le piratage, fait appel à la bonne conscience de l’individu. Une fois le produit acheté, c’est à l’acheteur de ne pas le copier et distribuer gratuitement. Kisito est convaincu que les usagers doivent avoir accès à un produit moins cher. « Un titre peut être vendu à moins de 300 Fcfa avec la possibilité pour l’utilisateur d’acheter l’album au détail. C’est faciliter l’accès à la musique. C’est seulement de cette manière q’uon empêchera à certains de la voler. » Pour arriver à ces prix, il faut éliminer les intermédiaires, qui prennent trop de parts.
Sur Menyou, on a la possibilité d’acheter en ligne depuis un smartphone, ordinateur etc… Via une carte bancaire ou un compte Paypal. Vous pouvez également prendre un abonnement mensuel et avoir accès à une base de donnée musicale, pour un forfait allant de 3500 Fcfa à 5000 Fcfa (streaming). Ce service n’est pas encore disponible pour l’Afrique, mais nous sommes en train de discuter avec des opérateurs téléphoniques de la place.
On peut acheter aussi des albums sous forme de carte cartes à gratter. De même format qu’une carte bancaire, elle est munie d’un code d’accès et de l’url conduisant au produit de l’artiste. « Les coûts de productions sont tellement faibles qu’on arrive à des prix de ventes défiant toute concurrence. Le support dématérialisé permet d’avoir un usage de la musique à vitam aeternam. » Les cartes à gratter peuvent être vendues par les artistes dans les lieux ou ils se produisent, ou dans les boutiques de stations d’essences.
Pourquoi Bercy 2013 comme premier produit de ce format. Youssou Ndour accompagne le projet et le porte.Nous l’avons sollicité pour ce premier produit, il a tout de suite donné son accord et encouragé l’idée. « Il a su capter l’intérêt qu’à l’Afrique à suivre le numérique, et il encourage de manière soutenu l’usage de l’internet par les artistes africains ».
D’ici les cinq prochaines années, Kisito et ses amis, aimeraient être parmi les leader. Les 2 modèles dominants sont le Suédois Spotify et Itunes.Pour l’un, les clients sont contents et pas les artistes. Pour l’autre, les usagers ont l’impression d’être pris en otage par un géant qui impose ses règles. Beaucoup d’artistes occidentaux, s’affranchissent de ces types de plateformes. » Menyou vient avec de la liberté et des valeurs, values each other et digital fair trade sont les deux concepts clés de Menyou.
Ses conseils : « Pensez à la création d’une industrie musicale au Sénégal. Il n’y a pas d’industrie musicale au Sénégal, qu’on ne se voile pas la face. Il faut créer et organiser le marché, avec des unités de création, des lieux de diffusion, des outils pour quantifier les ventes, les transactions, des rapports annuels pour connaitre les flux etc. Cette économie doit pouvoir être quantifiée.
On est très absent sur les plateformes et sur les réseaux sociaux.
Le live doit être relevé. Il y a 10 ans, des touristes venaient visiter le Sénégal et le Mali pour leurs scènes musicales connues de partout. Quand je vois aujourd’hui qu’on fait de la musique dans un Théâtre, c’est une aberration ! Nous sommes à l’air ou l’on construit des BlackBox dans les grandes villes, Le Sénégal mérite d’avoir des structures plus adaptées. (Structure carré munie d’une Wifi, salle polyvalente adapté aux différents spectacles.)
http://menyou.com/
http://menyou.com/users/new
“Menyou is a service allowing artists/content owners to upload content, set up their business rules and distribute their content.Menyou makes it possible for anyone to sell, purchase – and resell – online content such as music, films, books, pictures and more. The content can be sold under the users own brand name globally. If someone choose to partner with the creator, they can resell the content via their blogs, their webpages or social networks and earn a percentage of the revenue of each sale.”
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