Hot! D.Corera

D.Corera

 

J’ai rencontré DCorera un après midi de Janvier à la Boite à Idée. Le jeune photographe Mauritanien était là, avec son assistante Aziza. Autour d’un café, il se raconte…

 

Photographe agé de 27 ans Daouda Corera est ingénieur en informatique, infographe autodidacte. L’artiste est né et a grandit en Mauritanie. « Je fais de tout, pas seulement de la photo Fashion ou du Paysage. » D.Corera s’essaye sur différentes thématiques. Il essaye de trouver son chemin dans l’univers de la photographie. « Pour le moment, ma photographie n’a pas de spécificité. J’essaye de faire des choses différentes. Un peu tout ce qui me vient en tête. » D.Corera cherche quelque chose à travers ses clichés, pas seulement un sourire ou la mise en valeur d’un vêtement. Ce qui l’intéresse, c’est le comportement du model, ces expressions.

 

 

 

Son amour de la photo, il ne sait pas trop d’où il le tient. Plus jeune, ces parents lui faisaient souvent revisiter les photographies d’antan. « Ca me plaisait de voir comment mes parents se prenaient en photo » Durant ces études supérieurs, D.Corera se lie d’amitié avec un vidéaste, qui peut de temps après lui offre un appareil Sony SLT. « Pourquoi ne pas m’essayer à la photo ? » Avec ce premier appareil, l’apprenti  s’amuse. Il sort de Nouakchott pour prendre des photos, du désert, des gens, de l’architecture.

Omar Ball, un ami de longue date (Artiste Plasticien) voit ces clichés et l’encourage à se présenter en 2012, à un concours organisé par l’institut français de Nouakchott, sous l’égide de Yero Djigo, photographe mauritanien de renom. « Je n’espérais même pas être sélectionné. Il y avait plus de cinquante candidats. » Alors qu’il venait de finir son mémoire de fin d’études, et qu’il préparait les démarches administratives pour poursuivre ces études à l’étranger, D.Corera apprend qu’au-delà d’être sélectionné, il est le lauréat du concours de photographie 2012. Quelques jours plus tard, il reçoit son prix et en informe ces parents. « Mes parents ne savaient même pas que je faisais de la photo, j’ai toujours caché cette passion, de peur d’être catalogué ou sous estimé. »

En Mauritanie comme dans de nombreux autres pays, être artiste n’est pas chose aisé, alors pour Daouda, devenir photographe c’était une autre paire de manche. « Dans certaines communautés puular, il faut faire des études, trouver un boulot, se marier et fonder une famille, pour être un bon fils. » Mais le fils ainé de la famille Corera avait envie d’autre chose. Il avait envie de montrer autre chose que ce qu’on voit sur les cartes postales en Mauritanie, autre chose que du sable et des chameaux. « Je voyais qu’il y’avait des villages à découvrir dans le Fouta. J’avais envie de faire découvrir toutes ces cultures qui se trouve en Mauritanie (Peulh , Maure , Soninke , Wolof),j’avais envie de montrer cet aspect de la Mauritanie. C’est ce qui m’a poussé en rentrer dans la photographie plus sérieusement. »  Après avoir eu le soutient de sa famille, D.Corera se lance vers cette nouvelle carrière, en se disant, il faut que « je fonce et surtout que je ne déçoive pas. » Comme dans beaucoup d’entreprises, les débuts étaient difficiles.

 

 

«Au début, je ne comprenais rien à ce monde là. Je côtoyais des gens du milieu, des artistes plasticiens, des musiciens. J’oubliais très vite, la vie ordinaire. » Daouda passe six mois sans vraiment savoir quoi faire. Il se tâte et s’essaye à différentes choses. Bientôt il vient à Dakar, et passe une semaine avec Clément Tardif, photographe français, résidant à Dakar. « Il m’a donné certains techniques de prise.  En une semaine j’ai beaucoup appris. »

Très reconnaissance pour cette phase intensive d’apprentissage, Daouda comprend vite, que c’est en faisant de la photo qu’on devient photographe… Peu à peu il prend certaine orientation et fait de plus en plus de collaborations. Bientôt D.Corera obtient ces premiers contrats. Il travaille pour des ONG et certaines entreprises

Une autre rencontre bouleverse Daouda, celle avec Cécile Mbor Ndiaye, artiste sénégalaise de passage à Nouakchott. « Elle voyait mon travail sur le net et avait envie de me rencontrer. » Après de longues discussions, les deux artistes décident de travailler ensemble sur un projet de photo.  Il y’a de çà, quelques semaines, lors de son dernier passage à Dakar, Daouda shoot Sara Maurin Kane, dans le Studio de  Clément Tardif « LE STUDIO« . L’objet de contemplation ici, n’est pas le model, mais les bijoux créent par Cécile pour la marque Miss Wudé.

 

 

D.Corera espère revenir au Sénégal dans deux mois pour continuer ce travail avec Cécile. Mais aussi pour voir ces amis photographes, Skillzography, Djibril Dramé, Laye Pro,  Malika Diagana , Gogo Sy , Siaka Traore , Mad Pixel , Mandene Laye Kébé etc… D.Corera travaille également sur un projet d’exposition et peu être une éventuelle participation à la Biennale de Dakar.

A coté de tous ca, D.Corera fait aussi de la Vidéo. Avec deux amis maures ( Ely Barick  et Ahmed El Mokhtar), qui ont fait des études de cinématographie au Quatar, ils ont montés une boite de production visuelle ; MauriMax. Parce qu’eux aussi avaient de changer la Mauritanie, envie de faire des vidéos, des clips et autres courts et longs métrages. MauriMax compte à ses actifs deux clips vidéo.

La première a fait scandale en Mauritanie. (http://www.youtube.com/watch?v=l16iNYd6EEo) En à peine un mois elle a compté plus de 100.000 vues sur Youtube. Leila Moulay est l’artiste mise en avant dans cette vidéo. La jeune chanteuse mauritanienne ne portait pas le voile. L’équipe MAURIMAX a reçu de nombreuses menaces de mort suite à la mise en ligne de ces images. Radicaux et libéraux sont partis dans une guérilla médiatique… Suite à cela, la vie de la chanteuse a radicalement changé. « Tous le monde la connait. »

La seconde vidéo sortie il y’a peu, a remporté un succès quasi-identique.  (http://www.youtube.com/watch?v=nNW4LQku3m8) En 36 heures, elle comptait plus de 25.000 vues. Ici, le sujet est l’équipe nationale mauritanienne. Cette seconde vidéo est également un chant de Leila Moulay en featuring avec Adviser

 

 

Son mot de la fin :

« Il faut qu’on nous laisse nous exprimer… Donner une chance aux artistes mauritaniens. Montrer aussi que l’art en général peu développer un pays. Et comme Le père de la nation l’avait dit : « La Mauritanie sera ce qu’en fera sa jeunesse.. »

Retrouver l’artiste sur :

https://www.facebook.com/dcoreraartwork?fref=ts

https://www.facebook.com/pages/DCorera-Photography/462531870445908

 

 

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *