Hot! Hubert Laba Ndao

Hubert Laba Ndao

J’ai rencontré Hubert Laba Ndao, le jour de la conférence de presse, à l’institut français de Dakar, pour la promotion de son dernier film Dakar Trottoirs. Le réalisateur était là avec quelques acteurs et le producteur Moctar Ba. Aujourd’hui, c’est chez lui, à Grand Dakar, que je le retrouve, en cet après midi de Janvier, quelques semaines après la première du film au Théâtre Daniel Sorano…

Qui est-il et comment se définit-il ?

« Hubert Laba Ndao, cinéaste sénégalais. Je dirais même cinéaste tout cour, nous n’avons pas a avoir une certaine position par rapport à l’Afrique ou par rapport au autre continent.»

 

 

Explique moi un peu ton parcourt ?

« Très tôt, j’ai côtoyé les images. J’ai habité dans un quartier populaire nommé Grand Dakar, il était entouré de Salle de Cinéma. A l’époque, il y’avait le Cinéma El Mansour et le cinéma Liberté. Quand on avait appris nos leçons, nos parents nous donné l’opportunité d’aller voir des films dans ces cinémas. Les salles étaient très prisées. C’était souvent salle comble. Très tôt donc, j’ai côtoyé les images… Elles m’on prises, je veux dire. Je ne m’imaginais pas faire du cinéma.. Mais ca m’est resté.

C’est beaucoup plus tard, après mes études universitaires en Droit, que j’ai senti cette fibre artistique. J’ai senti le besoin de faire du cinéma, de réaliser des films. Ca m’a toujours fasciné. A cette époque, il n’avait pas d’école de cinéma… Mais je suis tombé sur une annonce. Babacar Seck ouvrait une école, avec le soutient du septième FED. J’y ais étudié pendant deux ans. C’était plutôt une initiation aux techniques cinématographiques…

C’est beaucoup plus tard, que j’ai approfondi ces études là. J’ai commencé comme stagiaire à la réalisation, c’est la, que j’ai rencontré Moctar Ba. Pendant dix années j’ai été assistant réalisation. J’ai côtoyé beaucoup de réalisateur étranger, des maliens, des français, ghanéens, nigérians… Cette somme d’expérience, m’a permis de me lancer dans la réalisation bien après. »

Quels sont tes réalisations ?

« Mon premier film a été « Teuss Teuss », que j’ai mis en boite en 2007. Avant çà, j’avais réalisé deux courts métrages. « Les Infortunés » et « les chemins des hombres ». C’était plutôt pour me faire la main. Comme une ma source de motivation pour pouvoir faire de ce métier là. Le cinéma c’est une vocation ! L’argent n’est pas le light motive. On doit pouvoir avoir un discours, un sujet à proposer. Quelque chose de passionnant. C’est pourquoi, le chemin de la réalisation est tellement éprouvant. C’est parsemé d’embuche, de joie, de peine.

C’est aussi une somme d’expériences. C’est un discours qu’on veut proposer à la nation et ainsi contribuer au développement d’un pays. La culture ce n’est pas simplement le coté ludique. Si nos politiques mettent l’art en arrière plan, c’est parce qu’ils n’ont pas pris la pleine mesure de la culture, comme étant un vecteur de développement. L’art, comme l’économie, la santé contribuent au développement d’une nation.

Le cinéma porte un regard subjectif, souvent politique et codifié. Un regard qu’un individu pause sur le monde. Le cinéma c’est une vision, un partage d’expression, un engagement fort. C’est aussi une vitrine pour la visibilité d’un pays. Les Etats-Unis l’ont compris. Avec Hollywood, ils ont conquis le monde culturellement. »

 

 

Quels sont vos paires ?

« Je n’ai pas connu les paires fondateurs du Cinéma Africain. Mais, le Sénégal était déjà pionné en Afrique. Sembene Ousmane, plus que Mambéti, qui lui a fait des films qui sont toujours d’actualités. Mais Sembene, pause un regard fondamentale, sur les tares de nos sociétés. A tout ce qui donne un coup de freins à notre société.  Et je me retrouve dans ces engagements. Un regard sociale, très urbains… Après y’en a beaucoup d ‘autres… Tarantino, Scorsese sur un plan plus international. Leurs films m’ont marqués plus jeune. Mais on se retrouve dans les mêmes thématiques ; ils exposent un cinéma vérité. Une fiction qui a un parfum de documentaire. C’est basé sur des faits sociaux… »

Dans cinq ans où te vois-tu ?

« J’espère que j’aurais fait un autre long métrage… Un sujet plus profond. « Politico-mœurs ». J’ai vu quelques scénarios. Ma femme aussi ma proposé des idées. Donc je réfléchis… Je veux encore pousser la réflexion et m’attaquer directement à nos tares. Je parle des tares dans les plus hautes sphères de nos sociétés. Il y’a beaucoup à dire sur ce sujet. Je veux vraiment m’engager et pouvoir parler de tous. J’ai envie d’aborder quelque chose de pertinent, qui propose des solutions. Je suis aussi un leader d’opinion. Quand j’ai quelque chose à dire, je le montre dans mes films. »

Un conseil pour les générations à venir ?

« Je frémis quand on me pause se genre de question. Quand je repense à là ou je suis passé, je les regarde avec beaucoup de compassion. Il faudra être extrêmement courageux, motivé, pour faire ce métier, il faut être déterminé. Il faudra qu’ils y mettent tous les moyens. Il faut trouver des financements. Et à ce niveau là, seul l’histoire fait la différence… Il faut qu’elle soit convaincante. C’est un parcourt de longue alène, donc il faut y croire. S’ils sont versatiles, fragiles, ils ne vont pas y arriver… »

Si vous étiez un film ?

« J’ai beaucoup aimé les Infiltrés de Scorsese. J’aimerais arriver à pouvoir traiter ce genre de sujet là. »

Son mot de la fin :

«J’aimerais lancer un appel à nos autorités. Un appel que je lancerais partout ou j’irais et je ne cesserais de le dire. Il faut vraiment qu’ils mettent les moyens pour permettre le développement de l’art, de la culture. »

 

son contact: labafaitsonfilm@gmail.com

 

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