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Djibril Dramé

Ma ville colorée Exposition au Goethe institut

 

Ca fait plusieurs mois, voir quelques années que je suis l’oeuvre photographique de l’artiste sénégalais Djibril Dramé. C’est aujourd’hui, depuis le Goethe Institut où il expose « Ma ville colorée », que je l’interviewe enfin, au calme après la fermeture des portes de l’institut allemand.

 

Qui est Djibril Dramé ?

Plus connu sous le nom de Gadaay qui veut dire l’exilé, Djibril Dramé est un artiste, qui utilise le support photographique comme médium pour exrpimer son art. Parce que depuis toujours, Djibril est quelqu’un qui sans rien dire s’efface et disparait.  «  Je suis quelqu’un qui aime bien méditer. Car selon moi, c’est dans la solitude et la méditation qu’on apprend  la convivialité. » Ce recul permet à djibril de ne pas prendre tout ce qu’on lui dit au premier degrès et donc de ne pas étre laisé. « L’Enfer ce n’est pas les autres, contrairement à ce que dit J.P.Sartre, l’enfer se trouve en nous. Une fois que tu sais cela, tu n’as plus de problème dans la vie. Je pense qu’il faut étre simple et faire les choses dans une grande simplicité pour arriver à toucher les gens. »

 

 

Pourquoi la photographie ?

« C’est grâce à Deep de Mizerables Grafff.

Depuis petit je suis derrière lui, c’est mon « Grand Frère » et l’un de mes meilleurs amis. Quand j’ai vu ces premiers croquis, j’ai kiffé ! Je le suivais lors de ces fresques. Au début j’utilisais son appareil pour prendre en photo ces graffitis. Au début de mes études supérieures, j’ai acheté mon premier appareil grâce à ma Bourse. Un Canon Power Shot A 400 à 30.000 Fcfa au marché de  Colobane. Je faisais mes premières photos ! Je pouvais marcher des heures et prendre tout ce qui m’inspirait. »

 

 

Comme il me l’explique, les rencontres artistiques y sont pour beaucoup dans la carrière de Djibril. Il a rencontré et travaillé avec le collectif espagnol Oro de Arena. « J’étais  le chargé de communication durant leur passage à Dakar. Des expositions à Thionville, Las Palmas, Tarifa…» En 2009, il rencontre Gael Samb Sall, des Editions Vives Voix, qui le fait entrer dans le projet Dakar Emoi. « J’étais le plus jeune photographe ayant participé dans ce projet. Cette collaboration a été le déclic pour moi… » Après çà, il y’a eu le concours photo « Les Plus beaux moments du sport au Sénégal » organisé par le Goethe Institute de Dakar. A la suite de ce concours, j’ai été selectionné pour faire le tour du Sénégal avec l’artiste Burkinabé Saidou Dicko plus connu sous le nom du « voleur d’ombres » et le photographe allemdand Martin Devrient. « Au cours de ce tour du Sénégal, on est allé dans les Illes du Saloum, et on a même été reçus par Sebastien Bouchard, à Djiffer. »

Par la suite, Djibril a eu quelques des petits projets par-ci par-là, il a gagné des contrats et travaillé avec d’importantes multinationales. « Je ne pensais même pas pouvoir gagner ma vie grace à la photographie. Aujourd’hui, c’est le cas.»

Ensuite, Il reprend ces cours en 2010 à l’Institut des Sciences de l’Information et de la Communication ( ISSIC) et obtient son diplôme en journalisme et communication, option : relations publiques.

 

 

L’aspect professionnel et artistique se confrontent_ils ?

« Oui, il m’est arrivé d’avoir des retours de certains clients, qui me disaient c’est trop artistique on veut des trucs plus simples. Parfois il y’a une certainne confrontation mais je fais avec. Il m’est arrivé à des moments ou j’étais tellement dans les contrats, que je perdais la passion de photographier.  Quand je vois des « jeunes » qui ont cette passion, je me revois à cette époque où j‘étais fou de cet art. Fou comme Prince Bizenga, Traoré, Malyka Diagana, Ina Thiam, je pense qu’on a un bel avenir. Il y’a une vraie relève. Je suis très content  que le Sénégal est ce mixe de talents.

Je revois Wasis Diop, quand il dit : « Je pense vraiment que le sénégalais a un bon cœur et qu’il est un messager de Paix. » Je sent que c’est le cas. C’est tres beau de voir ca. C’est tres beau de se retrouver entre frères qui viennent d’ailleurs. Just Like hippies ! Oui, t’en fais partie toi aussi. (Rires) »

Y’ a-t’il d’autres noms de la photographie sénégalaise , des pères ?

« Mamadou Gomis, un ami et frère, qui même si on n’est pas de la même génération a beaucoup partagé avec moi concernant la photographie.J’apprécie aussi le travail de Matador Ndor, Mandémory, Djibril Sy, Touré Béhan, Mahktar Lika. Et j’en apprécie pas mal. »

 

 

Quelle expérience as-tu retirée de «  Ma ville Colorée » ?

«  Le vernissage était un moment particulier. Ma mère qui n’avait jamais vu mon travail de photographe, est venue au vernissage. C’était la première fois qu’elle assistait à mes activités. Ca l’a touché au moment où j’ai commencé à déclamer :

Tagouna sama ndey, tagouna sama bay

Weurna réw ba réw tay, délsinama

Réwo Réw, démnafa, lépeu lou am guissnako

Say yék, bandits yék, montagne yék, chinois yék ( Paroles de Wasis )

Appelle-moi l’Aigle ou même si tu veux la perdrix

Depuis que j’ai su que l’amour n’a pas de prix

A cœur ouvert, mon frère, je te fais une révélation : je prie Pour que le Seigneur dissipe nos peines, nos haines, nos gênes

Et qu’Il nous insuffle de l’amour, de la sympathie…dans nos gènes

Le saviez-vous, que j’écris, je photographie, je circule…par amour

Raison pour laquelle je ne cesse de vous inviter à rejoindre mon carrefour plein de love, où il n’existe pas de différence entre l’enfant de Swaziland et de Singapoure

(PS : Paroles de l’Aigle, Dragon cracheur de feu, Grandfaqir fou)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A la fin de ma déclamation, ma mère s’est levée pour me rejoindre. C’était un moment très émouvant autant pour elle que pour moi. Elle m’a juste caliné. Ce moment là, restera dans mon esprit.

Le cataliseur de cette exposition a été, la journaliste Susan Loher de la chaine Arte, animatrice de l’emission Métropolis. Elle avait kiffé mon travail et m’avait aidé à faire une exposiiton en Allemagne. On l’a faite en collaboration avec le Goethe Institute qui m’a permis de voyager. L’exposition s’est déroulée pendant deux mois dans la Haus deer Jugend de Freiburg im Breisgau( ndlr : Maison de la jeunesse de fribourg en brisgau).J’y suis resté quinze jours pour le vernissage et le festival. J’étais le seul africain invité dans ce festival annuel allemand. Le vernissage m’avait marqué, parce que l’association des resortissants sénégalais de la ville s’était déplacée. Ca m’avait aussi beaucoup touché. Ils étaient content de me voir, content de voir un sénégalais qui vient avec un regard nouveau.

Après cela, Gudula Trefzer directrice de la Haus der jugend et son équipe  m’ont envoyées les œuvres et c’est ainsi qu’on a pu mettre en place l’exposition à Dakar. J’espère qu’après le Goethe Institut, l’exposition partira vers un autre pays. . J’aimerais qu’elle devienne une exposition itinérante, qu’elle aille au Ghana, en Afrique du Sud etc. »

 

Retrouver Djibril sur sa page Gadaay

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