Hot! Pascal Nampemanla Traoré

Pascal Nampemanla Traoré

 

J’ai rencontré Pascal à la Boite à Idée, l’artiste était de passage de notre entre culturelle pour quelques photos dans le cadre de son projet Identités Féminines. Je profitais de l’occasion pour l’interviewer.

 

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Pascal se définit comme un Plasticien. « Je joue avec la plastique. J’essaye d’associer tout ce qui est « matière plastique » pour  m’exprimer.

Du façonnage de papier ou de métal, au coup de crayon sur un papier, à la photo ou la vidéo. Je choisis le médium selon la période. Il y’a des moments où j’ai envie de peindre alors je prends mes pinceaux, d’autres moments où j’ai envie de faire de la photo donc je prends mon appareil photo… »

Pascal commence l’art plastique durant son enfance si bien qu’il fait un lycée artistique à Abidjan, où il obtient son Bac A-3 en Littérature et Art Plastique. Ensuite durant quatre ans il étudie à l’école des  Beaux-Arts avant de se spécialiser en communication et art graphique. « J’ai  commencé ma carrière professionnelle dans une agence de communication en tant que graphiste, puis j’y ai évolué. Je suis devenu directeur artistique puis directeur de création, mais je n’ai jamais cessé  de  peindre et photographier. »

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Par la suite, Pascal décide de s’installer à Dakar. Quatre années plus tard, l’artiste fait sa première exposition, puis en 2006, il est sélectionné et participe à la Biennale Dak’Art. « Depuis à chaque éditions, j’essaye d’être présent et de présenter une œuvre, une installation, des photos ou des vidéos. Elles expriment souvent mes préoccupations et perceptions autour de la ville. Parfois je m’attaque aux sachets plastiques. Durant le Forum Social Mondial, j’ai présenté des sculptures faites de plastiques. Après, il y’a eu l’exposition « Bad Fruits », qui était une installation de bouteilles plastiques dans les arbres. Le plastique peint remplaçait les fruits des arbres. Après il y’a eu les « moutons de tabaski » : Un sujet intéressant où je me suis mis à explorer toutes les foirails éphémères. Les moutons qui envahissent la ville à chaque fête de tabaski. J’essayais d’interpeller les citoyens et les autorités. J’ai d’ailleurs fait cette exposition à la Mairie de Point E. C’était une façon de questionner leur présence chaque année ? Parce que les gens ont en besoin, ça fait partie du folklore et de la culture sénégalaise. Je dessine aussi beaucoup. Des dessins sur l’occupation de l’espace, notamment avec les marchands ambulants et leur mégaphone. »

 

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D’après Pascal, on peut exceller dans un domaine, et en même temps avoir envie de manipuler autre chose. Pascal n’aime pas être enfermé dans une case. « Tu peux être peintre et avoir envie de faire de la photo. On a tous ce besoin de façonner. Pour moi c’est de l’expression artistique. C’est pour ça que je me définis comme un  plasticien généraliste. »

Pascal prépare beaucoup de chantiers pour cette année 2015. Le cinéma, une série télévisée, des projets photographiques. « J’ai commencé un travail sur les femmes, Identités féminines. Ce n’est pas abouti, c’est un projet qui continue. L’idée était de mettre en lumière ces femmes, qui ont des caractères, ces femmes artistes, qui travaillent dans un milieu difficile, celui de l’art. Pour elles, c’est doublement difficile, par ce qu’elles ont été tellement marginalisées. Et puis je prévois d’autres choses, sur d’autres thématiques toujours autour des femmes. J’ai envie de leur faire honneur et de sensibiliser le public sur leurs activités. »

Quand je demande à Pascal son avis sur l’industrie culturelle, il me répond qu’elle n’existe pas encore. Comme beaucoup, il constate la présence et le talent de nombreux artistes qui produisent mais qui manquent encore aujourd’hui de reconnaissance. Il faut qu’ils soient reconnus à l’étranger pour être reconnus par leurs pairs. Quant aux mécènes, généralement, ils viennent d’ailleurs. Les gens ne cheminent pas avec les artistes, ils ne les suivent pas sur le long terme. « Au Sénégal, je n’ai jamais vu de Ventes aux Enchères, mis à part certains clubs ou les ONG, qui font des soirées de Gala. On est vraiment très loin d’une industrie. Pour qu’elle s’installe il manque les maillons de cette chaine. » Pascal ajoute que dans la sous-région, on assiste au mêmes problématiques. Les gens ne prennent pas de risque. La seule chance qu’à Le Sénégal  c’est la Biennale.

 

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D’ici les 10 prochaines années, Pascal aimerait faire des longs métrages. « A travers le cinéma on peut aborder plein de choses. Je pense que j’ai beaucoup à dire. »

Concernant ces références, Pascal cite Mambety, pour sa carrière, Joe Ouakam, Bouna M.Seye pour leurs visions. «Ceux sont des gens qui poussent les portes. Ils vont chercher les choses. Ces hommes influencent notre regard. Leur point commun : une forte personnalité, et surtout aller à l’encontre et au-delà des acquis. » Concernant les œuvres qui l’ont marquées, Pascal cite le travail de Matisse. « Il est l’aboutissement de toutes les tergiversations. Pour moi, c’est la précision, le minimalisme total. C’est une œuvre en lui-même. »

Son mot de la fin : « Faire. Sans se poser de questions. Parce qu’à force de se poser des questions, on ne fait rien. Quand on travaille, on est comme dans un laboratoire, à chercher et le jour où on trouve on expose. Donc continuer de faire. »

Retrouver Pascal sur :

http://nampemanla.afrikblog.com/

https://www.youtube.com/user/nampemanla

https://fr-fr.facebook.com/pascalnampemanla.traore

 

Pascal by sidy Kandji1

 

 

 

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