Hot! Une histoire de Sac – Tribu

Une histoire de Sac – Tribu

Khadim me rappel que çà fait 3 ans qu’on se connait. C’est drôle, j’ai complètement oublié cette soirée au Terrou-Bi. A l’époque quelques créateurs de la Capitale avaient présenté leurs travaux lors d’une soirée dédiée; dans le club de l’hôtel. Aujourd’hui, Khadim est assis face à moi, dans le salon de ma petite Boite à Idée. Il me raconte son histoire de sac, Tribu.

Khadim Ndiaye

« Je suis artiste visuel, designer.

Artiste Visuel parce que je suis infographiste et concepteur de manuel dans une maison d’édition appelé Didacticos. On fait des manuels didactiques de la maternel à la terminale, ainsi que des planches didactiques.

Designer, parce que je conçois aussi des articles tels que les sacs que j’ai lancé sous le nom Tribu. Tribu est d’abord une unité de production, ensuite c’est le nom de la marque. J’ai créé une unité de production en novembre 2014 et à force de faire des sacs pour les autres, je me suis dit que je devais me structurer pour pouvoir mettre en service mes acquis. Cette unité est destinée à toutes les personnes qui voudraient lancer une marque et qui ne peuvent pas réaliser des produits de bagageries. J’offre mes services à ces personnes. Dans le même temps, je me permets de faire mes sacs, mes inspirations, mes délires, ceux-là sont signés Tribu.

 

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J’ai eu à faire beaucoup de chose avant d’être infographiste. Je faisais de la menuiserie et de la tapisserie. Ce qui m’a permis d’incorporer le Bois que vous voyez tous le temps sur mes sacs. Coudre des sacs, je ne l’ai pas appris, mais j’ai appris à être tapissier. Ce qui m’a permis de coudre. Ecolier, je réalisais mes sacs, à partir de mes vieux jeans, que je déchirer et tourner en sac. Ces créations avaient un certain succès, j’en faisais pour mes camarades. Et petit à petit j’ai proposé mes services à d’autres personnes. Plus tard, J’ai monté une marque avec des collaborateurs. Mais l’effort ne suivait pas. Pendant que certain travaillait d’autre flemmardé. Tous n’avaient pas le même investissement. cette marque n’a pas fait long feu. Par là suite, j’ai décidé de me lancer Tribu »

Tribu.

« On fait différents types de sac, des tod’s, des cabas, des bandoulières, des pochettes, portes documents et même des étuis à ordinateurs. Je me suis fait entourer par une équipe. Ma femme s’occupe de la communication et du marketing. L’équipe m’encadre et ensemble on essaye de faire avancer la chose. L’ambition est immense et je ne pourrais pas tous porter sur moi. Je reste au cœur de la marque. Je m’occupe de la recherche de matières premières, de la conception, de la production des sacs. Alkhamdoulillah, je l’ai fait moi-même. Mes sacs sont en cotons, cuir et bois (qui est un rappel au passé que j’ai eu).  Je pyrograve le bois et impose quelques signes tribaux. J’essaye d’apporter mon expérience de peintre, de menuisier et de tapissier. Je fais des sacs selon la commande que je reçois. Je suis là pour travailler et si je peux faire plaisir à la personne, qui vient passer une commande, je vais le faire. Je m’adapte à mon client, même si sa commande sort de mon style ou de celui de ma marque. »

 

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Le processus de création.

« J’achète les tissus et cuir à Dakar. Je marche dans Colobane, la Médina, au Centre-Ville à la recherche de la matière première. J’ai toujours une petite somme avec laquelle je déambule. Tous ce que je ramasse, je l’amène chez moi. Après selon l’influence de la nature, des images que je reçois, je produis des choses différentes. La nuit, je commence à faire des croquis. Ces croquis sont reproduits à la lettre. On voit des sacs compliqués à l’étranger. Je me dis, d’accord, on n’a pas les machines qu’il faut mais on doit avoir des produits qui peuvent les concurrencer. Il faut qu’on puisse retrouver ces formes, cette modernité mais avec nos matériaux et notre style.

Un sac Tribu, c’est une toile sur laquelle j’essaye différentes combinaisons. C’est un dialogue entre plusieurs matières. On essaye des mélanges jusqu’à avoir le model parfait. Je prends tous les matériaux disponibles, pour harmoniser au mieux cette composition. Je prends tous ce que je trouve et j’essaye de voir combien de pièces, je peux avoir avec ça. Sur cela je vais décliner une collection édition limitée. C’est bien car du coup tout le monde n’a pas le même sac. J’essaye en sélectionnant ma matière première d’avoir assez de tissus pour faire 3 hiérarchies de sac. Il y’a toujours 3 hiérarchies de sacs. Les sacs en bois et tissus sont de la Gamme Bronze. Les sacs en cuir et bois sont de la Gamme Gold. Ceux en coton, cuir et bois, sont de la Gamme Sylver. C’est pour ça qu’en fonction de la gamme, du nombre de poches et des accessoires que vous voudrez, le prix varie.

C’est comme ça que je travail. »

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Les Objectifs de la marque.

«  On a vendu des sacs en France, en Belgique. On essaye d’avancer avec ça. On aimerait vendre en Italie, mon père est là-bas. J’essaye d’avoir des ouvertures. Je conçois les sacs le soir en sortant du travail ; donc ces produits, je veux qu’ils sortent du Sénégal et que tous puissent les avoir. Les gens doivent voir ce qui se fait au Sénégal. On fait de l’artisanat d’accord mais ce n’est pas synonyme de médiocrité. Je ne surestime pas mon produit, je ne dénigre pas le produit des autres. Mais j’ai eu à voir des produits, j’ai vu l’intérieur de ces produits et vraiment ça reste. Je ne vais pas faire des sacs et dénigrer mon nom et le pays que je représente. Je fais tous pour que le produit qui vient de chez moi soit compétitif. J’essaye tous le temps de faire de mes sacs de bon produit. Je veux que mon produit soit un produit local. J’essaye de prendre nos valeurs et de les imposer sur un sac moderne, dont la forme vient de l’occident. J’ai des techniques que les autres font mais j’utilise nos produits et j’impose une signature locale. »

Si tu étais un sac, lequel serais-tu ?

« Je serais un très grand cabas. Ou je pourrais mettre mes baskets, mes teeshirts, mon ordinateur. Je suis ce sac. (Voir photo) »

Son mot de la fin.

«  Il faut avoir envie de parfaire les choses, de faire des chefs d’ouvres. Arrêtons de se contenter de faire des choses. Essayons de parfaire les choses parce que c’est nos noms qui sont en jeux. Faisons les choses bien, des choses dont nous serons fières. »

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Les liens
Sur Instagram : tribubags

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