Justine Mendy, DEWAX
Justine Mendy, DEWAX
De passage à Dakar, Justine est venue me présenter sa marque DEWAX. Après quelques emails, nous avons convenu d’un rendez-vous dans « l’antre » de Wakh’Art, la Boite à Idée. Justine est Franco- Sénégalaise d’origine Bissau guinéenne. Avec sa sœur, Catherine, elles ont créé DEWAX une marque Sénégalaise d’accessoires de mode.
Alors Justine, qui es-tu ?
« Je m’appelle Justine Liparasse Mendy, je suis Française d’origine Bissau-Guinéenne et Sénégalaise. Mes parents ont habité pendant très longtemps au Sénégal. Petite, je venais souvent en vacances à Dakar, donc, ici, je me considère un peu comme chez moi. Me définir comme une artiste c’est difficile, je dirais plutôt que, j’ai une fibre artistique. Je suis fascinée de manière générale par les créations artistiques, avec une sensibilité particulière pour les Arts Plastiques et la photographie. J’ai en tête, une multitude d’idées de motifs que je mets en forme, ou dont je délègue la mise en forme. J’essaye de traduire en dessin des émotions que j’ai en moi et pourquoi pas appliquer ces créations sur des surfaces textiles… Avec Dewax, Catherine et moi pensons apporter une touche nouvelle aux tenues d’un grand nombre de femmes… Donc si c’est ça être une artiste, alors oui, peut-être que j’en suis une. »
Rire.
Photo de Justine Mendy, Co- Fondatrice DEWAX
Qu’est-ce que DEWAX ?
« Dewax, c’est plus qu’un projet de mode. La création pour moi est un moyen d’arriver à des objectifs plus importants, plus humains ; des objectifs de développement. J’ai envie de communiquer à travers Dewax, une nouvelle image de l’Afrique. Celle de l’Afrique qui crée, l’Afrique dynamique, qui est loin des clichés sur ce continent et qui sont entretenus depuis trop longtemps. Aujourd’hui, l’Afrique a des amoureux partout dans le monde et c’est dans les dressings de ceux-là que Dewax veut se glisser.
Je pense qu’il est important qu’en ouvrant son armoire à Stockholm, à Paris, à New York ou à Tokyo on puisse retrouver parmi ses vêtements et ses accessoires un peu de cette Afrique que l’on aime et dont on est nostalgique. L’objectif de Dewax, c’est d’utiliser la mode pour faire converger vers l’Afrique, des regards différents, tout en créant des emplois par la collaboration avec les nombreux artistes rencontrés durant nos voyages. J’aimerais leur donner la possibilité de s’exprimer face au monde entier, à travers Dewax.
Chaque collection est élaborée avec un(e) artiste différent(e). Pour le moment, nous avons eu l’occasion de collaborer avec des artistes en Côte d’ivoire, au Ghana et au Sénégal. Pour la collection capsule, nous avons travaillé avec Irené Cascini, une jeune styliste italienne. Elle a toujours eu une fascination pour l’Afrique et nous avons voulu capter ce sentiment pour voir comment elle pouvait l’exprimer. En France, nous collaborons déjà avec les Sœurs Chevalme, dont nous admirons grandement le travail. Voilà, en fait, nous sommes sur les deux continents.
Photo de Catherine Mendy, Co-Fondatrice de DEWAX
Pour cette première collection, nous nous sommes concentré sur un accessoire classique, atemporel et très élégant qui est le Carré de soie. Ils ont été conçus entre « ici et là-bas » … C’est notre slogan et c’est aussi notre identité. L’axe de réflexion était, comment parvenir à donner ce sentiment d’être à la fois ici et là-bas à travers l’accessoire, comment arriver à un métissage parfait. Nos motifs ont une forte identité Africaine et ils sont couchés sur de la soie. C’est très intéressant de les voir sortis de leurs contextes traditionnels.
C’est presque naturellement que nous avons choisi d‘intituler notre première collection Ubiquité, en d’autres termes, la capacité d’être présent en tout lieux simultanément. Cette collection capsule est composée de 5 Carrés de soie (90 x 90 cm). Nous avons choisi la soie, parce que cette matière noble fait l’unanimité. Nos carrés de soie sont confectionnés dans le bassin Lyonnais, où le savoir faire des soyeux lyonnais positionne la ville au rang de capitale de la soie par excellence.
Pour nos artisans, travailler sur le concept Dewax était tout à fait nouveau. Ils ont beaucoup aimé et ont, je pense, pris du plaisir à travailler là-dessus. C’est quelque chose qu’ils n’avaient jamais vu avant. Je pense que Dewax apporte quelque chose de nouveau sur la scène de la mode internationale ; Il y existe un fossé et avec son innovation, Dewax va contribuer à le combler.»
Photo de Oumou Touré
Quelles sont les ambitions de la marque ?
« Elargir nos réseaux de vente en Afrique et en France. Agrandir notre équipe (d’artistes graphistes notamment). Par ailleurs, à terme nous aimerions avoir un atelier ici au Sénégal, où nous pourrions créer d’autres types d’accessoires de mode 100 % made in Africa »
Quelle est votre technique d’impression ?
« C’est de l’impression numérique, même s’il existe d’autres techniques d’impressions. Nous travaillons avec le numérique, car il permet d’avoir des couleurs plus éclatantes, vivifiées. Pour Dewax, la force des couleurs est déterminante sur le rendu. »
Cela impacte sur le prix du produit, j’imagine?
« Oui, c’est un accessoire onéreux. Un carré de soie de la collection Ubiquité vaut 149 euros. On aurait pu les confectionner en Asie pour qu’ils coutent moins cher, mais ce n’était ni notre état d’esprit ni à la hauteur de notre niveau d’exigence en termes de qualité.
Photo de Francis Kokoroko
Un conseil aux jeunes entrepreneurs ?
« Je pense que ce n’est pas donné à tout le monde de ressentir en son for intérieur un désir d’engagement ou une passion ardente pour quelque chose. Je pense que ce battement du cœur est un signe que l’on est prédestiné(e) à apporter sa contribution au monde à travers cette passion. Ca peut prendre du temps de saisir comment traduire ce sentiment passionnel en une action concrète, mais ça vaut vraiment la peine de s’y consacrer.
Il ne faut pas se décourager, il faut aller jusqu’au bout et être patient. De toute façon, lorsque l’on aime réellement ce que l’on fait, on ne se s’arrête jamais. C’est comme un marathon (je n’en ai jamais couru !) (rires) .C’est dur, mais foulées après foulées, on arrive au bout et c’est ce défi mental là qui est plaisant.
Avec le projet Dewax, je me sens vivre. C’est une aventure très épanouissante dans laquelle on ne se sent plus juste passive face à la vie, passive face aux créations des autres, et Catherine et moi, adorons cela.
Photo de Francis Kokoroko
Un mot de la fin ?
« Je vous invite à suivre l’évolution de Dewax ! Avec la certitude que nos Carrés de soie vous feront voyager vers des contrées lointaines »
Retrouvez Dewax sur :
Instagram : @dewaxclothing
Pinterest : dewaxclothing
