Hot! Lamine Barro

Lamine Barro

 

Depuis le jour de mon baptême, nous ne nous étions pas revu. Me raconte t-il.

Artiste plasticien de renom, installé au Village des Arts de Dakar,  Lamine Barro se retrouvait aujourd’hui au cœur de la Boite à Idée, pour partager le temps d’une interview quelques éléments clefs de son parcours et pour parler plus amplement du nouveau projet sur lequel il travail depuis quasiment deux ans.  Il démarrait cette interview en remerciant, l’artiste ElSy,un ami, qui apparemment, aux cotés de feu Joe Ouakam, a beaucoup soutenu, son travail titanesque sur l’esclavage.

 

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L’esclavage

Lamine : « Ils étaient d’un apport capital. Elsy m’a toujours encouragé. Je suis installé derrière son atelier au Village des Arts. Quand j’étais malade, il venait me donner des médicaments et il me disait de continuer. Ce travail sur l’esclavage a duré 17 ans. C’est l’œuvre d’une vie, pour une étude scientifique, il fallait beaucoup de documents, contacter des personnes ressource  et quelques voyages a travers le Sénégal. J’ai travaillé avec les professeurs Mbaye Gueye, Ngoye Lam, John Franklin, Djibril Samb et Ibrahima Seck, sans oublié son excellence l’ambassadeur Charles Delgado.  Et Mr jean Michel SECK.

J’ai exposé ce travail à l’IFAN, en 2007,  l’exposition a permit de lui redonner vie au Musée. J’ai installé mon travail sur les 600 mètres carrés de l’espace. Pendant deux années  le public venait voir mes recherches et particulièrement les élèves et Etudiants.

 

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Après çà, j’ai participé à un concours de l’ANOCI, et j’ai pu réaliser une fresque sur le pont de la VDN de Mermoz. Je travaillais sur du carreau et j’ai fait jaillir avec ce médium un espadon de 2 mètres. Aujourd’hui, l’œuvre a disparu sous les affiches & autres prospectus. Ils l’ont complètement détérioré.

Par la suite j’ai travaillé avec la ville de Nantes et l’association Les Anneaux de la Mémoire. J’étais copte par la ville de Saint-Louis pour présenter mon travail sur l’esclavage. Vous savez Nantes a été l’une de ces villes esclavagistes. L’association n’avait pas les moyens de déplacer mon œuvre, parce qu’elle repose sur 3 tonnes 500. Il faut rappeler que ces différentes scènes en argile et en céramique.  La consultation médicale, le Viol, le Bois Sacré, etc. Tous ces éléments gravités autour de la Traite Négrière. Du coup après quelques réunions à Saint-Louis, j’ai commencé à voyager avec eux, on a fait différentes villes, en France, aux Bermudes, aux Antilles pour sensibiliser le publique sur cette thématique et arriver vers ce qu’on a appelé Les Mémoires Libérées.

 

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Lutte pour la libération de Mandela

Cependant ce qui m’a beaucoup poussé dans le cadre de l’artiste engagé c’est mon œuvre sur la lutte pour la libération de Mandela. Entre 1985 et 88 je me suis beaucoup documenté sur l’Afrique du Sud, comme je suis enseignant j’ai mis mes étudiants à contribution. On a épluché bons nombres de livres, de films, d’albums de musique. A partir de çà, j’ai  commencé à travailler sur le sujet. Au bout d’un mois, j’ai rencontré la Sowapo et l’ANC, ils étaient là à Dakar, ils ont partagé avec moi certaines informations. Suite à cela j’ai réalisé 20 toiles de 2 mètres. Quand les hauts responsables ont vu les œuvres, ils les ont récupéré et garder dans des espaces sécurisés. Après le vernissage, j’ai été invité à l’université Paris 8 pour présenter ce travail. A mon retour à Dakar, les œuvres ont été exposés au Musée Dynamique. L’un des tableaux espérance  a été acheté par le Président Abdou Diouf pour l’offrir a Mandela lors de la traversé de la ligne de front. Deux mois après Mandela était libérés.

 

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Lamine au service de l’association C.R.A.C

Je suis peintre sculpteur mais je travail également sur ce projet humanitaire en faveur des populations de la Casamance. Des populations qui sont dans une détresse incroyable. Après le décès de mon épouse, pendant quatre ans, je n’ai pas montré mon travail. Ça a été très dur. Le travail que je vais présenter dans deux semaines, le Jeudi 15 Mars au Monument de la Renaissance, est 80 œuvres au service de la population. C’est un an et demi de peinture, de sculpture, sur des thématiques diverses, la femme, le rituel, la complémentarité, la symbiose union des races, la  pyramide royale, l’immigration nocturne, revient au bercail, le réchauffement climatique, la solidarité etc…

Quand le Professeur Diop, chef du projet, est venu me solliciter pour participer à cette action humanitaire, j’ai accepté de donner un coup de main. Le professeur a réalisé beaucoup de projets, c’est un imminent vétérinaire, précurseur de l’insémination artificielle chez les animaux. Le projet a débuté en 2009 et jusqu’en 2013, ils ont mené des actions dans la région de Ziguinchor.  Ils ont repris les activités en 2018. Il faut dire aussi que je suis aussi originaire de la région donc il me paraissait important de contribuer.

 

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Aujourd’hui pour développer un pays, il faut une symbiose, les artistes doivent être en mesure de mettre au service de leurs populations, leurs créativités et leurs sens du partage. Le gouvernement ne peut pas tous faire. J’ai décidé de reverser 50 % des bénéfices de la vente des œuvres. Le choix du médium aussi est voulu. Le sous verre coute moins chère que la toile, je voulais que les œuvres soient dans des couts accessibles et que tout un chacun puisse acheter une œuvre. Elles doivent se vendre, le projet a besoin de ces fonds pour venir en aide aux populations.  

 

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Retrouver Lamine Barro :

laminebarro@hotmail.com

Retrouver l’association C.R.A.C :

Immeuble Sokhna Yacine Lo, Hann Mariste

1 Lot L13 BP : 15 502 Dakar Fann

Tel : 77 164 39 89

Email : craczig@gmail.com

 

 

 

Vernissage  Jeudi 15 Mars au Monument de La renaissance à 17h

Exposition jusqu’au au Vendredi 30 Mars

 

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