Hot! Festival Afropolitain Nomade – Edition dakaroise

Festival Afropolitain Nomade – Edition dakaroise

J’ai rencontré Veeby Afrosoul à la Boite à Idée quelques jours avant la fin avril. L’artiste d’origine camerounaise venait tout juste d’arriver du Canada. Elle était à Dakar durant quelques jours pour présenter durant un événement installé à la Maison des Cultures Urbaines d’Ouakam, la prochaine édition du Festival Afropolitain Nomade, prévue  pour le mois de Juillet 2018. C’est donc autour d’un kinkéliba (thé local), depuis la cour de notre espace à situé Mermoz, que Veeby Afrosoul me présentait ce Festival et cette nouvelle édition sénégalaise.

 

 

 

Veeby , peux-tu t’introduire en quelques mots ?

« J’aime bien me définir comme une artiviste. Je suis une artiste d’origine camerounaise qui vit à Montréal depuis trop longtemps maintenant ; je fais de la musique afro-soul, un peu de hiphop et de la musique africaine.

Il y’a six ans, j’ai monté un projet de Festival itinérant, basé sur les arts citoyens, qui a la prétention de faire le tour de l’Afrique. On a commencé au Cameroun en 2012 puis on a été au Gabon, au Bénin, au Congo, et cette année le Sénégal. Je me définis comme une jeune femme panafricaine, qui adore l’art et considère l’art comme un vecteur de changement social. La musique est pour moi, un prétexte pour faire rencontrer les gens. L’objectif c’est vraiment la rencontre, le partage. Perdre ces repères, être dans un nouvel environnement, avoir cette vulnérabilité, c’est un formidable terreau pour favoriser les échanges.

Je vais dans les pays du continent avec des canadiens, des européens et je leurs fais rencontrer les gens locaux pour enlever les clichés qu’on peu avoir sur l’Afrique. Ceux là sont souvent basés sur de fausses perceptions. Quand on arrive sur le continent, on voit comment les gens fonctionnent et pour une fois, apprendre d’eux. C’est très subversif dans le fond, mais c’est une grande fête, de l’art et de la musique.

Je ne suis pas très importante là-dedans. Je pause une idée, je m’entoure de gens extraordinaires pour pouvoir réaliser de façon concrète cette vision. Le mérite revient à notre continent, qui m’inspire, que j’aime et puis voilà. »

 

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Sénégal , 5ième édition, 5ième pays, pourquoi ce choix ?

« Les choses se font vraiment naturellement. J’ai rencontré Alibéta l’année dernière, il était programmé pour l’édition précédente au Congo. Je ne le connaissais pas et là je découvre un artiste dont le nom de scène c’est le troubadour Afropolitan. Je me suis dit, ce n’est pas vrai ! Quelle coïncidence… Je discute avec lui et on se rend compte qu’on a la même vision du continent, la façon dont on veut amener les choses, avec beaucoup de respect pour le savoir faire locale, et avec la volonté de toujours vouloir faire des échanges interculturels.

Normalement on programme les pays deux ans à l’avance. Les pays candidats doivent fournir un dossier et remplir les critères pour être sélectionnés. Alibéta m’a dit qu’il voulait candidater pour Sénégal. En Septembre 2017 il me renvoi un dossier complet et ajoute : « Tu sais, en 2018, ce sera les  30 ans du hiphop Sénégalais, tu ne peux pas aller ailleurs ! En plus j’ai une équipe avec moi, on est capable de te livrer un évènement extraordinaire. »

Décembre qui a suivis, on a validé la destination Sénégal. Nos partenaires internationaux étaient ravis de ce choix. C’est comme si les planètes s’étaient alignées pour que ce soit pertinent. Pour moi le plus important c’est le monde qui sera là. Si tout fonctionne bien et qu’on partage cette humanité, ces valeurs et nos histoires, je serais contente. Et puis Dakar est une carte de visite incroyable pour l’Afropolitan Nomade. »

On est content de vous accueillir, du coup peux-tu juste rappeler les dates de l’édition 2018 ?

«  C’est du 23 au 28 Juillet 2018, principalement à la MCU (Maison des Cultures Urbaines) et au centre culturel Douta Seck. On aura 3 évènements en un. Cette année, on mise sur les arts visuels et le numérique. A chaque édition on a remarqué qu’on utilise beaucoup l’image et la musique s’inspire de l’image et vis vers çà. Donc on a décidé que cette année, on serait bi-disciplinaire, Musique et Art Visuel. On a invité 5 artistes peintres designers graphiques et ils vont rencontrer des artistes d’ici. Il va y avoir une résidence de création musicale, qui va être dirigé par Freddy Massamba. Durant la résidence, ils vont devoir créer ensemble et présenter pour la clôture du Festival un show de 30 minutes entre musique et image.

A coté de çà, on a Akua Naru, l’artiste américaine, qui va donner à mes cotés, un atelier sur l’art le hiphop et le leadership féminin. J’ai aussi deux artistes autochtones, un de Nouvelle-Zélande et une amérindienne du Canada, qui vont venir parler de l’oralité. On a çà en commun, on retrouve l’oralité en Afrique et dans les cultures autochtones. On est beaucoup dans la tradition orale. De plus, leurs réalités de colonisais et très proches de la notre, même si eux, on était complètement décimés. Ca fait deux ans que je veux qu’il nous parle de cette réalité, ici et qu’on puisse croiser nos histoires. Il va donc y avoir des conférences et ateliers sur ces sujets là. Puis, le jeudi, vendredi et samedi, ce sera trois soirs de concerts, avec une soirée Slam et poésie, une soirée Reggae et Worldmusic et le concert de samedi avec les têtes d’affiches.

On aura environ 40 d’artistes de 18 pays pour cette nouvelle édition. »

 

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Si tu étais un objet, une pièce d’art que serais-tu ?

« Je serais un hydride. J’ai autant d’année de vie dans mon pays d’origine que dans le pays où je vis maintenant. J’ai vraiment 50/50 des deux cultures… Peux être un arbre avec mes racines au Cameroun et le tronc et les branches au Canada. »

Un mot de la fin ?

« Je suis impressionnée par le foisonnement culturel qu’il y’a au Sénégal, j’ai hâte d’être à Juillet… »

Retrouver Veeby Afrosoul : Instagram / Facebook / Twitter

Festival Afropolitain Nomade : Facebook / Site Web

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