Hot! Aliou Sow

Champion de la coupe d’Afrique de Danse Urbaine.

 

Dope man, c’est ainsi que ces amis l’appelaient quand il était plus jeune. Quand il dansait il était dans une forme de transe, presque en convulsion  dans ces moments d’expression. Ce nom est donc naturellement resté ! Dope man danse depuis plus de cinq ans. Il y’a quatre ans il se spécialise en Danse Hiphop après son passage dans la formation SunuStreet. Des semaines intensives durant lesquelles il a beaucoup appris. «  J’ai compris ce que mes mouvements exprimés. J’ai pu mettre des mots et comprendre certaines des caractéristiques des chorégraphies que j’interprétais. »

 


Ce médium artistique il le choisit à cause de son frère ainé, lui-même danseur ! Une source d’inspiration pour Aliou. Comme une projection de lui-même, « en le voyant danser, je ressentais les choses, comme si c’était moi qui interprétait ces mouvements. »

Originaire de Kaolack, Dope man rejoint son premier groupe : « Soldiers of paradise ».  Avec son crew il s’entraine beaucoup, mais dans le plus grand secret.  A cette époque, en 2012, Aliou n’a pas le soutient de sa famille. Malheureusement aucun d’entres eux ne l’encouragent pas dans cette voie. « Ils ne comprenaient pas pourquoi je passais autant de temps dehors et me prenaient pour un  fou. »  Mais ce manque de considération le motive à aller plus loin et bien sure à continuer la danse.

 

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Arrivée à Dakar en 2016, il participe à de nombreuses « battles » de danse en se présentant dans la catégorie Hip-hop. Il en remporte la majorité et se fait remarquer par la chorégraphe Marianne Niox. Avec son nouveau groupe, XtraFusion , il commence à s’entrainer à Keur Fajaraf , le siège de la Compagnie Artéa , crée par Mme Niox. L’année suivante il participe au concours «  L’Afrique a un incroyable talent ». Il ne gagne pas la compétition mais se fait remarquer et intègre peu de temps après la compagnie Artéa. Dope Man enchaîne les compétitions, le One discover, Battle Nationales etc..

A ce moment là, il décide de passer professionnel et choisit de se dédier entièrement à la danse. Organisé, discipliné il s’entraîne durant des mois voir plusieurs années. Il rejoint il y’a peu la Compagnie La Mer Noire, aux cotés de Khoudia, Dexter et Chris… Son quotidien s’articule autour de sa passion. Tous les matins et tous les après- midis, vous pouvez le retrouver à Artéa et après à 19h au Centre Culturelle Blaise Senghor, bastion de la danse contemporaine et de l’association de Danse Kaay Fecc. Il y  travaille ces solos souvent jusqu’au milieu de la nuit, motivé par les autres danseurs : « Dexter c’est un fou, parfois on s’entraine jusqu’à 5h du matin. » Si vous croisez au milieu de la nuit une troupe de danseurs sur les deux vois de Sacré Cœur, pas de doutes, c’est eux. Ils leurs arrivent souvent de finir leurs soirées là-bas et de danser jusqu’au levée du jour.

 

"GAOU!" | Festival Karavel / Credit photos: Fanny Desbausmes

« GAOU! » | Festival Karavel / Credit photos: Fanny Desbausmes

 

Aujourd’hui, Aliou est un danseur accompli, il y’a peu il gagnait la ceinture, trophée suprême de la compétition africaine de Danses Urbaines. Cette compétition qui a lieu une fois par an, est montée par l’ancien danseur Bayano et son association Artiviste. «  Au début nous étions 37 danseurs debout et 16 brakeurs  puis 8 sélectionnés dans le bboying pour les quarts de finales et 16 sélectionnés pour les danseurs debout dans la catégorie Hiphop pour les huitième de finales… Il fallait être musicale, créatif et occuper tous l’espace. Aussi c’était important de respecter les autres danseurs, ne pas les insulter et ne pas toucher son adversaire » ajoute Aliou. D’après le fondateur de la compétition Dope man c’est distingué des autres danseurs dès le début et a remporté tous ces face à face. Bayano : «  c’est un jeune danseur mais très concentré dans sa danse et très talentueux. Les autres n’ont pas démérité mais il était largement en tête. »

Quand je lui demande s’il a eu peur, il me répond que non, il était confiant. « A la finale j’ai affronté Amadou. Je pense qu’il n’était pas sure de lui, je pouvais le voir dans ces yeux. ! Je me suis dit, il faut que je l’effraye pour qu’il perde ces moyens. C’est un bboy et je savais que je pouvais l’avoir sur la musique et dans le style hiphop oldschool. » La finale de la coupe d’Afrique de danse urbaine oppose un danseur du hiphop et un danseur bboy , c’est deux danseurs sont faces à un jury composé de spécialiste des deux danses.

 

Vainqueur de la Coupe d'Afrique de Danse Urbaine

Vainqueur de la Coupe d’Afrique de Danse Urbaine

 

Après ces dernières semaines intensives, Dope man va prendre quelques jours de repos. Puis il reprendra les entraînements car son agenda s’avère être assez chargé. Il sera en représentation avec la Compagnie de la Mer Noire, le 14 Mars à Dakar puis le 16 à Saint-Louis et le 22 à Ziguinchor. En Mai au Nigéria pour une résidence artistique et fin Juin il sera sur les planches du Théatre Daniel Sorano pour le spectacle de fin d’année de la Compagnie Artéa…

 

"GAOU!" | Festival Karavel / Credit photos: Fanny Desbausmes

« GAOU! » | Festival Karavel / Credit photos: Fanny Desbausmes

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