Soul Bang’s

Soul Bang’s de passade à Dakar présente Yelenna , son quatrième et nouvel album

J’ai eu le plaisir de rencontrer Soul Bang’s il y’a peu, avec qui j’ai pu échanger lors d’une interview nocturne à la Boite à Idée. L’artiste d’origine guinéen était alors de passage à Dakar pour présenter son nouvel album Yelenna, accompagné par une partie de l’équipe de Sony Music Côte d’ivoire avec qui il a signé ce nouveau projet.

Guinee. Conakry. 01/2017. Souls Bangs (Souleymane Bangoura) laureat du prix RFI et un des chef de file de la musique urbaine en Guinée.

Premier séjour au Sénégal ?

« Non je suis venu souvent à Dakar. Je connais quelques quartiers comme Sicap Baobab, Liberté 6, Grand Dakar etc… J’ai quelques amies artistes, Awadi, Positive Black Soul, Daara J, Faada Freddy, Nix, Canabass, Hakill. J’ai pu à collaborer avec Canabass mais le morceau n’est jamais sorti. Aussi j’ai partagé la scène avec Awadi et Daara J Family. Avec Queen Biz, on a fait un morceau qui figure sur son dernier album.  Ici c’est un peu mon deuxième chez moi.»

Pourquoi ce voyage ?

«  Je suis venu parler de mon nouvel  album, qui est sortie en Janvier dernier. Il s’intitule Yelenna, qui veut dire, répond-moi où sourie-moi.  Une façon de dire au monde : sourie à la vie et la vie te sourira. C’est un album qui a été enregistré chez Sony Music Côte d’ivoire. C’est mon véritable premier album international sinon c’est le 4ième à être sortie. Le premier en 2011, le suivant en 2012, le troisième en 2017 et là 2019 le dernier en date. Je suis là pour le faire savoir à mes fans et le faire découvrir au publique sénégalais. »

Qu’est ce que ca fait d’arriver enfin à cette étape de ta carrière ?

« C’est un énorme plaisir. C’est un nouveau départ, une impulsion. Je suis un artiste qui cherche l’originalité et qui met beaucoup plus de temps que les autres à travailler parce que je recherche quelque chose d’extraordinaire. Oui j’ai de la chance parce que maintenant le monde entier le découvre. C’est un plaisir. Depuis que l’album est sorti, je suis allé le présenter en cote d’ivoire, en France. Là je reviens du Festival Atlantique Music Expo, du Cap Vert. Maintenant je suis là, à Dakar… C’est énorme pour moi, je suis très heureux. Ca fait chaud au cœur… »

Signer avec une grosse maison de disque, c’est des compromis. Tu arrives à rester en accord avec toi-même ?

« Je pense que quand on est artiste, là base c’est la créativité. Si on t’enlève cet aspect là, tu n’es plus un artiste. J’ai gardé ma créativité, ma liberté et je suis libre d’exprimer cette créativité comme je veux. Je fais ma musique comme je le veux. Toutes mes compositions,  je les ais fais à la maison. J’ai un home studio et tout part de là. Je suis aussi compositeur et j’aime pouvoir concrétiser une idée que j’ai en tête au moment où elle vient…

Mon premier album était inscrit dans le genre RnB, le second une version hybride entre la pop et le RnB. Après ça, j’ai pris du recul et j’ai réfléchit à ce que je voulais proposer au monde. Pendant quatre ou cinq ans j’ai travaillé ! Parce que je suis aussi un artiste qui a été influencé par différentes origines, différents styles musicaux. Je viens d’un pays de musique, où il y’a de grands artistes. A un moment donné il fallait que je prenne conscience de ce que je voulais faire et comment le faire.  Il faut se remettre en question et se dire où est ce que je vais… L’album qui est sortie après ça, je l’ai appelé Cosmopolite. Parce que c’est un projet qui me ressemble qui est composé de RnB de musique africaine, hip-hop, un produit Cosmo. Par la suite ce travail je l’ai approfondi et cela m’a permit de réaliser le dernier album, qui a été enregistré à 90 % en live en Cote d’Ivoire. C’est un projet soul, RnB, afro. Du pure Cosmo… Ce genre qui me ressemble, qui rassemble la somme de mes influences. Je pense que tous se retrouvent dans ce que je fais… »

Est-ce que tu l’as enregistré en Cote d’Ivoire parce qu’en Guinée il n’y avait pas assez de structure ?

« Je suis aussi dans la production. J’ai un label de production, RnB Boss Music, que nous avons monté en collaboration avec mon manager. On est basé en Guinée et on travaille en studio. Quand on signe des artistes, on travaille avec eux dans notre studio donc ca me paraissait normale d’aller à Abidjan pour enregistrer chez Sony.  J’y suis d’abord allé pour les maquettes puis j’y suis retourné pour enregistrer le projet. En Guinée il y’a véritablement un marché. C’est un pays qui regorge de talents incroyables. Il faudrait que les autorités fassent plus de promotions positives autour des industries culturelles. 

Je suis installée en Guinée et je peux y faire des choses. Ce n’est pas simple où facile pour ceux qui veulent investir mais je ne peux qu’encourager les gens à venir voir ce qu’on fait et à valoriser les choses qui se passent en Guinée.  On arrive à faire des choses incroyables. En 2017, pour la sortie de Cosmopolite, on a un fait un concert évènement, où l’on a invité pas mal d’artistes, il y’avait plus de 90.000 personnes. En janvier dernier, on a fait un concert avec plus de 50.000 fans. Donc tout ca est possible. J’essaye de montrer l’exemple aux plus jeunes et même si on aimerait bien être d’avantages accompagné par nos autorités, on ne baisse pas les bras. On continue à pousser. »

La suite de ton année 2019 ?

« Déjà, je suis reconnaissant parce que le premier trimestre c’est bien déroulé. L’album qui est sortie, puis il y’a eu la tournée média. Là, je sors d’un gros Festival. Par la suite on prévoit des concerts en Côte d’Ivoire et peux être à Dakar. Sinon en dehors de ça, on a signé un groupe, qui sortira prochainement un album. Juste après l’album de Malaba Kanté, ma femme, qui elle aussi est chanteuse. La sortie de son album est prévue pour le 26 Avril. On a aussi des artistes en vue…

Je suis un artiste et un entrepreneur. Ce n’est pas simple. »

Où seras tu à 36 ans ? Dans dix ans.

« Plus loin que Youssou Ndour. J’espère faire des disques d’or, des tournées mondiales. Agrandir ma maison de production. Après il y’a plein de choses que j’ai en tête dont je n’ai pas envie de parler, parce qu’il y’a des choses en cours. »

Quel objet d’art ou un instrument serais-tu?

« Si je devais être un instrument, je serais un balafon.  Pour moi c’est le meilleur instrument. Dans notre histoire c’est un instrument important de l’empire Soso. J’aime le son qu’il émet. C’est un instrument qu’on retrouve souvent dans mes projets. Dans ce nouvel album, il y’a un balafoniste qui joue et avec qui on a enregistré en live. »

La pire expérience que tu es vécue ?

« Je ne peux pas dire que c’est la pire, parce que finalement ça fait partie de mon histoire et ça m’a permis d’arriver ou je suis aujourd’hui. J’ai vécu plein de choses…

A mes débuts on me taxait d’imitateur américain. C’était blessant mais je ne disais rien, je voulais laisser le temps leur montrer.  Aussi il y’a quelques années je suis venue au Sénégal pour enregistrer un projet. On a travaillé dans un studio à Campement Nguerokh. Avec mon manager y est resté une semaine et on a du venir à Dakar, parce qu’il fallait rencontrer des gens etc. On a du faire ce genre d’aller retour à deux ou trois reprises. Au bout d’un moment on avait plus d’argents et on a passé plusieurs nuits dehors, dans les rues de Dakar, jusqu’au jour où un artiste guinée Takana, qui était de passage à Dakar, nous a aidé…

Dakar occupe une place importante dans ma carrière. Parce qu’à chaque fois que je suis venu ici, j’ai eu des expériences diverses, négatives et positives qui m’ont aidé à aller de l’avant. »

Un conseil pour les plus jeunes ?

« Quelque que soit la chose que tu entreprends, il faut d’abord être passionné. Si j’ai avancé dans la musique c’est par amour. J’ai commencé à chanter parce que mon père ramener des cassettes à la maison et au bout d’une semaine je connaissais les morceaux par cœur. Je chantais et les gens appréciaient ma voix. Quand les amis de mon grand frère, ont monté un groupe, ils m’ont pris pour faire les voix. Au début je leur ais dit, que je n’étais pas chanteur, je faisais du football, je rêvais de faire carrière dans l’armée et en plus j’allais encore à l’école. Ils m’ont interpellé et comme ils insistaient j’ai accepté de faire les refrains…

Au fur à mesure j’ai tout laissé pour la musique. Je ne suis plus à mes débuts et je ne suis pas encore arrivé là ou je veux mais les choses ont bien évolué. Il faut aimer et y croire. Il faut avoir des plans et suivre ces plans. Dieu m’a aidé. J’ai du caractère et je veux faire ce que j’aime faire.

On est des forçats volontaires. Il y’a des choses à faire en Afrique et il faut  qu’on se batte pour faire avancer les choses. On c’est donné des objectifs et on a réussi à faire des choses. C’est possible ! Si notre génération ne le fait pas, personne ne le fera. Même si c’est difficile, c’est possible. »

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