Hot! Gogo Sy

Aissata Sy alias Gogo est une photographe, artiste aux multiples talents…

J’ai rencontré cette jeune fille via les réseaux sociaux. Pourquoi elle. ? Son travail m’a tout de suite surpris. Hors normes, j’étais attirée par ces clichés macroscopiques. (Zoomé de très près.) Nous nous croisions durant divers occasions et évènements culturels, mais sans prendre le temps de discuter réellement. Aujourd’hui, je la reçois à la maison, ou elle daigne m’accorder quelques mots.

Gogo qui viens du Toucouleur  « Gorgo » qui signifie Tante. Gogo a pris le nom de sa tante. Ce surnom lui colle à la peau depuis des années. Le lycée n’arrangeant pas les choses. Il devient naturellement son nom d’artiste. Gogo  est une jeune fille de 23 ans, amoureuse de l’art,  très curieuse de nature, quelque peu bricoleuse… La jeune artiste se dit très timide. En effet, derrière ce joli sourire, se cache une jeune fille timide, qui manque de confiance en elle. Gogo  l’avoue volontiers, tout en gardant le sourire… Gogo est curieuse, elle aime découvrir les gens, les observer. C’est une nana généreuse. C’est un plaisir de l’écouter raconter ses débuts…

Elle met un pied dans le milieu artistique, en rentrant aux Beaux-Arts de Dakar en 2007, ou elle  étudie le Design et le mobilier. Gogo prépare, aujourd’hui, un mémoire sur Design Tradi-Contemporain des cuisines. Ça n’a pas été facile. Au début ses parents, ne comprenaient pas les choix de carrière de Gogo. Jeune fille brillante, ils la prédestinaient à une brillante carrière d’ingénieur, la jeune fille ayant fait une série S… Mais Gogo ne veut pas prendre cette voie, elle campe sur ces positions, et réussis à prendre le chemin qu’elle a choisis. Gogo a mis le point sur un problème récurrent au Sénégal mais aussi dans d’autres pays en développement. Ce n’est pas facile de faire comprendre aux parents, à la famille, aux amis, que l’art pour Gogo, pour Moi et tant d’autres est plus qu’un obi. C’est une façon de réfléchir, de vivre. Certes, c’est une voie semée d’embuche et de difficulté…  Il sera bien de créer des classes d’arts appliqués, pour que les étudiants, aient des connaissances et puissent prendre les bonnes décisions. Pour que les élèves aient simplement le choix de choisir la voie que leur ressemble le plus…

Gogo se définit comme une artiste, une touche à tout. Elle fabrique des objets. Quelque fois, elle confectionne des tenues. Aux beaux-arts, elle apprend le dessin, et touche un peu à la peinture. Ça devient très vite une passion. Mais en 2008, sa rencontre avec la photographie marque un réel croisement dans sa vie. Au début, elle prenait des photos pour figer des instants, et pouvoir les dessiner. Mais, la photo, Gogo adore ça… C’est une chercheuse, elle teste beaucoup de choses, elle s’amuse… Son travail s’améliore. La jeune artiste met en valeur des choses que l’on oublie souvent… Elle s’intéresse de près la macro, et adopte ce style.

Aujourd’hui, Gogo est respecté des ainés, elle se fait connaitre pour son travail de photographe. Elle expose d’ailleurs à St louis, à la Galerie Arte, durant les Off de la biennale de cette année. Elle fait des mélanges chimiques et organiques. Gogo éclate de rire, et se souviens d’une de ces expériences, qui a tourné au cauchemar. L’artiste se spécialise en photo culinaire. Elle aimerait faire un livre sur la cuisine sénégalaise, et mettre en exergue tous ces produits qui font le quotidien des sénégalais, tout en introduisant les choses avec un regard plus moderne, plus design. Gogo aimerait travailler avec de grands chefs cuisiniers. Gogo évolue dans un milieu d’homme, ou les femmes n’ont pas forcements leur place. L’artiste revendique le Girl Power, et s’impose dans ce milieu. Ces clichés respirent la féminité. Gogo en a marre des stéréotypes liés à l’art et à la photo. «  Fais ce que tu as à faire, l’essentiel c’est d’être réglo avec sa conscience. C’est difficile d’être femme artiste. Si tu t’en sors, tu peux qu’être fière de toi. »

Gogo prépare une exposition en solo. Elle a envie de montrer son travail… Et montrer aux gens qu’il faut regarder autrement. Gogo a plein de projet. J’espère qu’elle réussira à les mener à bien et à se faire la place qu’elle mérite. L’artiste compte poursuivre ces études de design et un jour monter sa structure. Il y’a peu de femmes designers dans ce pays. On les compte sur les doigts d’une main. Gogo déplore cela. Il y’a un blocage.

 Son message de fin : « Il faut avoir de grand rêve et y croire jusqu’au bout. Avoir une passion c’est très important. Je n’ai jamais voulu être fonctionnaire. Je suis anticonformiste.  Et je crois en mes rêves. »

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *