Hot! Mao

J’ai rencontré Mao lors d’un concert il y’a quelque mois. Aujourd’hui, je le retrouve aux mamelles chez une de ses amies. Il m’accorde quelques minutes et répond à mes questions. Je dois dire que ce fut une belle rencontre. Mao est quelqu’un de très humble. Ce fut très agréable et enrichissant pour moi de le rencontrer…

Qui est-il ?

Mao est sénégalais, il a vécu au Sénégal jusqu’à ces 23 ans. Il est auteur, compositeur et interprète. C’est quelqu’un de très curieux. La musique est une partie de lui. C’est une passion qui est devenu un métier. Mao a du mal à se définir comme un artiste. Ce mot le gène quelque peu. Il préfère le terme auteur-compositeur…

Comment ça a commencé ?

Mao a commencé par la danse. Au lycée, avec des amis de classe, il monte un groupe, best of the best.

« C’était une façon de se booster, d’être les meilleurs parmi les meilleurs. »

Ensemble, ils participent en 1994, au premier Oscar des vacances. Ils font quelques scènes par la suite, mais très vite, le rap les rattrape. Ils rentrent dans cet univers et se font remarquer…  Un projet d’album leurs est proposé. Ils partent en France pour une quinzaine de jour, pour enregistrer quelques morceaux. Ce premier projet ne sera jamais publié. Ces quinze jours se transforment en trois mois. Mao et sa bande rencontrent d’autres artistes, une autre façon de vivre. On les paye pour leurs travaux, ils font de plus en plus de scènes… Ils prennent gout à cette nouvelle vie. Ils vivent un nombre incalculable d’expériences, bonnes ou mauvaises. Bientôt ils se retrouvent à partager la scène de Louis Attaque. Ensemble, ils font le Zénith, l’Olympia etc.

Une rencontre : Lors d’une tournée, il rencontre un Violoniste avec qui L’artiste sympathise. Ils se rendent compte très vite, qu’ils ont beaucoup de point commun. Bene Bop est né. Un mélange un peu étrange de Rock, Punk, Folk et d’Afro beat. Malheureusement le groupe ne vit pas longtemps, leur diversité devient une faiblesse. Le public ne sait plus à quel saint se vouer.

« On passé d’un morceau à un autre, on avait l’impression que c’était un autre album. »

Que fait-il aujourd’hui?

Aujourd’hui, Mao prépare son premier album Solo, qui réunira une douzaine de titre. Il a sorti depuis quelques semaines, au Sénégal, un single, qui cartonne, mysunshine. L’album est un mélange de Français, d’anglais et de wolof. C’est un album qui résume un peu son parcours, ses coup de cœur, sa vie. Mao n’aimait pas chantait en français. Le français n’étant pas sa langue maternelle. Il ne trouvait pas son niveau bon, ni poétique. Du coup, Mao fait appel à Sa femme et sa belle-mère, qui écrivent pour lui. Il compose la musique, leur explique la thématique et ensemble, ils font le travail d’écriture. Cet album devient un projet familial. J’adore ce concept. Il ne peut qu’avoir plus de force.

Un des coups de cœur de Mao est le documentaire Benda Bilili. Il parle de ces musiciens handicapés qui malgré leurs handicapes croient en eux, et jouent leurs musiques à travers le monde.

« On a toujours le choix. Il faut essayer des choses, et ne pas attendre que ça se passe. C’est nous qui choisissons notre destin. Il faut jamais baisser les bras.»

Mao leur dédie un morceau dans son album.

Mao a commencé à composer car il voulait faire la music qui lui plaisait, et qui lui correspondait. Mao gagne très vite un concours de beatmaker. Avec la récompense, il gagne un ordinateur qui lui permet d’apprendre, de s’améliorer. Sa première composition est pour Nitdoff. Il lui compose son album Mbed Bi.

Quel rapport avec le Sénégal ?

Mao est revenu il y’a 6 mois avec  sa femme et sa fille. Il fait des allers retours entre Paris et Dakar, en attendant son installation définitive. Mao réapprend à vivre dans son pays. Ce n’est pas facile.

« Le Sénégal est truffé de mauvaises surprises. »

Mao regrette l’attitude de certains sénégalais. Les gens le voient comme un toubab, malgré le fait que Mao est vécu au Sénégal pendant plus de 23 ans. Certains ont essayés de l’arnaquer, d’autres lui ont fait des promesses qu’ils n’ont jamais tenues… Mao déplore cette attitude, car cela ne donne pas envie d’investir dans ce pays. La misère et la volonté de s’en sortir poussent beaucoup de monde à faire des choses inadmissibles.

Mao espère pouvoir installer son studio courant Septembre.

Quels sont Ses projets ?

Mao travail avec une troupe de danseuses, Sixième Dimension. Il apprécie ce boulot. Elles lui ont beaucoup appris. C’est une autre façon de travailler. Mao espère pouvoir les faire venir au Sénégal. Il aimerait monter un spectacle digne de certains shows mondiaux. Il y a beaucoup de manque dans ce pays. Monter un spectacle son et lumière, ça serait une bonne idée, en effet.

« On a évolué très vite en 40 ans. Mais, il y’a 10 ans, on a arrêté d’évoluer. On a des routes et voilà ! »

Mao a fait quelques rencontres intéressantes à Dakar. Mais les gens se contentent de la médiocrité. Mao, comme moi-même le déplorons. Sixième Dimension est un groupe de femmes pour qui l’artiste a beaucoup de respect. Elles sont rigoureuses et créatives. Elles savent faire le part des choses. Elles savent ce qu’elles veulent et Mao respect ça. Durant son séjour, Mao a travaillé avec des artistes locaux, tels que Books, sur des projets de son. Il apprécie le sérieux de ce Mc. Ils ont réussis à avancer rapidement, car Books est sérieux dans son travail. Et Mao apprécie cela.

L’artiste se questionne, et en viens à se demander, si cela n’est pas lié à ce système qui n’est peut-être pas adapté à ce pays.

« Nos parents ont eus les bases qu’il fallait. La génération qui arrive, sera sacrifié. Il y’a des gens qui utilisent des tablettes numériques et qui ne savent pas lire. Quand on est dans nos maisons, il y’a de l’ordre et un respect familiale, mais dès qu’on sort, c’est le bordel. »

 

Son message de fin :

« Être à l’écoute ces importants. »

Vous pouvez retrouver Mao via Facebook et Youtube.

https://www.facebook.com/Maoprod

 

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