Hot! Djib Anton

Djib Anton

J’ai rencontré Djib Anton, il y’a quelques mois de ça, aux Petites Pierres. Je le retrouve plus tard sur la toile, et découvre son travail… Djib est graphiste. Père de 8 enfants, Djib vit à Keur Ndiaye Lo, à quelques kilomètres de Rufisque. Aujourd’hui, autour d’un café, depuis la boite à idée. Djib se raconte…

 

Acrobate designer, c’est ainsi qu’il se définit. Acrobate parce qu’il travail sans filet. L’artiste choisit ses partenaires et donc ses contrats aux feelings. C’est d’abord la passion qui le guide. C’est une histoire de vibration. Il y’a maintenant deux ans de cela, Djib rencontre Erwan et Maya du Label Les Petites Pierres. Il fait quelques flyers pour eux. Les premiers, sont les visuels pour les soirées Jeudi Dj à Ouakam… Durant ces soirées, Djib rencontre beaucoup d’artistes. Iscience et Koza Nostra font parties de cela. Ces rencontres artistiques débouchent sur des partenariats. C’est ainsi que Djib, en faisant toute la charte graphique, contribue à l’album It’s time de Koza Nostra, sortie, il y’a peu de temps. L’inspiration de l’artiste, vient de cette vibration qui se crée entre le graphiste et le groupe. « Il faut qu’il y ait un feeling. Après je n’ai aucune limite..» Djib aime bien travailler avec ces groupes, ou comme Iscience, on est dans un univers très coloré ou comme Koza Nostra ou l’univers est très sombre et très ghetto. Djib a également travaillé avec Hampate et le Sahel Blues. La musique de l’album, Racines, fraichement sortie, lui renvoyait le désert, le sahel, et toutes ses ambiances que l’artiste adore… Djib travail également avec le Festival Afrikabok… il a choisit de travailler avec Bruno Ventura, sur ce festival du cinéma itinérant, parce qu’il aimait l’idée et que le sujet l’intéresser. L’artiste contribue, en faisant les visuels liés à l’évènement.

 

Cependant, la vie d’un graphiste au Sénégal n’est pas facile. C’est un métier qui paye mal. Djib retrouve régulièrement en France. Il y travail deux mois par an, histoire d’amasser un peu de sous. Djib a également des enfants en France. Il est grand père dix fois. Me dit-il en rigolant.

L’autre passion de Djib, c’est les voyages. En effet, c’est un globe-trotter. L’artiste a toujours aimé voyager. Né au Maroc, il arrive en France pour son huitième anniversaire. Il vivra en Algérie, aux Antilles, au Mexique, mais aussi dans le Désert. « Je n’ai pas arrêté de bouger depuis ma naissance.» Djib m’explique que sa passion pour le voyage,  lui vient des rencontres qu’il a eu à faire durant toute sa vie. Il n’a fait que suivre ses envies, et les étincelles, liées à toutes ses rencontres.  Il y’a 18 ans de cela, Djib vient au Sénégal dans le cadre d’un voyage spirituel. A l’époque c’est un talibé de Sérigne Touba. Il vient pour des recherches sur le moridisme et sur les Baye Fall. A Dakar pendant quelques jours, il quitte très vite la capitale pour aller à Keur Ndiaye Lo, ou il doit retrouver son marabout. Pendant deux ans, il reste auprès de celui-ci. Djib vit dans le Daara et fait l’initiation du Talibé. (Mendicité, travail dans le champ, apprentissage du Coran etc.). Djib se sent bien au Daara, il décide de s’y installer. Il y épousera d’ailleurs sa future femme.

 

 

Aujourd’hui, l’esthète se rend compte, que c’est au Sénégal, qu’il est resté le plus longtemps. Et pourtant, c’est le plus dure! Me dit-il. «Quand tu es là, au bout d’un moment tu supportes plus, tu n’as qu’une envie, c’est de partir. Mais dès que tu quittes, le pays te manque, et tu n’as qu’une envie, c’est de revenir. » Ce que Djib aime retrouver ici, c’est la paix. C’est le seul pays qu’il a fait, ou, il a retrouvé cette paix, facilement. «Pour moi c’est le pays de la paix, même si il y’a d’autres inconvénients.»

Les grosses références artistiques pour Djib sont Greems, artiste français et Fred Ebami artiste franco-camerounais. Djib adore leurs styles et il apprécie énormément ce qu’ils font. « Après il y’a beaucoup de peintres que j’adore. Et Il y’a énormément de choses que je regarde, et qui m’influencent surement… »

Son message de fin : «Liguey rek, (travailler seulement) Liguey à tous les niveaux… Mais surtout sur le plan intérieur… être en paix avec soi même, pour l’être avec les autres. Et Toujours être en alerte surtout au Sénégal… (Rire…) Merci au Sénégal pour son accueil. Et pour finir, Diam rek ! »

 

J’ai apprécié ce moment partagé et une fois de plus, j’ai été agréablement surprise… Merci Djib.

 

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