Diabolo

posted 28 mars 2013 / No Comments

Diabolo

J’ai rencontré Diabolo à l’Institut Français de Dakar, lors du Concert d’Iscience, il y’a quelques semaines de cela. Diabolo était dans les coulisses, en pleine discussion avec Djib Anton. Djib fit les présentations… Durant le concert, Diabolo et son groupe Alien Zik montèrent sur scène, accompagnés de F.Manel pour interpréter le morceau All We Need, extrait de l’album d’I-science. Aujourd’hui, Diabolo me retrouve à la Boite à Idée, à la Gueule Tapée. Autour d’un coca, et d’une cigarette, l’artiste m’explique son histoire…

Diabolo se définit comme un artiste. Un artiste selon lui, c’est quelqu’un qui aime la musique et l’art de façon générale. L’esthète a rencontré le Hiphop en Décembre 1993, il avait alors quatorze ans. A l’époque, il monte un groupe, avec ces deux acolytes, Suprem et Dread SkYZO. Ensemble, ils forment : «New Black Star» qui deviendra quelques mois plus tard «UNDERGROUND P.A».

« J’ai commence très tôt la musique et depuis je suis dans le Hiphop…»

En ce temps là, la référence en matière d’Hiphop, c’était Daara J et le PBS mais la véritable idole de Diabolo, c’était Dugge Tee, membre fondateur du Positive Black Soul. L’adolescent se retrouvait dans ses textes. A l’époque, Diabolo écoutait aussi beaucoup de reggae… Bientôt Diabolo du quitter les Parcelles pour Liberté 4. Ces nouvelles conditions de vie ne lui permettaient pas de bouger. Diabolo était alors dans une famille quelque peu conservatrice. L’enfant n’avait pas le droit de sortir. C’est ainsi que le groupe, Underground P.A.se disloqua…

L’année suivante Diabolo retournait vivre chez sa mère aux Parcelles. Pendant deux ans, il évolua en Solo. Par la suite, Il intégra « New Line Africa ». C’est ainsi qu’il rencontra Karismatik Dixa, membre actuel du groupe Alien Zik. Ensemble ils créent «HOSTIL VIBES» et gagnent de nombreux concours… En 1999, le collectif «PA ZOO » né. Le collectif réunit alors vingt-cinq Mc’s de la banlieue, Diabolo en fait partie… Pendant trois ans, le collectif évolue dans la banlieue dakaroise… Peu à peu, les Mc’s quittent le collectif. De vingt-cinq artistes, il passe à quatre… Nous sommes en 2004, le groupe Alien Zik est né !

Alien Zik compte aujourd’hui neuf membres : Shaheed Abdallah, Rex a.k.a Nightmare, N’dis, Baryo, Julo a.k.a twenty fo’ seven aux USA, Karismatik Dixa, Diabolo et Kurse. Alien Zik a sorti une mixtape en 2009, intitulée « www rap dat com ». S’en suivra, Bènene planet, un album double cd de trente six titres. Alien Zik c’est aussi un studio, situé à la Pated’Oie.

Diabolo quant à lui, a sorti une net tape, « Fearless », de 16 titres, en partenariat avec DownTown Soul Records, un studio anglais. Les morceaux ont été produits et mixés par Diabolo. Le studio ( DOWNTOWNSOULRECORDS), lui, a fait le Mastering. Diabolo touche aussi au Reggae. Il m’avoue avoir un album reggae près, caché dans les tiroirs.

« Je me définis pas comme un rappeur. Il m’arrive d’avoir des vib’s pop… Je me définis comme un artiste […] C’est comme si tu me demandais c’est comment d’être humain. »

Diabolo porte un grand respect aux Sain Supa Crew. L’artiste apprécie leurs technicités et admire leurs énergies sur scène. Ce groupe propose un vrai spectacle. Pour Diabolo, les Sain Supa Crew est une référence en matière de scène. Quand Diabolo est en studio, il s’imagine sur scène. « Je bouge comme je le sens, je pose comme je le sens » Ses amis, le compare à Bip Bip le coyote… Parce que Diabolo bouge dans tous les sens. Ca ne l’intéresse pas d’être sur scène et d’être comme un piquet ajoute t-il.

En Décembre 2013, L’esthète aimerait commercialiser sa nouvelle Net tape. Tout comme Fearless actuellement disponible, elle sera en Free Download. Diabolo veut partager sa musique et laisser une trace de son passage. « Je me dis que ca ne sert à rien de priver les gens de ce que j’ai dans la tête. Demain, je vais peu être mourir. Au moins, je laisserais une trace… »

Selon Diabolo, le groove est très important. C’est le groove qui permet aux gens d’autres cultures, de dépasser la barrière de la langue, et de comprendre la musique. Les lyrics sont importants, mais pour Diabolo, le groove du son à autant d’importance.. La music étant un langage universel… Le japonais comprendra la vib’s, sans pour autant comprendre le wolof. « Faisons du bon son ! »

L’autre projet de Diabolo pour cette année, est de monter son studio « Reet Studio ». Le Studio sera un espace pour les artistes ancrés dans le Reggae. Avec Bilal, son partenaire dans ce projet, Diabolo veut mettre à disposition ce studio pour les artistes des régions qui viennent à Dakar pour enregistrer. Une partie résidence sera mise à la disposition des artistes, afin qu’ils puissent rester deux ou trois jours dans la capitale et assister au Mixage et Mastering de leurs produits musicales. Le studio ouvrira dans deux mois, Incha Allah. « Il y’a plein d’Home Studio au Sénégal, plein de Studio dédié au Hiphop. » Diabolo veut se spécialiser dans le reggae et mettre à disposition des artistes une plateforme pour travailler.