Rosso

Rosso

J’ai rencontré Rosso, un soir à Gueule Tapée, pendant le ramadan. Venu, accompagné de Moona, Momo Sy et Fatim, l’artiste m’avait alors été présenté. Quelques jours plus tard, Rosso est de retour à la Boite à Idée, accompagné cette fois-ci d’Assia. Le rapper se confit le temps d’un ndogou au micro de WakhArt. Il m’explique son parcours et ses ambitions.

 

 

A la question qui es-tu, Rosso répond un Artiste, un rapper sénégalais.

Rosso commence la musique dans le milieu des années 2007. «Je faisais du rap sans plan de carrière. » En 2010, l’artiste se lance dans une carrière, tels qu’on l’entend. Il travaille avec un Staff, qui le conseil et se canalise vers ses objectifs. En trois ans, il travaille avec pas mal d’artistes tels que Synik du Zimbabwe,M.A.S.S de black Diamon, Drygun du groupe Yatfu, Mass, Books de SenKumpe, Don Zap, Family GAME, Nix, Admow Flow. Featurings qu’on retrouve d’ailleurs sur sa Mixtape sortie le 16 Novembre 2012, «Avant l’album ».  On y retrouve également  une collaboration avec le collectif Jah Me Rue. Rosso organisa un évènement le 9 Mars dernier dans le cadre de la promotion de la mixtape. Depuis, il fait le tour des radios et bientôt des télévisions. «Tout se passe bien. Alkhamdoulilah. Je n’espérais pas avoir mieux. » En Novembre, Rosso fêtera les un an de sortie de la mixtape… Cet évènement annonce la sortie de l’album de Rosso. L’artiste travaille  également sur un projet qui impliquerait le maximum de rappeur sénégalais. Il reste cependant sur la réserve et me promet plus de détails  dans les mois à venir. « Avant l’album » est disponible dans différents points de ventes… l’EP de 20 titres est vendu à 2000fcfa, Rosso a voulu faire un geste. La moitié des sons de la mixtape, sont d’ailleurs en téléchargement libre sur internet. Cependant un travail de cette envergure demande beaucoups de temps et d’investissements. «Au Sénégal les gens ont l’habitude de la gratuité» ajoute Rosso…

 

 

 

Rossa se définit comme un rapper polyvalent.  «Je fais de tout… Je ne suis pas limité. Je roule dans tous. Je suis pas des rappeurs qu’on étiquette.» Avoir un plan de carrière, pour Rosso c’est important. Il faut savoir ce qu’on veut et viser le sommet.  L’artiste est un rappeur engagé. Rosso est de ceux qui s’impliquent dans la vie sociale de son quartier, Grand Yoff.  En cette période de pluie, Grand Yoff est un quartier de Dakar, qui a beaucoup souffert des inondations. Rosso appuie les gens, il aide ses amis et voisins, victimes des inondations. «Même, si on les connaissait pas… On prenait nos sceaux, et on venait aider.  On aide au quotidien, on le fait naturellement, c’est l’endroit ou l’on vit tous les jours. Même si nos actions ne sont pas médiatisées. J’ai une mission, un devoir envers eux. Tout ce que je peux faire, physiquement, je le fais… Tant que je peux aider, je vais le faire… »  Son engagement ne s’arrête pas à son quartier. Rosso fait partie du groupe d’aide aux Femmes dans le Hiphop. Mouvement initié par Moona, qu’il salue au passage. Au Sénégal, nombreux sont les rappeurs, Rosso est content de s’être distingué  parmi la masse. C’est une sorte de reconnaissance pour lui. Son quartier le soutient et il trouve normale de soutenir celui-ci en temps de galère. On devrait tous soutenir… On a une mission, un rôle à faire… On devrait le faire sans hésiter.

 

 

Quand Rosso est dans sa bulle, il travaille depuis sa chambre ou il a installé un home studio. Il choisit des thèmes ou ceux là s’imposent à lui… Rosso souligne l’importance des messages qu’il place dans ses lyrics. L’artiste y va au feeling. «Quand je me lève, je fais face à mon micro. Dès fois je me lève en pleine nuit et j’ai une inspiration.» Les instruments et les prod* sont tout aussi important. Quand Rosso constate une situation, celle-ci l’inspire… «Tant que ca vient du cœur, ca va dans le cœur… Faut faire quelque chose qu’on sent.»

Dans deux, trois ans, Rosso espère être sur  une scène plus internationale, voir en tournée.  Je travailles  avec un staff. Celui-ci l’aide à me canaliser… «Tous ca est sérieux comme carrière. Si dans trois ans je ne fais pas la différence, je me demande à quoi tout ce travail aura servie. »

Ses inspirations, il l’est tient dans son quotidien, dans la musique qu’il écoute. «Dans chaque type de musique, il y’a des gens qu’on respecte naturellement. Leurs œuvres méritent le respect.» Souleymane Faye, ou Youssou Ndour sont pour Rosso des artistes accomplis. En ce moment, Rosso écoute du Rap, s’il n’écoute pas où ne travaille pas sur ses projets, il écoute ces potes ou certains rapper locaux. « J’essaye d’écouter de tout, temps que le son est bon… Ca m’inspire. Youssoupha, Mike Meel, Eminem, Yellowcard. Tant que la musique  est bonne je kiffe.»

S’il devait être un son, il serait : FlashBack feat Synik, un artiste Zimbabwéen. Ce titre parle de son vécu, de son enfance. « Des choix que j’ai fait, de ceux que j’ai regretté… » Le Son est présent sur Reverbnation, il est également téléchargeable…

Un documentaire sur Rosso sortira début Novembre 2013. Restez branché ! Ce documentaire contient pas mal d’interviews des artistes ayant collaborés sur « Avant l’album »

 

Son point de vue sur le milieu : « Le rap a évolué. Le milieu a changé. Il n’y’a de bons groupes new school. On est sur que demain, c’est eux qui géreront le milieu demain…  Je vis ce changement.. Je fais des scènes, aujourd’hui on me paye pour mon art… »

Son Conseil : « je veux inciter les gens à suivre le mouvement hiphop. C’est une Musique de jeunesse, et une musique de sagesse. On y voit pas mal de vérité… Je ne vis que ca dans le hiphop… On a besoin de soutient.. Peace and love dans le milieu. Que les clashs soient positifs… restez positif ! »

« Big up à Wakhart.. je vous suis.. et je continuerais à vous suivre. y’a des bonnes choses. Vous bougez pas mal de choses. Continuez comme ca… »

 Ou retrouver Rosso: