Hot! Cheikh Baye Fall

Cheikh Baye Fall

 

 

J’ai rencontré Cheikh, au Dadjé, il y’a bientôt deux ans. Cheikh était alors sur scène avec le groupe Iscience. Par la suite je l’ai vu au coté d’Hampaté Sahel Blues, notamment à la seconde édition du Festival de Loumpoul ou nous avions eu à échanger longuement. Aujourd’hui c’est en tant que batteur de Carlou D, que l’artiste se présente à moi, aux portes de la Boite à Idée. En effet depuis j’avais eu l’envie de partager avec vous, le talent de cet artiste, qui, je dois le dire et sur les traces d réputé Ablaye Lo, le batteur reconnus notamment pour son travail remarquable sur les différents albums de Youssou Ndour. Qui est Cheikh a.k.a Fall Drums ? Quels sont ses débuts sa carrière ? Ses reves ? Cheikh a accepté de répondre à toutes ces questions autour d’un café une fin d’après midi de Septembre à la Boite à Idée.

Batteur percussionniste depuis une dizaine d’année Fall Drums s’intéresse à a musique dans les années 1988, à l’époque, Cheikh jouait devant le studio de répétition du groupe Missal à la Pate d’Oie. Curieux et volontaire, l’enfant voulait déjà faire de la musique. Le groupe, « les grands », lui avaient alors dit qu’il était trop jeune, qu’il faudrait revenir dans quelques années. Cheikh se remémore encore ces mots. L’enfant grandit sur les morceaux du groupe. Mais c’est bien plus tard, que le déclic s’opère. Cheikh a quinze ans, Il alors au lycée. Avec un ami, ils se mettent à la Batterie. Peu de temps après, son ami, part en vacance, et laisse à Cheikh son instrument. Durant trois mois, l’adolescent  pratique, il ne fait que çà ! A son arrivée en Terminale, le jeune Cheikh ne veut qu’une chose, devenir un grand batteur sénégalais. Il abandonne l’école, et se consacre à sa musique.

Au début, dans les années 2004 l’une de ces premières scènes est celle du Méridien de Dakar. « Au début je jouais avec les Salseros ! » Le Vieux groupe de variété cubaine, interprétait pas moins de 150 morceaux par semaine. Les débuts pour Fall Drums sont difficiles. Il jouait deux fois par semaine, seulement, il y avait beaucoup de titres. Pendant plus de dix mois, Cheikh accompagne le groupe. Cette première expérience reste en la mémoire de l’artiste. Ce fut un excellent apprentissage. « Les Répertoires étaient divers et variés… La salsa est une musique aux nombreux rythmes.. La salsa c’est la grande école… Bossa Nova, Bolero, Tchatcha, Rumba etc. » Fall Drums y a appris, l’indépendance ( Les décoordinations des mains et des jambes), la rapidité, et l’efficacité ( interpréter des morceaux en respectant les gammes, les mélodies, et les rythmiques, propres à chacune)

« Après j’avais envie de découvrir autre chose.. »

 

 

L’un de ses meilleurs souvenirs, est sa rencontre à l’institut français, appelé CCF à l’époque. Cheikh était passé un après midi par là. Le groupe Mbissale était dans une situation critique, le batteur les avait lâchés au dernier moment. L’un des membres demanda à Cheikh s’il savait jouer. L’artiste leur expliqua que sa passion pour la musique et la batterie venait d’eux. Il connaissait les morceaux par coeur. Le rendez vous était fixé. Le soir, le groupe passait pour une représentation au théâtre de verdure.  En fin de soirée, le groupe partagea avec son public, la touchante histoire.

« Ce soir là, J’ai pleuré. Je me suis rendu compte que le travail paye. Que j’étais arrivé à accomplir l’un de mes rêves. »  Les choses s’enchainent rapidement pour Fall Drums, il poursuit une tournée avec le groupe. « Après, tous voulaient jouer avec moi. » Fall avait enfin un peu de reconnaissance.

En dix ans, Fall Drums a joué Paulette, Ablaye Mbaye, Daara J, Yoro Ndiaye, avec eux aussi les tournées nationales et internationales s’enchainent. Actuellement l’artiste partage la scène de Carlou D. Pendant les dernières vacances scolaires, le groupe était en Autriche. Carlou D, prépare d’ailleurs son prochain  album. «  On bosse sur çà, c’est prévue pour bientôt. »

Quant à ses projets perso, Fall drums a envie d’attaquer la grande scène.  Par là, il entend faire un minimum de 150 dates par année, en Europe ou au Etats Unis par exemple. Ici, il arrive à peine à faire dix dates par mois. Cheikh a envie de plus ! Il espère jouer plus régulièrement. A Dakar, voir dans tous le Sénégal, Cheikh est dans un milieu conquit. Maintenant, il a envie de s’exporter et d’aller voir ailleurs. En attendant, l’artiste s’occupe. C’est la Rentrée des classes, Fall Drums donne des cours à l’ISD. International School of Dakar, l’école américaine. Les cours ont recommencés.  Autour d’une batterie, l’artiste partage sa technique avec sept élèves par semaines.

« Je joue la journée, et le soir je suis en répète ou en concert.. »

L’heure de classe s’articule ainsi : 20 minutes de théorie et 40 minutes de pratique. Parce que oui, pour jouer d’un instrument pareil, il faut avoir de bonnes connaissances techniques mais la pratique et le domptage de la bête sont toutes aussi importants. Dans ce même esprit, l’artiste aimerait monter un dvd, et partager ainsi son expérience. Des demandes, il en a tous les jours. Le Tradi-moderne plait beaucoup aux gens. « Beaucoup d’amis musiciens me demandent comment jouer du Mbalax par exemple. J’aimerais allier ce coté traditionnel, et la technique occidentale. »

 

 

Son coup de gueule :

«  Si vous, vous lancez là dedans, sachez que la musique n’est pas quelque chose qu’il faut prendre à la légère. On ne fait pas ca pour les groupies ou pour faire la fête. Ce n’est pas du fun. ! C’est du travail. Il serait temps qu’on est des musiciens sénégalais à l’extérieur, qui amènent quelque chose de professionnel… Il faut qu’on essaye d’être dans les cinq majeurs… Qu’il est des artistes qui nous représentent. Pour cela, il faut qu’ils évoluent dans leurs musique.. Qu’elle soit plus recherchée..  il faut qu’on essaye de bien s’organiser… Liguey, ya que ca de vrai ! »

 

 

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