Hot! Ras Kaya

Ras Kaya

 

J’ai rencontré Ras Kaya il y’a quelques mois de çà aux Petites pierres à Ouakam lors d’un Jeudi Dj’s. Nous avions alors échangé pendant de longues minutes, je voulais en savoir plus, mais le moment n’était pas approprié. Je proposais à Ras Kaya de nous rencontrer plus tard à la Boite à Idée, plus au calme, ou nous pourrions discuter plus longuement… C’est ainsi que j’ai reçu l’artiste au cœur de mon entre culturel, il y’a maintenant plusieurs jours de çà. Autour d’un Café, Raskaya se raconte…

 

 

 

« Je suis d’origine Congolaise, né a Brazzaville… »

La carrière de Ras Kaya débute en 1983 à Brazzaville. Il monte un groupe de Reggae nommé Jah Children.  Pendant neuf ans la formation compose et joue dans la ville congolaise. La chose n’est pourtant pas aisée. Le Reggae est considéré à l’époque comme une musique rebelle.  Ce genre musical qui pourtant prône la paix et l’amour, est peu accepté dans cette société ou il n’y a pas de réelle liberté d’expression. Même les parents de l’artiste désapprouvent son choix de carrière.  Ras Kaya ne lâche rien pour autant. Peu apprécié des autorités en place, à plusieurs reprises, il fait de la prison.  Mais rien n’arrête l’artiste qui continue la lutte.

En 1986, lors d’une scène, il rencontre un personnage emblématique du Reggae, Rita Marley. L’artiste jamaïcaine, alors invitée par les autorités, vient assister à un symposium littéraire et participe à un concert initié par les autorités. C’est un tournant dans la carrière de Ras Kaya. Les mentalités ont évolués, malheureusement l’artiste reggae ne peut répondre favorablement à l’invitation de Rita, en Jamaïque. Les autorités en place continuent de persécuter le musicien. Interdiction de voyager, Ras Kaya ne doit pas quitter le sol congolais ! En court d’année, l’artiste intègre l’Orchestre de la jeunesse congolaise, et participe en 1987 au FMAC, un festival à Kinshasa. Raskaya s’y  fait remarquer et devient l’un des premiers artistes du pays. On le voit partout, sur les chaines de télévisions nationales, on l’entend à la radio. C’est un vrai buzz. Ras Kaya reçoit un nouvel appel de Rita, mais rien n’y fait. Le gouvernement ne veut laisser l’artiste voyager.

« Il avait peur. J’étais suivi par la jeunesse. Il pensait qu’en revenant de Jamaïque, je soulèverais le pays. »

En 1989, Ras Kaya tente le tout pour le tout et quitte le Congo grâce à un laisser passer. Il traverse la frontière et part en exil pour le Gabon où il rencontre bientôt Dread Pol Moukeita, journaliste et animateur de l’émission radio Black Feeling.  Ensemble, via ce média, ils combattent pour la libération du frère Mandela, enfermé alors à Robben Island. Dans le même temps, à Libreville Raskaya monte un nouveau band, nommé AfroRoots. Le groupe joue sur les scènes gabonaises durant huit mois. 1990, Ras Kaya arrive en Cote d’Ivoire. Il est reçut par Ismael Isaac, chanteur ivoirien. Il découvre bientôt le milieu culturel ivoirien et le prestigieux cabaret Kaway ou il rencontre Kéké Cassien, artiste ivoirien de renom. La vie à Abidjan n’est pourtant pas facile. Ras Kaya a des difficultés à trouver un impresario et la barrière de la langue n’arrange rien. Durant plusieurs années Raskaya vivote. En 1993, il participe au concours de jeunes talents, Rocking Malboro. Il ne gagne pas de prix cependant, il retente sa chance en 1995 et gagne le second prix.  Après une tournée nationale sponsorisée par le concours, il s’installe dans la capitale ivoirienne et monte son cabaret, le Café des Arts.

 

 

Ras Kaya y rencontre bon nombres d’artistes de la culture ivoirienne, notamment Alpha Blondy, Tiken Jah. 1999, c’est aussi l’année de sorti de son premier album, autoproduit, Cessez le Feu. La Cote d’Ivoire connait  à déjà cette époque différent problèmes politiques. Ras Kaya quitte prématurément Abidjan avec femme et enfants, pour la France, ou il vivra pendant quelques années, au cœur du 18° Arrondissement à Paris. Deux mois après son départ de Cote d’ivoire, c’est le coup d’Etat d’Henri Konan Bédié.

En 2000, Ras Kaya retourne à Brazzaville. Malgré l’instabilité politique et la suprématie des Bérets Rouge. Durant des semaines, il est victime de torture. C’est la guerre Civile. Un ami d’enfance, devenu commandant dans l’armée congolaise, le sauve. Ainsi, il échappe de peu à une mort certaine. Ras Kaya quitte pour la seconde fois son pays natal et part pour l’Afrique du Sud. A Johannesburg, il rencontre différent groupe, avec lesquels il partage quelques scènes durant deux années. Bientôt, l’artiste se retrouve au Nigéria. A Lagos, il est soutenu par l’association HCR, pour les Réfugiés Politiques. Il y rencontre un manager et monte à nouveau un groupe, qui portera le même nom que le précédant, Afro Roots. Les tournées s’enchainent, nous sommes en 2004. Ras Kaya sort son second album Cease Fire, et joue dans différentes salles de la capitale Nigériane notamment à l’Alliance Française. Par la suite, le HCR lui trouve un contrat et Ras Kaya part pour Niamey, le Canada puis la Hollande. Entre 2006 et 2010, l’artiste part pour le Bénin, le Ghana, le Togo avant de retourner au Nigéria. En 2010, il arrive à Bamako, ou il retrouve son ami ivoirien, Tiken Jah. Ensemble, il travail sur différents concepts  et partage la scène de RadioLibre, le cabaret. Raskaya remonte le band Afro Roots et tourne pendant un an au Mali et dans la sous région.

 

 photo JbJoire

 

2011, c’est l’année, ou il arrive à Dakar. Il rencontre Tim Shel Band et rejoins bientôt le groupe. Un an plus tard, il se lance en solo et monte une nouvelle formation. Reggae Session Band. Après avoir refait un répertoire. Le groupe cherche maintenant quelques scènes ou se produire et partager son histoire et expérience de la scène.

Ras Kaya garde un bon souvenir de toute cette aventure. A travers cette grande expérience, et toutes ces rencontres riches de talents divers et variés, Ras Kaya s’est forgé. Le reggae reste pour lui une musique de Combat, un vecteur de message fort. L’artiste aime cette philosophie et s’y sent bien.  Ses textes s’adressent à la société civile. Il se dit porteur de projet et défenseur de l’humanité. Le seul message qu’il lance au monde, est un message de paix.  Les expériences de la vie, les voyages ont fait de lui un panafricain.

Son Conseil : « Bossez dure. Travaillez vos style et essayer d’être convainquant. Il faut dépasser les barrages et avoir une vision. Courage Volonté et Patience doivent être les moteurs de vos vies. »

Retrouver l’artiste :

http://www.youtube.com/theraskaya1

https://www.facebook.com/origina.raskaya1?fref=ts

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