Hot! Festival du Sahel 2013

Festival du Sahel,

Désert de Loumpoul, 4ièm Edit

 

Accompagnée de mes quatre acolytes, Milo, Diatta, Francis et Kya, je pars en direction du Désert de Loumpoul où doit avoir lieu la 4ieme Edit du Festival du Sahel. Edition, que j’attendais maintenant depuis un an. On devient vite accros à ces choses là !

C’était le début d’après midi, la navette presse, mise à notre disposition par l’organisation du Festival s’était bien remplie depuis notre arrivée aux Almadies. Dans le bus, l’ambiance était bonne enfant. Marco et Moona, envoyés par Amtv, nous faisaient rire, sur fond de blagues folles et d’histoires incroyables. On quitte  Dakar le vendredi 22 novembre, avec bouteilles d’eau, pulls et sac à dos.

Cent quatre vingt kilomètres plus tard, nous y étions. Le jour s’était effacé pour laisser place à l’obscurité. Le bus s’arrête enfin. On descend de la navette à Loumpoul village ou des dizaines de personnes attendaient comme nous un véhicule plus adapté pour finir le voyage et arriver au campement, niché au cœur des dunes du Désert de Loumpoul.

Les lumières du Festival brillent dans l’immensité du désert et de cette nuit noire, qu’on ne peut retrouver qu’à cet endroit. C’était magnifique ! Le campement pris de l’envergure, des centaines de tentes avaient été ajouté par rapport à l’édition précédente. Arrivée sur le site, un des volontaires du Festival, nous accompagne jusqu’à notre tente. Eux, les volontaires étaient arrivés la veille. Ils venaient du monde entier, et avaient aidé les équipes locales à mettre en place le Festival.

Il était difficile de se repérer dans l’obscurité. Après une bonne dizaine de minutes de marche et des centaines de mètres parcourus avec difficultés, on posait nos affaires et repartait vers les tentes restauration. Les doigts de pied dans le sable froid. Je me rappelais maintenant de cette sensation oubliée… Comme si le corps avait sa propre mémoire. Les images du Festival 2012 me reviennent. Certes, on repartirait avec des mollets de footballeurs, mais comme c’était agréable de marcher pied nus dans les dunes. Je retrouve ce sentiment de paix et de liberté ainsi que cette drôle d’impression ; avais-je quitté le Sénégal, pour une terre perdue au milieu de « nowhere » ?

 

 

La tente restauration était immense et éclairée par des dizaines de lampions.  Une partie des festivaliers étaient là, assis, entrain de discuter.  Je retrouvais des visages familiers,  de dakarois venus pour le Festival mais aussi une bonne partie de l’équipe de l’édition précédente. Je faisais la queue pour récupérer mon diner. Ca parlait anglais, espagnol, français arabes et wolof. J’aimais l’idée que toutes ces cultures se mêlaient. C’était çà aussi le Festival du Sahel, des centaines de personnes, d’origines diverses et variés, qui étaient là, réunis autour d’une culture, celle du Sahel.

Après le diner, je me dirigeais vers la scène posée à des centaines de mètres de là, de l’autre coté du campement. On gravit l’une des dunes, qui surplombe le site. La vue est incroyable. Je regrette de ne pas avoir d’appareils photos pour immortaliser ce moment. Mes compagnons de route avaient l’air ravis et j’étais contente de partager ce moment avec eux. J’espérais secrètement qu’ils passeraient un bon moment et que celui-ci, resterait à jamais graver dans leurs mémoires.

Bientôt le concert débuta. Le groupe SAHEL KOUMASSI venu de Mauritanie déclencha les hostilités. La musique s’échappait dans l’immensité du DésertDu haut de la dune, j’écoutais avec plaisir et délectation, les rythmiques mauritaniennes. Après leur superbe performance, MANSOUR SECK du Sénégal monta à son tour sur scène. Je connaissais l’artiste de renom mais je n’avais jamais écouté son répertoire. Allongée sur la dune à quelques centaines de mètres de la scène, j’écoutais le chant du griot originaire de Podor. C’était génial ! Après le Sénégal, le Mali monta à son tour sur scène, avec le groupe TAMIKREST. On descendit de notre perchoir pour se placer face à la scène. Je voulais voir le visage de ces artistes issus du peuple touaregs. Ils proposaient un mélange original de musique traditionnelle africaine et de pop rock occidentale. On dansait, et chantait. L’ambiance était incroyable. Le public était heureux et réceptif. J’étais contente d’être témoin de çelà.

Après le concert, je retrouvais ma tente. Il était presque deux heures et je m’endormie à une vitesse éclaire, la tête pleine d’étoiles…


 

 

 

À huit heures, j’étais réveillée par Diatta, qui tels un enfant le matin de noël, montrait un grand enthousiasme et me disait : « Lève toi, on n’a pas de temps à perdre. Tu dormiras à Dakar »  Il m’invitait à le retrouver vers la tente principale. Je me dirigeais vers les salles d’eaux installées à une dizaine de mètre de nos tentes. Ouuuuuh qu’elle était froide ! Le petit vent matinal n’aidant en rien. Je pris une douche froide, qui me remit tous de suite les idées en place. Après avoir revêtu ma superbe salopette Mint, je me dirigeais vers la tente restauration pour prendre un café.

De jour le campement était d’autant plus impressionnant. Je découvrais les photos  « Femmes du Sahel » exposées par Malyka Diagana. Je reconnus une silhouette familière. C’était drôle de se voir en photo sur une bâche de 50/80 cm.  Je saluais quelques artistes et acteurs culturels puis je m’installais au sol sous la tente Touareg principale, les jambes en tailleurs, café dans une main, cigarette dans l’autre. Après le petit déjeuné, je fis quelques interviews. Le reste de la troupe me retrouva dans les heures qui suivirent. Fanny et Milcos aussi nous avaient rejoins. On retrouva également Leila et Loic, venu pour BBC, suivit de Jérome et Else. C’était sympas de retrouver les copains dans ce contexte. J’avais l’impression qu’on était tous partis en vacance ensemble…

Bientôt je quittais la tente principale pour aller voir dans une tente aménagée à quelques mètres de là, le documentaire de John Bosch,  « L’APPEL DU SAHEL». Je trouvais  intéressant de découvrir ces visages et leurs histoires. Le film comprennait différent témoignages sur le pouvoir de motivation de la musique et le courage des musiciens au Mali. En effet, des centaines de milliers d’habitants ont été délogés à cause des évènements et  la crise humanitaire déjà existante s’est aggravée. Parmi les mesures oppressives, on interdit le fait de jouer de la musique ou de l’écouter! C’est un acte d’autant plus effarant que la région est le lieu de naissance et le centre spirituel de traditions musicales qui font partie des plus importantes et influentes au monde.

Je sortais de la projection, la tete pleine de questions qui resteraient certainement sans réponse. Comment un lieu aussi beau et paisible pouvait devenir un véritable enfer et cela à cause de quelques fous ! Je priais pour tous ces gens morts, et pour que les survivants arrivent à s’en sortir.  Je remerciais le ciel d’être dans un pays en paix, et espérait que la paix reviendrait au Mali ainsi que dans tous ces régions qui subissent au quotidien les mêmes violences.

 

 

C’était déjà l’heure de déjeuner. Après le repas, je reprenais mes interviews, évitant de trop gigoter par pareilles chaleurs. Dans l’après midi, une fois que le soleil fut plus clément, je me promenais dans les dunes. Les uns faisaient des photos, les autres jouaient de la guitare. Pendant que d’autres faisaient des balades en quads ou dromadaires. Et soudain je croisai Raquel Winson. C’était drôle de se retrouver là. Et dire qu’après deux ans de correspondance via les réseaux sociaux, c’est là à Loumpoul qu’on se rencontrait en chair et en os pour la première fois. Le Festival c’était aussi çà, des rencontres, des retrouvailles, des moments de rigolades, et une ambiance de partage et d’amour.

En fin d’après midi, accompagnée de Milo et Zéna, nous partions pour un shooting. Zéna qui dirige la structure Chouette Prod, voulait participer aux concours photos organisés par le Festival. Avec Milo, on se prêta au jeu et avons pausés, escaladé, roulé (plus eux que moi d’ailleurs) dans les dunes. Zéna avait pris une belle série de photographies. Elle était contente et nous aussi. On lui souhaitait de gagner le concours et remporter la croisière.

Après l’heure de l’apéro, les uns retournèrent à leurs tentes, les autres suivaient les balances du concert du soir. Pendant que d’autres se réunissaient sous la tente principale, afin d’assister aux contes de ZigZag, « Paroles d’Aujourd’hui pour Oreilles de demain. Les voies du désert. »  Plus tard, il y’eu le diner. Ceux qui n’avaient pas pris la formule All Access partirent se restaurer dans la tente restaurant de Scorpion, artiste équatorien et chef cuisinier.  La Paella qu’il avait préparé, mijoté depuis des heures et sentait à des mètres à la ronde.  Scorpion proposait également autres plats et sandwichs. Il y’en avait donc pour tous les gouts et toutes les bourses. Chacun s’y retrouvait finalement.

Bientôt les concerts débutèrent. Du haut de notre dune, on écoutait GLAUCIA LIMA venu du Brésil. L’artiste à travers sa musique explorait les différents rythmes de la culture populaire à l’image du Coco de Roda, le Baião, la Ciranda ou encore le Maracatu. J’étais surprise ! je ne m’attendais pas à entendre ce genre de sonorité. On a souvent des clichés sur la musique brésilienne. Et bien non, Glaucia Lima ne proposait pas une variante de la Samba. Quant je la vis descendre de scène, je décidais de me rapprocher. Je ne voulais pas rater la performance de Takeifa, le groupe Sénégalais. Et comme nous l’avions prédit. Ils ont allumé le désert ! Les festivaliers et moi, sautions, dansions aux sur les morceaux du répertoire du groupe, qu’on connaissait quasiment par cœur. Après leur incroyable performance, SEKOUBA BAMBINO venu de Guinee, monta à son tour sur scène. J’ai aprecié les messages délivrés par l’artiste. En effet, Sekouba appelait à travers un de ces titres fars, les hommes à « être à la hauteur », à faire preuve de sagesse, d’attention et d’écoute réciproque.

Après cette superbe soirée, je retrouvais ma tente et mon lit, pour un repos bien mérité. Je savais que je me lèverais tôt. Le lendemain allait passer à une vitesse et être la dernière journée de Festival.

 

 


Levée vers onze heures, je pris une douche moins froide que la veille. Le petit déjeuné avait déjà été débarrassé. Je pris un coca et une clope en attendant le déjeuner. Après ma collation, je fis quelques interviews. Bientôt j’allais me promener dans le campement. J’essayais je l’avoue de capturer un maximum d’images, et de souvenirs. Je voulais en avoir asses pour une année. Afin que l’attente ne soit pas trop dure jusqu’au Festival prochain. Certains de mes compagnons dansaient sous la tente « atelier danse ». Ils suivaient les rythmes des percussions de la troupe Ngueweul rythmes. Plus loin je croisais des enfants, qui hurlaient de joie devant les clowns Daddy-Dada & Compagny.

Le déjeuner était servis, on nous invita à nous rapprocher de la tente restauration. Après ce succulent tieb bou yap. (Riz à la viande), on réunissait nos affaires pour un départ prochain. Les percussionnistes firent un discourt pour remercier Rafael Rodriguez et Jean Jacques Bancal, les organisateurs du Festival. Le moment était émouvant. Bientôt le camion était là, et nous du partir en direction de Dakar. C’est le cœur lourd qu’on quitta les dunes de Loumpoul et dit à l’année prochaine au Festival du Sahel.

Photos by Diattus Design

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