Hot! Val Kelmer

Val Kelmer

 

 

J’ai rencontré Val, durant son séjour à Dakar grâce à mon amie Sofia. Val est un photographe originaire de la banlieue parisienne.  Lors de l’un de ces passages à la Boite à Idée, petite maison au cœur de la Gueule Tapée, Val s’est prêté au jeu de l’interview et à accepter de répondre à quelques unes de mes questions ! Qui est-il ? Pourquoi la photographie ? Qu’est ce que la Daily photo?

 

 » Je m’appelle Val Bourdiol , je suis photographe et euh. Voilà ! (Rire) Non plus sérieusement, je fais du portrait, en fait je fais de la Daily photo. Je n’ai pas vraiment d’identité photographique. Je ne pourrais pas être reporter de guerre et je ne peux prendre la misère parce que je n’y arrive pas. Je suis un photographe urbain dans un monde occidentale. Urbain parce que, je faisais du graffiti quand j’étais plus jeune, vers 2005. C’est mon frère qui m’a initié au graffiti. On vit dans le 93 à Noisy le Sec.

C’est là que j’ai commencé la photo. Je me sens plus à l’aise dans la rue, avec de la matière et la lumière naturelle. La lumière du jour, c’est mieux que la lumière artificielle. Après j’ai continué, j’ai fait un peu de vandale mais j’étais très raisonnable. Après très vite, je me suis retrouvé à faire des ateliers graffiti pour des écoles, la Mairie de Noisy etc. On trainait dans les rues et la photo est venue naturellement. Il faut dire que mon père était photographe amateur aussi…

 

 

Plus tard, j’ai fait des photos de soirées, de vernissages… Un soir, lors de l’une de ces soirées, j’ai rencontré un mec, qui travaillait pour Shoe’s Up mag. J’ai fait par la suite des photos pour eux. J’avais une rubrique, People’s Shoes. Je prenais des mecs dans la rue avec leurs styles. Après je suis allé vivre à Londres, je faisais des photos pour Suprem Météorite, un autre magazine. J’étais invité dans des soirées en tant que bloggeur. Ca marchait plutôt bien. A l’époque ce n’était pas aussi connu qu’aujourd’hui.  Au bout de six mois, je suis rentré à Paris pour passer un Bac Pro Photo. Pendant une année  j’ai fait différents stages en studio, j’ai rencontré des mecs, fait des photos d’artistes etc.

A cette période, j’ai rencontré un photographe spécialiste du portrait. Il m’a fait kiffer ce style. J’ai fait ma première exposition dans un bar, Le Bistrot des Artistes. Les photos étaient prises en pignon fixe. Je présentais une série sur les coursiers à vélo que j’avais pris à Londres, mais aussi un peu tous mes centres d’intérêts, la rue, les artistes. Cette première exposition c’est bien passé, j’ai même pu vendre quelques clichés.

 

 

Après cela, je suis parti en Australie pendant un an avec  Sofia. Durant cette année, je n’ai fait que de la photo. Avec Sofia, nous avions l’intention de faire un bouquin. Mais le projet est un peu partie en couille. Après l’Australie, je suis parti en Nouvelle Zélande. J’ai exposé mes photos de voyage en rentrant à Paris, cette fois, dans une vraie galerie, c’était en Janvier dernier. J’en ai vendu un peu. C’était beau ! (Rire) Après c’était un peu bizard, parce qu’habituellement, je fais beaucoup de photo de rue, d’ambiance, de portrait et là c’était beaucoup de photographies de paysage et je n’avais pas l’habitude.  En faite, c’était des photos de mes pieds dans l’environnement ou j’étais.

Parallèlement, depuis Novembre dernier, j’ai  de nouveau une rubrique dans Shoe’s Up, c’est un trimestriel. J’ai une double page sur laquelle je présente une série de photo… C’est de l’Erotique Mode. C’est une femme qui arrive chez elle, elle se déshabille au fur et  à mesure. On ne voit jamais le visage du modèle. Peu être à la fin de la série, on la découvrira vraiment. Au-delà du mannequin, on prend l’environnement parce qu’on shoote en appartement, donc on prend aussi le mobilier etc.  Ca c’est cool, parce que c’est une actualité régulière, des publications régulières. Mais Je ne vis pas de ça, c’est un boulot non rémunéré. Comment je fais ? Et bien, j’avais un an de chômage et j’avais prévu mon voyage au Sénégal, donc j’avais économisé, mais là, je vais voir ce que je vais faire.

A coté de çà, je suis entrain de refaire mon site internet, le remettre au gout du jour. Après j’essayerai de démarcher des agences, des magazines etc…  Si je ne trouve pas, je ferais de l’alimentaire pour gagner un peu de sous. »

 

 

Quels sont les gens qui t’inspirent ?

« Mathieu Kassovitz, Nicolas Winding, mon image de la photo  ne vient pas des photographes, mais plutôt des réalisateurs. Après chez les photographes, j’aime bien les travaux de certains d’entres eux, comme JR, il est dans un délire d’affichage sur des façades. Il a  couvert des façades du monde entier. Il était l’une de mes références au début. Sinon, mes références viennent des films, les cadrages, la lumière etc… J’aimerais bien faire des Séries qui racontent des histoires, à la façon d’un film.

Et le Sénégal dans tous ca ?

« Grosse expérience. Je n’étais jamais allé en Afrique. C’est la première fois que je venais dans un pays en voie de développement…  Ce qui m’a choqué c’est la misère, mais au-delà de tous ca, les gens sont avenants, les choses bougent. J’ai bien envie de revenir ici pour voir l’évolution d’ici un an par exemple…  Je pense revenir pour faire quelque chose, mais pas forcément sur les gens, plus sur l’architecture etc…  On verra… J’ai vu plein de choses que j’avais jamais vu.. J’étais surpris sur pas mal de choses… les gens comme vous qui essayent de faire évoluer les choses.

J’ai été choqué par la corruption, le rapport à l’argent.  Du coup ca donne un peu un pays de non droit,  quand t’as de l’argent tu t’en sors et quand tu n’en as pas tu crèves… Après c’est peu être partout pareille mais ca m‘a choqué… au-delà de çà, c’est les employés de maison.. j’ai pas ca chez moi… après c’est peu être un truc culturel.. mais j’ai du mal. »

 

 

Son message de fin :

« Un peu plus d’égalité. Le Sénégal est un vrai pays de contraste. Je n’ai jamais vu un blanc qui vend des cartes orange, ou du café Touba. .. Après c’est peu être parce que je fais partie de la classe moyenne en France. Je ne sais pas. Ici je la vois pas la classe moyenne. Par contre, ce qui est bien ici, c’est qu’il y’a de l’entraide et ca, c’est important.»

Ou le retrouver : https://www.facebook.com/valkelmer?fref=nf

https://www.behance.net/valentinbourdiol

http://valkelmer.tumblr.com/

http://www.valentinbourdiol.com/

http://www.shoes-up.com/

 

 

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