Sophie Markl
Sophie Markl
J’ai rencontré Sophie, un après midi, à l’Art House aux Mamelles. L‘artiste était en train de travailler sur une immense mosaïque . Je pris ces contacts et promis de la recontacter plus tard pour une interview. Chose que je fis, des mois plus tard… Aujourd’hui, Sophie, entre deux travaux, répond à mes questions.
Qui es-tu?
« Une question très philosophique !
En effet ! Je m’appelle Sophie et je suis… artiste, mère de famille, femme, libre, folle, responsable, polyglotte, triste, contente, serviable, allemande, sociale, enthousiaste, têtue… Voilà ce que je suis et 1000 choses en plus. »
Et comment te définis-tu artistiquement parlant ?
« Je me définis pas, parce-que heureusement ça change tous les jours.
Mais tout généralement je suis mosaïste, qui aime le Détail. Je pose Pierre par pierre avec beaucoup de patience et amour, pour que mes œuvres deviennent de pièces d’art uniques et impérissables.
Pour en savoir plus je vous invite a regarder mon blog : http://www.mosaique-deluxe.
Ou simplement ma page facebook : https://www.facebook.com/
Depuis combien de temps évolues-tu dans le monde de la création artistique ? Comment cela à t’il commencé?
« Je suis née dans ce monde-là. Mes deux parents sont artistes peintres. Après l’école élémentaire, je décide de faire des études secondaires spécialisées avec les matières principales art et Histoire de l’art .En 1999, faisant le choix de suivre mes instincts de voyageuse curieuse de découvrir le monde je monte dans un train : direction l’Italie pour m’inscrire dans une école professionnelle de mosaïque. Ce qui sincèrement représentait un défi énorme pour moi. S’il est vrai que j’avais un don pour la création artistique, je ne pensais pas du tout avoir la patience nécessaire pour apprendre les techniques extrêmement minutieuses de la mosaïque. En 2003 j’obtiens le diplôme de « maestra de mosaico » et je reste encore une année en Italie, travaillant dans des laboratoires de mosaïque.
L’envie de voyager et mon attirance pour l’Afrique me reprend en 2004 et je postule auprès de la coopération internationale allemande pour faire un stage au Sénégal. En arrivant, je tombe amoureuse de la terre et surtout de la lumière et des couleurs. »
Qu’attends-tu de ton art aujourd’hui?
« Qu’il me donne toujours la possibilité de créé des œuvres qui amènent de la joie. »
Pourquoi le Sénégal?
« Comme je l’ai dit plus haut, tout est parti de l’envie de voyage qui par hasard me mène dans ce pays. La suite est un coup et un cadeau du destin : ma rencontre avec une enfant de 11 mois presque morte de faim. J’ai 23 ans à l’époque et pas de papiers pour la faire venir en Allemagne. Adama, aujourd’hui ma fille adoptive, scelle ma décision de rester ici, d’y trouver un travail, un toit et d’y construire une vie. C’est grâce à elle que le Sénégal est devenu un « chez moi » depuis 9 ans ! »
Après toutes ces années, que penses-tu du milieu culturel sénégalais ? Du publique ?
« Je pense que le milieu culturel ici (je parle du domaine que je connais, celui de l’art plastique et de l’artisanat d’art) commence à être très significatif et beaucoup plus dynamique ces dernières années, au niveau local mais aussi international. Il reste malgré tout un grand travail à faire par rapport à la sensibilisation. C’est dans ce but que nous avons créé l’année dernière avec deux amis un projet de
La maison d’art .The Art House est aujourd’hui un lieu voué à l’expression artistique sous toutes ses formes et un espace d’exposition reconnu à Dakar.
http://the-arthouse-dakar.org/ »
Ou te vois-tu dans 5 ans? As-tu un conseil à donner à la jeunesse?
« Je suis une personne qui planifie peu, parce que j’ai apprit que tout arrive complètement différemment, pas comme tu planifies.
Dans 5 ans peut être en Afrique de Sud à Capetown – pourquoi pas…ça me plairais.
Conseille à la jeunesse… ça me fait sentir vielle…boff… sur tout faire ce que plait et pas ce que amène seulement l’argent….parce que si on croit en soi en ce on fait, on le fait bien et notre travail va être unique et ça amène la satisfaction et la joie et souvent aussi l’argent ( j’avoue q’ il est important) »
