Hot! Daba Makourejah

Daba Makourejah aka Sista Daba

J’ai rencontré Daba, un après-midi à la Boite à Idée. L’artiste devait participer au concert Women’s Day, organisé par Urban Touch quelques jours plus tard.

 

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Qui es-tu et comment te définis-tu ?

« Je suis Daba MAKOUREJAH : musicienne sénégalaise, chanteuse guitariste, un peu bassiste et compositrice. J’officie entre le reggae, le hip-hop, le dub stepper et l’afro folk jazz.

Plus jeune, j’écrivais des poèmes puis j’ai commencé la danse à l’adolescence. J’étais une B-Girl. Je faisais aussi de la comédie et du théâtre… A 16 ans et demi, quand j’ai eu mon bac, je me suis fait offrir une guitare. A cette époque, je gratouillais par plaisir mais ne chantais pas. Un jour quelqu’un m’a dit : oui mais quand est-ce que tu chantes ? » J’ai donc commencé à chanter des reprises de Bob Marley et de Tracy Chapman, les classiques. Il faut faire ses classiques! Puis, je me suis retrouvée à mettre mes poèmes en chansons. Depuis, je n’ai plus arrêté. J’ai plus ou moins arrêté la danse et le théâtre pour me concentrer sur la musique. »

Est-ce que ces disciplines vont ressurgir dans ta carrière?

« Je suis assez ouverte  donc je ne fermerais pas la porte à ces disciplines ni à aucune autre discipline artistique d’ailleurs. Après je ne me vois pas non plus faire un show à l’américaine. Danser, chanter et faire un playback. Artistiquement, je considère que le divertissement et la culture sont des visions différentes des pratiques artistiques.  Je ne fais pas de l’Entertainment mais plutôt de la musique d’écoute souvent aux paroles politisées… Après j’aime la danse, donc pourquoi pas un jour, inviter des danseurs pour un projet … »

 

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Quand tu dis « politisée », ça veut dire que tu chantes exclusivement des chansons engagées ?

«  Oui, même j’écris aussi des chansons d’amours. A vrai dire, au départ, j’ai commencé à faire de la musique pour dire des choses, exprimer ma peine et mes réflexions devant l’état du monde, les injustices,  les violences, les guerres. Je suis nourrie de Reggae Roots, de « Protest-Songs » américaines mais aussi des paroles de monuments de la musique africaine tels que Miriam Makeba, Fela Kuti, Bonga, etc. Des artistes qui ont donné une dimension autre qu’esthétique  à leur musique en y rajoutant une forte dimension politique. En diffusant des messages en vue d’éveiller les consciences et d’alerter le monde. On vit sur un continent où il y’a encore beaucoup de chose à dire. Tous les artistes engagés d’hier ont ouvert une voie en faisant de leur musique la voix des sans-voix. Elle est là pour dire des choses, faire avancer la société et pas seulement pour faire danser. Même si on peut aussi faire les deux. Comme Fela l’a très bien montré. »

Comment t’es-tu retrouvée dans le programme d’Urban Touch. ?

« Dans l’édition précédente du Urban Touch, j’accompagnais Arif Style à la guitare et au chant. A la fin de ce concert, Mercenaire m’a proposé de participer à cette édition. J’ai accepté. J’aime bien le concept et l’initiative de ces jeunes. Ils se bougent et ils essayent de faire des choses pour les artistes de leurs quartiers mais aussi de la scène urbaine dakaroise. En plus, j’ai bien aimé l’idée de proposer au public un plateau exclusivement féminin. Le hip-hop étant un peu machiste sur les bords, j’ai trouvé appréciable le fait que ce soit des hommes qui proposent un évènement du genre à des femmes. »

 

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As-tu d’autres projets pour 2015 ?

« Je reviens d’Espagne où j’étais invitée pour un festival qui s’appelle le Black Music Festival. On a joué à Saragosse, Barcelone, et Girone. C’était un super festival avec en têtes d’affiche Maceo Parker, Richard Bona. C’était génial ! Un des grands moments de ce début d’année. Le 10 Avril 2015, je joue avec PPS au Goethe Institut. Je suis la bassiste du groupe. Le 11 Avril, il y’a le Women’s Day, organisé par Urban Touch. Le 15 Avril, je suis programmée au Just 4 U. Sinon, mon huitième vinyle vient de sortir sur le plan l’international. Le disque est signé sur un label indé américain de Portland appelé Zam-zam Sound. La chanson est en Wolof sur le thème des talibés, les enfants de la rue. Je l’ai posé sur une production d’un beat-maker Croate. Donc c’est un projet assez international. J’attends mes copies, qui doivent arriver par la Poste. J’espère les recevoir d’ici peu. Quand j’étais en Espagne, j’ai aussi enregistré pour un autre projet de vinyle avec le label Rise Up Sound. »

As-tu sortis des sons sous un format plus classique ?

«  Oui, j’ai sorti un album en 2012 : Far Eye. Qui existe aussi en Ep Vinyle. Il avait été nominé pour les victoires de la musique reggae. J’ai participé à des compiles aussi. Musical Raid en 2011, French Town… en 2013. Le gros de ma production musicale c’est du vinyle. En 2012, on a monté un label, Amoul Bayi Records, qui fait des productions vinyles limitées dans un style musical d’influence Stepper Dub. On défend le vinyle, ce support qui est à l’oreille des audiophiles le plus noble pour la musique, le plus apte à révéler la profondeur du son, à respecter l’équilibre des fréquences pour un rendu optimal des harmonies.

Mais là, devant la demande, j’envisage de compiler les sons sortis en vinyle et les mettre sur la toile ou sur Cd, afin que les gens puissent les avoir ici. Le vinyle reste assez très élitiste surtout au Sénégal. Très peu de gens ont des platines ici. De l’autre côté, il y’a déjà beaucoup de mes sons qui sont sur Sound cloud Daba Makourejah. En fait, j’ai un peu de mal avec le Cd, il s’abime trop vite et se transmet difficilement à travers le temps. Et puis, aujourd’hui, on vit à l’heure du numérique. On est obligés de repenser les supports. Il y a de l’idée….J’ai par exemple J’ai vu des artistes vendre leurs albums sur clefs USB, on explore de nouvelles pistes. Après les gens n’achètent pas facilement la musique en mode digital. C’est une des problématiques à laquelle sont souvent confrontés les artistes du monde mais on ne se désespère pas pour autant. Personnellement je pense que la solution est peut-être dans le live. Le support tend à devenir plutôt une carte de visite. Après il faut jouer et c’est une autre histoire.  »

 

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Dernière question :

 

Retrouver l’artiste sur https://www.facebook.com/pages/Daba-Makourejah/172932902735595?__mref=message_bubble

Retrouver Urban Touch sur : https://www.facebook.com/UrbanTouchOffishal?fref=ts

 

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