Hot! Y’akoto, Diva du rythme and blues

Y’akoto, Diva du rythme and blues

J’ai rencontré Y’akoto, la diva soul, il y’a quelques jours. L’artiste d’origine ghanéenne, de passage à Dakar, avait gentiment accepté de me recevoir un dimanche après-midi et durant quelques minutes, nous avions échangé sur sa carrière, ses voyages et ses ambitions.

Y’akoto.

«Je m’appelle Y’akoto, je compose et je chante. J’essaye d’écrire des chansons pour le peuple, pour les gens. Des chansons qui parlent de ma vie et de ma perspective de femme du monde. J’essaye d’être «  Real » dans mes textes et ma présentation. »

 

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Comment tu définis ta musique ?

« J’ai lu qu’il ne faut pas trop parler de son propre « out put ». « Ne décris pas ce qu’est ton art, laisse les gens le faire ». Mais si je dois parler de mon style, je dirais qu’il est simple et pure. J’essaye de ne pas avoir peur quand j’écris. J’essaye de dire de vraies choses, même si elles ne sont pas toujours confortables. »

Comment cette aventure a commencé ?

« J’ai commencé très jeune. A 8 ans j’écrivais des histoires. Mon père était musicien, donc sa musique m’a bercé. A l’époque au Ghana, il était un peu vu comme un rebelle. Il chantait pour les gens simples, les travailleurs. Il parlait des vrais problèmes de la vie. Ça m’a beaucoup inspiré. Après mon école, j’ai décidé d’essayer la musique et de voir si ça me plaisait. Avec mon premier album, Baby Blues,  il y’a eu des gens qui m’ont contacté. Ils étaient intéressés par ma musique, donc je me suis dit, qu’il ne fallait pas entraver le destin, j’ai donc continué à écrire et composer… »

 

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Tu joues de quel instrument ?

« Mon instrument principal est le piano. Je touche un peu à la guitare, mais je travaille surtout avec un groupe depuis 4 ans. Ils sont tous parisiens mais ils sont tous mélanger, un peu comme moi, ils ont différentes cultures. »

Donc tu es basée en France ?

«  Non, je suis basée en Afrique de l’ouest. Rire. Je vis entre Lomé, Accra et Dakar. Je dis Dakar, parce que sent tout de suite quand j’aime un endroit et j’aime beaucoup le Sénégal. Je reviendrais ici. Ça me rappelle Accra, les gens sont intéressants, innovants et créatifs. Je vis aussi en Europe.»

Baby Blues.

«  C’est mon premier album. J’étais très jeune quand j’ai écrit ces morceaux-là. J’avais 21 ou 22 ans. J’étais dans une relation avec un garçon, mais je m’ennuyais. J’étais dans mes études mais je trouvais qu’on ne nous apprenait pas des choses intéressantes. A cette époque, j’ai beaucoup lu et regarder des biographies. J’étais très intéressée par les femmes fortes qui ont marqué notre histoire. J’ai adoré Frida Kahlo et des musiciennes comme Miriam Makeba. Comme elles, je voulais faire quelque chose pour moi-même. Je ne voulais pas avoir le genre de vie du type être en couple, construire sa maison etc. Ça  marche pour beaucoup de gens, mais je n’avais pas envie de ça. Donc je me suis mise au piano et j’ai commencé à écrire un morceau. Le premier morceau qui est venu c’est Truth. Ce morceau parle de mon amour de la musique. Mon manager m’a demandé si je voulais écrire un album et j’ai commencé comme ça. J’étais toute seule chez moi avec un ou deux amis et j’ai composé l’album comme ça. Les gens étaient étonnés, ils doutaient. Mais c’était une bonne expérience. J’étais seul et donc libre. Quand j’écoute ce premier album aujourd’hui, je le trouve très naïf et très direct. Je pense que ma manière d’écrire n’a pas changé, mais j’ai muri. Les expériences se sont ajoutées.

 

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Moody Blues.

« Moody Blues est mon deuxième album. Il est sorti en 2014. Je suis actuellement en train de préparer le troisième qui est prévu pour 2016. J’ai composé Moody Blues, sur la route, durant les tournées. Grace à dieu j’ai beaucoup tourné. Je n’ai jamais pensé que ça arriverait… J’étais sur scènes et je parlais aux gens. A ce moment-là, je me questionnais sur ce grand bazar qu’était le monde, sur tous ces changements. J’étais juste une femme qui essayait de comprendre tous ca… j’avais 24 ou 25 ans. J’étais déjà « très propre » dans mon boulot. J’avais des responsabilités et pleins de gens étaient là, à me parler, à vouloir me diriger.  J’ai toujours écouté mon cœur, j’ai donc dit non beaucoup de fois. Je suis mon propre chef. Je pense qu’il faut avoir Foix en soi et être têtu ! Moody Blues était moins adapté, très sombre et pas commerciale.  Mon label ne voulait pas que je le sorte. Mais j’ai aimé faire un projet contraire à ce que l’on attendait de moi. Je suis signé sur Warner en Allemagne… Ce qui marche c’est plus la pop. J’ai vu D’Angelo en concert et je me suis dit que c’était bien de faire ce en quoi on croit. J’ai adoré ce concert et D’Angelo est quelqu’un qui n’a jamais adapté sa musique aux standards. Je pense qu’il faut être soi-même. J’ai vraiment appris avec ce second album. Après ça, je me suis fait beaucoup d’ennemies. Les gens n’aiment pas quand on est soi-même. Mais il y’a une balance, je ne fais pas le bordel, je ne fais pas de révolution. Je pense aux gens. Je pense au monde contemporain. Je crois aux gens. Je crois que la musique et la comédie sont les choses les plus importantes du monde…

 

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Le nouvel album

«J’avais 26 ans quand j’ai écrit ce troisième album. J’étais dramatique et naïve… A cette période, Je me suis séparée de l’amour de ma vie, cette relation était folle… je suis restée dans cette relation pendant trois ans, même si ce n’était ce qu’il y avait de mieux  pour moi. Mais je ne voulais pas réaliser. Je pensais comme beaucoup de femme, qu’en lui donnant tous, je pourrais le changer… Ça n’a pas marché. J’ai donc pris cette décision et je me suis séparée. C’était très dur. J’ai décidé de prendre soin de moi. Dans cet album il y’a des morceaux qui parlent de ça, de la rupture. J’ai aussi parlé de mes voyages, des immigrés de façon générale, du sentiment d’être chez soi. Dans cet album, il y’a aussi des morceaux plus légers, d’autres sur la société et la politique. Je ne suis pas politicienne et j’espère ne jamais le devenir. Je témoigne juste de ce qui se passe dans le monde. Mon album est un peu comme un film, tu traverses différentes ambiances… Je travaille encore sur l’album. Je le réécoute, le modifie. Je mets de la distance avec mon travail et j’essaye de corriger des petites choses. Je pense que je suis moins stricte avec moi-même. Je me laisse aller. »

Qu’est ce qui tourne dans ton mp3 en ce moment ?

« J’écoute beaucoup le Rap américain, un peu sale un peu agressif. J’adore le nouvel album d’Asap Rocky. J’aime beaucoup Imaneurope. Elle fait du rap et de la Soul. Après je retourne vers les classiques, les légendes. Shade, Angelique Kidjo, Bob. J’aime beaucoup Jojo Abo, Wiz Kid, Sarkodi. J’aime aussi la Pop. J’ai toujours aimé les textes et la façon de chanter d’Adèle. »

 

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Ou est-ce que tu te vois dans dix ans ?

«  Dans dix ans ! Dans le studio, comme d’habitude. J’aimerais avoir une grande cuisine. Ou je pourrais mettre mon piano, jouer et cuisiner. Peux être avec deux filles et un homme qui me ferait rire toute la journée. Peux être que j’aurais un espace dédié aux arts, une ligne de mode. Je pense que la femme doit se sentir bien dans ces vêtements. Mais je ne suis pas convaincu que ça doit être cher. J’aimerais créer quelque chose dans lequel les gens se sentent bien. Je sais que ça va arriver un jour. Je vis de ma musique mais j’aimerais avoir un pied dans le monde. »

 

Vidéo Clip: Y’akoto Perfect Time

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