Hot! Hado & l’art en milieu carcéral

Hado & l’art en milieu carcéral 

J’ai rencontré Hado lors du Bootcamp organisé par Ashoka Sahel et American Express. Hado est enseignant et c’est également un entrepreneur social. Il évolue dans l’univers carcéral au Burkina Faso.

Entrepreneuriat social en milieu carcéral

« Au début je ne savais pas que ce que je faisais, se définissait comme de l’entrepreneuriat social. J’ai vu un problème qui était là,  et j’ai voulu me lancer et essayer de le résoudre.

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J’étais instituteur avec une classe de 87 élèves, je voyais mes collègues, des enseignants d’un peu partout se bousculer pour obtenir un poste au sein d’une école. Tous voulaient enseigner, tous attendaient d’avoir un pécule à la fin du mois, une stabilité.

Je me suis dit que ce n’était pas ça que je voulais, j’avais envie de faire quelque chose de différents des autres. J’ai remarqué qu’aucun de mes collègues ne s’intéressaient aux prisons et aux conditions de vie des détenues. Du coup je me suis intéressé à l’univers carcéral et j’ai foncé… Après 5 années de travail au sein des prisons du Burkina Faso, j’ai compris que les détenues n’étaient pas les monstres décrits par nos sociétés. Il faut entrer dans le milieu carcéral pour le constater. C’est vrai, ils ont commis des erreurs, mais ils payent leurs dettes en faisant leurs peines.

Je travaille depuis plusieurs années avec ces frères, ces sœurs, qui sont incarcérés, parfois pour des crimes qu’ils n’ont pas commis. Je les aide à travailler sur leurs réinsertions dans la société pour qu’en sortant de prison, ils puissent retrouver une vie correcte et respectable.

Je rencontre encore beaucoup de difficultés. Je suis seul dans ce combat.  Le gouvernement, les structures, les gens ne s’intéressent pas aux détenues. J’entends souvent : «Ils n’ont qu’à payer leurs dettes ! » Il faut que les gens s’impliquent d’avantages pour que tous ces détenus, une fois sortie de prison, aient une chance de s’améliorer et de devenir autres choses… »

Hado

L’art & la culture en milieu carcéral

« En 2011, à la maison d’arrêt de Ouagadougou, j’ai commencé par donner des cours d’initiation à la langue française puis des formations sur l’entrepreneuriat. Mais je me suis rendu compte que les détenus étaient déjà organisés par groupe d’expression culturelle. Certains faisaient des ballets, d’autres des sketchs ou encore des tableaux d’art. Les détenues ont des talents, des capacités, des choses qu’ils veulent mettre en valeurs ou vendre.

Ils produisent beaucoup d’œuvres, mais ils n’arrivent pas à les vendre. C’est une contrainte, car sans les bénéfices liés à la vente des œuvres, ils ne peuvent pas racheter la matière première, du coup ils ne peuvent plus produire de nouvelles pièces, ni former de nouveaux détenues. J’ai alors décidé de créer Ecole pour Tous afin de devenir la voix de ces détenues-là, d’exposer leurs travaux et d’essayer de vendre leurs œuvres afin qu’ils aient des revenues. Je souhaite étendre mon action sur toutes les trente (30) prisons du Burkina Faso et aussi construire un centre d’hébergement, de formation et de réinsertion des ex-détenus (es). »

Conseil

« Les gens qui entreprennent dans le social, doivent être courageux et persévérants. Vraiment le social prime mais c’est un combat au quotidien. Surtout il faut ne rien attendre en retour. »

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Si j’étais une œuvre..

« Je serais un tableau, parce qu’une œuvre n’a pas de prix, et qu’elle peut avoir plusieurs interprétations. Une œuvre est aussi fragile et unique. Elle ne pas être reproduite textuellement. »

En savoir plus sur le projet :

Facebook : Hado Nicaise SawadogoAssociation Ecole Pour Tous – AEPT

LinkedIn : Hado Nicaise SAWADOGO

Twitter : @HadoNicaise

Contacter Hado sur : sawnicaise@gmail.com/ aept.burkina@gmail.com

(00226) 78020665 / (00226) 71017109

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