Hot! Wagane Gueye présente Medina , Cité Muse

Wagane Gueye présente Medina , Cité Muse

  • Qui êtes vous?
« Je me nomme Wagane Gueye, je  suis né à la Médina de Dakar en avril 1967.
Je partage mes activités entre la France et le Sénégal ces dernières années. »
  • Comment vous définissez vous   artistiquement?
« Je suis artiste en création textile et parallèlement j’ai une activité de galeriste et de directeur artistique depuis une bonne vingtaine d’années. Aujourd’hui les termes employés pour cette fonction  au niveau des arts visuels sont : curator ou commissaire d’exposition. J’ai cette casquette même si je n’adhère pas à ces dénominations de « curator ou de commissaire »

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  • Quel est votre parcours?

« Je me destinais à une carrière dans les Lettres Modernes ou le journalisme ,mais j’ai fait partie de cette « jeunesse malsaine sénégalaise »  dont parlait le président Abdou Diouf. Les longues gréves,les années blanches et invalidées des années 80 m’ont fait décrocher du circuit scolaire. J’ai été ensuite commercial dans une boite d’assurance de la place avant d’entamer pendant cinq bonnes années une activité de marchand d’art du Club Med des Almadies aux Hotels de la Petite Côte et jusqu’à Cap Skirring en Casamance. Je me suis même rendu à Bamako en 1992 à la recherche de belles pièces d’artisanat.  J’ai créé en 1994 un atelier de batik et de teinture artisanale au cœur de notre domicile à Fass Delorme à l’époque. Cette activité  autour du textile je la pratique toujours,  et surtout en France ces dernières années.

J’ai ouvert en 1999 à l’entrée  du Village de Ouakam une galerie d’art privée avec comme structure officielle: Initiatives Artistiques et Culturelles. J’ai été le premier à présenter les œuvres de Ndoye Douts, Aicha Aidara, Samba Fall, Ibou Diokhané au grand public. J’ai collaboré aussi à cette époque avec des artistes comme Soly Cissé, Camara Gueye, Fola Lawson ,Rackie Diankha, Moussa Baidy Ndiaye ou    Ibou Ndoye qui vit actuellement aux States….

En 2000 j’étais éprouvé financièrement et par toute  l’énergie que me prenaient  mon activité de galeriste

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Je suis allé installer mon atelier de batik au Saloum dans le Village de Ndangane Sambou. J’ ys suis resté jusqu’à mon départ en France en juin 2006. En 2002  lors d’un mes fréquents  séjours dakarois, j’ai suivi un atelier d’écriture de scénario au Forut Média Center de Dakar. J’en suis sorti avec un scénario que j’ai  proposé  au réalisateur  Abdoul Aziz Cissé. De ce scénario est sorti le film  documentaire de 62 minutes intitulée  » Aaru Mbeed , les murs de Dakar » en version anglaise « The Walls of Dakar » Il a été sélectionné au  TIFF de Toronto en septembre 2012.

Par ailleurs je suis président et membre fondateur de l’association d’échanges culturelles « Les Ateliers du Vau » en France. Nous avons organisé pendant quatre années successives un festival annuel intitulé  » Been-Penc,une autre vision de l’Afrique »

Nous avons invité plusieurs artistes sénégalais ,ou d’autres pays d’ Afrique ou européens à participer à nos différentes programmations en France. Je peux citer les plasticiens : Ndoye Douts,Cheikh Diouf,Aicha Aidara, Obeye Fall, Ibrahima Niang Piniang, Nu Barreto,Omar Viktor Diop, les écrivains Nafissatou Dia, Khadi Hanne.

Les Ateliers du Vau ont aussi programmé plusieurs films de réalisateurs africains en France, plus précisément dans l’Ouest,la région Pays de la Loire.

Pour clore cette longue présentation  d’un jeune homme de cinquante ans ,je suis diplômée de ENSBA l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts d’Angers- Tours- le Mans en section textile en 2012. J’y ai suivi pendant 4 ans les  cours de l’artiste licière Sandrine Pincemaille.  J’ai vécu en France ces dix dernières années ou je me suis toujours investi dans le milieu artistique. Depuis 2013,j’ai effectué plusieurs séjours au Sénégal et je suis entrain de développer un projet de retour à la terre mère. »

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 Pouvez vous nous parler du  projet « Médina la Cité Muse ».
« Ce projet est né de la valorisation d’une collection d’art privée que je suis chargé d’administrer depuis bientôt deux ans au Sénégal. Dans le cadre de la dernière biennale « Dakart »,j’avais fait une première proposition dédiée à des artistes plasticiens sénégalais disparus. Elle s’intitulait  » Yaag Bawoul dara » ou « Les Empreintes du Temps ».
Concernant l’exposition « Médina la Cité Muse » j’y travaille depuis plus d’une année. J’avais perçu la forte présence d’œuvres d’artistes de la Médina au sein de cette collection. Le titre est venu un peu sur le tard, à quelques cinq mois de ce mois d’octobre. « 
  • Pouvez vous nous  introduire le projet d »exposition collective?

« Au delà des œuvres d’art présentées, je voulais mettre une lucarne sur la Cité Médina. Faire un recul dans l’histoire afin de démontrer le rôle moteur et dynamique de la Médina dans l’art . Je savais la force de « l’existant », pour y être né et même si j’ai souvent déménagé une partie de ma famille y vit toujours. J’ai toujours continué à fréquenter la Cité muse.Une manière pour moi de revisiter « le royaume d’enfance » . « 

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  • Quel est votre rôle dans ce projet?

« Je suis porteur de ce projet de « Médina Cité muse, cité insoumise ».

J’en assure la direction artistique et le management. Comme je vous l’ai  annoncé auparavant, c’est la collection privée que j’administre qui me  sert de point de départ. J’ai eu comme partenaire principal Mr Oumar Danfakha administrateur de la Galerie Nationale d’art à l’époque. Il me revient ici de le remercier pour notre franche collaboration ainsi que  Mr Idrissa Diallo administrateur de la Galerie Senghor du Village des Arts de Dakar. Je remercie aussi mes autres partenaires qui m’ont aidé à mener le projet à bout: Mariama Sylla Faye de Radio Chine internationale, Richard Cousinard d la Galerie Mémoies Africaines de Saly,Nadine Diop du Bentegnier Hotel, Mr Kane de Myane Optique, mes partenaires médias:la RTS 2, Wakhart, Radio Chine internationale, Agen Dakar, Le Soleil.Je remercie encore mon premier partenaire la Galerie Nationale d’art et Mme Awa Cheikh Diouf CAMARA ainsi que ses équipes. »

  • Quelles étaient les enjeux ?
« Les enjeux étaient avant tout sur ma crédibilité  de direction artistique et de  manager culturel.Certains ont douté de ma capacité à mener ce projet à bout. Certes le projet est ambitieux et forcément pas facile à réaliser.
Ensuite viennent tous les autres axes qu’on retrouve dans un événement de ce genre: esthétiques, financiers  économique et historiques. Je veux dire par  historique; comment restituer une histoire, une mémoire forte et dynamique celle de la Médina de Dakar.  Il y a là un travail de réappropriation de notre mémoire collective, de notre patrimoine culturel, sociétal et historique. »

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  • Comment avez vous sélectionné les artistes?
« La sélection s’est axée sur la sphère  géographique, tous les artistes plasticiens qui ont évolué à la Médina  des années  1970 jusqu’aux années  2000  étaient pressentis pour participer à cette exposition. J’ai discuté avec des personnalités phares de cette époque comme l’ancienne journaliste culturel du quotidien Le Soleil, l’écrivain et journaliste Pape Samba Kane, le critique d’art et ancien professeur aux Beaux -Arts de Dakar Pape Ass Mbengue, le musicien du Xalam Henri Guillabert et l’artiste Fodé Camara.
J’en profite pour remercier ces derniers et vous signifier que l’idée de la plaque bleue de rue comme visuel est de Fodé Camara, artiste et scénographe, un des produits forts de la Médina de Dakar.
J’ai omis quelques oublis comme Serigne Mbaye Camara ou Ibrahima Kébé ,on m’a fait savoir que Kébé avait fréquenté les Ateliers Libres de Pierre Lods à la Médina. Certains artistes sollicités n’ont pas souhaité participer à l’exposition … Ils ont leurs raisons que j’ignore. »

Le vernissage s’est déroulé , il y’a quelques jours

  • quels sont les premiers retours du public ?

« Les premiers échos qui nous reviennent du vernissage du 11 octobre dernier sont très encourageants.  Le professeur Magaye Kassé  et ancien secrétaire de la Biennale Dakart  était au vernissage avec d’autres acteurs culturels qui ont loué la démarche. L’artiste Zulu Mbaye me disait déjà lors du montage du projet que « je travaillais pour eux sur ce projet, car je mettais en exergue une période « enfouie », leurs périodes Médina ». »

La presse culturelle était très présente et les titres sont élogieux et poétiques Théodora sy Sambou titre » L’impossible point final » là ou Aboubacar Demba Cissokho écrit  » Une exposition rend à la Médina son rôle pionnier de foyer de création ».
Oui les premiers retours du public sont encourageants… La presse culturelle a bien adopté le projet, plusieurs artistes et acteurs culturels sont ravis de cette présentation.  »

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  • Quels sont les ressenties des artistes?
« Les avis des artistes  qui ont participé à cette exposition  sont unanimes; Ils sont ravis, de ce lien qui parcoure une séquence temporelle assez longue des années 60 aux années 2000
 Il y’a un deux points  forts qui se dégagent  dans cette exposition transgénérationnelle : le premier est qu’un fils du Sénégal rend hommage au grand formateur français Pierre André Lods ,  ce breton à qui nos langages plastiques et artistiques doivent beaucoup. Le deuxième et elle n’est point anodine: les « papys » de l’Ecole de Dakar comme Moussa Tine et Amadou Ba  partagent les cimaises et dialoguent avec le graff de Docta, ou les œuvres en peinture  des cadets comme Ndoye Douts et Samba Fall ou le le regetté Pape Kool.Nous faisons surtout   entrer à Dakar le graff en galerie et en dialogue avec la peinture, la sculpture,la tapisserie ,les installations… il y’a là un point fort,un « pont fort ». Je vous disais que la Cité est muse.
Force est de constater la  présence importante  des artistes dit de la seconde génération de « l’Ecole de Dakar »: El Sy, Mansour Ciss, Fodé Camara, Moussa Baidy, Zulu Mbaye, Seyni Mbaye, Kré Mbaye, Amadou Sow, Fall Dabo Ousmane Faye….. « 
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  • y’aura t’il d’autres temps forts durant cette exposition?
« Nous souhaitons inviter des lycées qui ont des options arts plastiques des écoles de communication, de journalisme et des étudiants en Sciences Humaines à venir partager tous les enseignements que nous pourrons tirer de cette exposition.
Nous leur offrons la médiation qui  a été déjà bien travaillée en amont.

Nous souhaitons et  travaillons à l’organisation d’une soirée de finissage ou nous inviterons un ou des musiciens de la Médina à venir mettre en musique la Cité Muse. Probablement ce sera le vendredi 28 octobre ou samedi 29, au sein même de la Galerie Nationale d’Art. Et pour finir d’autres actions de valorisation de la mémoire de la Médina sont prévues comme un colloque au mois d’avril 2017 à Dakar. »

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Retrouver Wagane:

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