Hot! Delphine Chevalme

Delphine

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J’ai rencontré Delphine, un après midi de Septembre. Arrivée, la veille, Delphine était passée au bureau un jour de semaine, accompagnée de son ami Saliou Sarr (Alibéta). Après quelques minutes de discussions, elle m’apprend qu’elle est artiste. Je lui propose une interview quelques jours plus tard. Aujourd’hui, depuis nos locaux, rue jules Ferry. Delphine souriante me raconte son parcours, sa passion et ses envies futures…

Delphine est graphiste de formation. Installée à Paris, avec sa sœur jumelle Élodie, elles forment un duo d’artistes pas comme les autres. Delphine et sa sœur ont toujours eu une faiblesse pour l’art. Elles décident de s’orienter vers des études artistiques. Delphine suit d’abord des études en Architecture, après son diplôme, elle s’oriente vers quelque chose de plus graphique. Elle suit une formation en graphisme dans une école parisienne. Delphine s’intéresse de près à la culture urbaine. Le hip-hop plus précisément. Depuis 3 ans, elles travaillent sur un projet : Papiers Ordinaires. La particularité de ce projet, le feutre. En effet, les deux artistes réalisent des fresques aux feutres. (Objet usuellement utilisé pour les loisirs). Delphine et sa sœur s’interrogent sur les questions d’identités. Sujet d’actualité, en France.

Dans la première série, les deux artistes, ont voulu montrer les différentes couches culturelles présentes dans le Hiphop Américain, en montrant le lien avec l’Afrique. Ensuite, dans une deuxième série, Delphine et Elodie, ont travaillé sur les Afro-péruviens, accompagnées par une de leurs amie franco-péruvienne ethnologue. « C’est une communauté en création. » Pour la troisième série, les sœurs Chevalme, rentrent en France. « Politiquement c’était le moment. » me dit Delphine. L’Etat français s’interrogeait alors sur la question d’identité nationale. Les deux artistes ont voulu se pauser la question au pluriel, et non au singulier. Elles ont alors revisité le patrimoine artistique français depuis la création de la république. Plus précisément la peinture depuis le 19 ° siècle. Les 3 séries ont été exposées, en France. Les deux artistes sont des exemples. Elles ont trouvé une solution alternative au problème, de cout du matériel, qui touche tous les artistes. Matériaux recyclés, feutres, sont leurs outils de prédilection. « On aurait pu faire de la peinture à l’huile, mais on ne voulait pas être dans ce genre de création. L’outil a fait partie du projet (Papiers Ordinaires) dès le début. On est devenue Artiste du Feutre sans le vouloir. »

 

 

Actuellement, les deux artistes travaillent sur un nouveau projet, toujours tourné vers la question d’identité. Il s’agit ici, d’un projet entre Paris et Brazzaville. Grèves de l’histoire, Histoire de Griffes. Sur ce projet, on veut recréer une vraie-fausse campagne de publicité, s’inspirant des publicités des Galeries Lafayette, à partir des publicités crées par Jean-Paul Goude.

Une étude sur le mouvement de la sape et les codes de la mode français. Parallèle, paradoxe ? Delphine et sa sœur préparent, dans le cadre de se projet, un voyage au Congo Brazzaville, afin de rencontrer les sapeurs et d’étudier l’art de la sape congolaise. Leur choix s’est également arrêté sur le Congo, parce que c’est une ancienne colonie française. « On voulait s’intéresser aux traces de l’histoire et comment, à partir, de référents étrangers, de référents colonisateurs.» Leur vrai fausse campagne devrait être affichée dans les vitrines des Galeries Lafayette à Paris début 2013. Elles travailleront d’abord avec des clichés photos puis avec le feutre, qui est leur outil de prédilection. Delphine et Elodie sont dans les recherches de financements. On croise les doigts pour qu’elles obtiennent une bourse… Le projet va s’étaler sur 9 mois. Delphine aimerait également faire une exposition à Brazzaville.

Delphine trouvait important de venir au Sénégal. Dans le cadre de son travail, sur les identités, il était important pour elle, de connaitre ce pays, et de mettre un pied en Afrique Noire.  Durant sa visite de l’ile de Gorée, Delphine a remarqué qu’il y’avait un rapport très collégial entre les artistes de l’ile. Ils travaillent tous ensemble et montrent leur travail en cours de création. En France, chacun travaille de son coté, me fait-elle remarquer.

Ses inspirations, il y’en a beaucoup. Elle cite notamment, en peinture figurative, il y’a Julien Beneyton. Assez réaliste, un peu naïf aussi, il peint des scènes de vie quotidiennes, des quartiers populaires. Un américain, qu’elle aime bien Kehinde Wiley, Des très grandes peintures, une belle réalisation, des traits raffinés. La photographie et la littérature sont aussi de grandes sources d’inspirations. L’artiste me parle du travail de Tom Edium, photographe de rue. Jamel Shabazz, spécialiste de Harlem ; Martin Barrat photographe française, qui a beaucoup travaillé dans le milieu hiphop dans les années 80.Le photographe marocain Hassan Hajjaj Dans le même temps, Delphine sort de son sac, un vieil appareil photo argentique, une pièce de musée. Delphine s’essaye à la photographie. Elle adore ça. Même si elle n’en fait pas beaucoup…

Son message de fin : « Je n’ai pas réellement de message de fin, mais je suis contente d’être là, et pour quoi ne pas faire un projet au Sénégal un jour. »

 

 

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