Hot! Ceptik, le slameur mélancholique

« Ceptik, et le mot est faible »

 

Sceptique : qui doute, qui est peu convaincu, incrédule.
http://myspace.com/ceptik4still
http://stillcrew.com
http://kingsize.sn/ceptik

Mouhamadou Birom Seck aka Ceptik est un artiste que j’ai découvert lors des soirées du Vendredi Slam. Membre du groupe Still (depuis 2002) mais aussi membre du collectif Vendredi Slam. Ceptik a « un pied dans le hip hop, et un pied dans le slam ». Ceptik travail sa plume  depuis 15 ans. Né au Gabon, Ceptik vit  au Sénégal depuis 10 ans. Il fait partie d’une génération de métisse. Ceptik est Sénégalo-gabonais. Déjà au Gabon, Ceptik gagne des concours d’écritures. En arrivant à Dakar, il a rencontré les membres  du collectif Lz3 pendant ces études universitaires. Le collectif compte 8 nationalités différentes et 15 Mc. Still est une continuité de Lz3, le même état d’esprit, comme Ceptik me l’explique.

Le slam est présent dans la vie de Ceptik depuis toujours. Ceptik écrit depuis longtemps. Il fait partie des précurseurs de la scène slam. « le grand frère ». Il sort d’ailleurs un recueil, très prochainement ; «  entre deux modes » (mi poésie académique, mi culture urbaine). Plus à l’aise sur des textes mélancoliques, Ceptik  est un fou des mots. «  Un slam addict ».Il a fait beaucoup de choses, cafés littéraires, scènes. Dans l’univers hip hop, Ceptik est tout aussi à l’aise. Il a sortie deux albums dont un en Espagne, «La Mirada Del Otro » (le regarde vers l’autre) ; et « Musik Noire » avec le collectif Still(en 2009). Il a travaillé avec pas mal de monde localement, mais aussi en extérieur.

« Lève-toi est marche » de K.James, est une phrase que Ceptik adore. C’est un peu cette voie qu’il suit. «  À force de te débrouiller, tu deviens un professionnel. Et tu sors de l’informel.» Le mouvement hip hop génère beaucoup de choses. Aujourd’hui Ceptik est réalisateur, designer, technicien du son, monteur et analyste programmeur. Il a fait de nombreux documentaires en Espagne, notamment « La Mirada Del Otro », documentaire sénégalo-espagnol, avec le réalisateur, Ramon Dia, ce documentaire qui se focalise sur le regard de l’autre, et le regard qu’on porte à l’occident. Ceptik a également monté « Voces Rebeldes. » (Voies rebelles), Documentaire avec la photojournaliste Oriana Eliçabe.

Actuellement, Ceptik travaille avec Osiwa @ 10 (ONG, qui aime la population), documentaire qui fait un bilan sur les 10 dernières années. Il aime travailler avec des gens de différents univers, ça lui permet d’apprendre beaucoup de choses et de se faire un nom dans le milieu de l’audiovisuel. «  D’ouvrir d’autres portes ».

Pour en revenir au slam. Ceptik part à Lille, avec d’autres membres du collectif vendredi Slam, pour le projet « V. Slam sur la Lune ». Au mois de mai, ils seront à l’institut Français, accompagnés du collectif slam sur la lune, pour la deuxième édition de la nuit du slam.

« Le slam a un vraiment un avenir, au Sénégal, mais aussi en Europe. »

Ce qui différencie Ceptik des autres, selon lui, c’est le manque de sommeil… Il ne dort pas. Il touche à tout, il va partout. «  C’est ce que les gens aiment chez moi, mon ouverture ».

Son inspiration : la vie tous simplement. Il écrit sur tout. Mais il est plus à l’aise dans le style mélancolique. « Je suis apolitique… Mais je peux toucher pas mal de monde sans avoir à viser quelqu’un… et j’adore les discussions autour du thé. »

Sa Muse : la vielle de son garage. Une femme qui a élu domicile dans son garage, une femme emplie de sagesse, et d’histoires ; à qui Ceptik dédie son premier recueil.

Son mentor : Fatou Kandé Senghor. Réalisatrice sénégalaise, qui adore les voyages. «  Je m’identifie vachement à elle, elle m’a sorti du hip hop, et ma montrer d’autres voies… »

« Depuis que j’ai quitté le Gabon, je n’y suis jamais repartie… C’était dur, ça m’a manqué pendant longtemps, mais j’ai retrouvé mes amis et ma famille au Sénégal, ou en Europe. Ma culture est sénégalaise. » Ceptik compte retourner au Gabon, pour faire une scène slam ou hip hop. Mais pas en vacances, ou pour y vivre. Ces amis ne sont plus là, et comme il le dit : « il y’a beaucoup de choses à faire au Sénégal ».

Je demande à Ceptik, son avis sur le Fesman. Ceptik me donne une réponse très positive. Il a été un acteur du Fesman, le directeur de production. Ce fut une superbe occasion pour lui. Il a réalisé le making off, « l’avant Fesman ». Il a côtoyé des gens comme angélique kidjo, manu di bamgo, paul gatson, des gens que peut-être il ne reverra jamais. «  Ça m’a marqué, c’était une expérience extraordinaire ». Mais comme il le dit si bien « y’a toujours un bas qui blesse ».

Le message de Ceptik :

« Donner un peu plus de sa personne, de participer, de Regarder en coulisse, d’apporter de nouvelles idées. De s’unir un peu plus. De ne pas attendre que les gens viennent vers eux… il faut participer… Faire partie de la grande marche…Lève-toi et marche. »

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *