Hot! Bouba Kirikou

« Bouba Kirikou », l’enfant a grandi.*

 

J’ai découvert l’artiste sur les scènes d’Awadi, notamment celle du Just For U. à l’époque, il accompagnait Didier Awadi durant ces tournées régionales et internationales… je le retrouve aujourd’hui au Studio Sankara, sa maison de production, en pleine répétition. Bouba lance son premier album en solo après de nombreuses participations à différents opus de musiciens de la scène dakarois. Après la répétition, il m’explique un peu son parcours.

« Je faisais de la musique 50 ans avant ma naissance. »

Bouba est un passionné de musique, il chante depuis son enfance.  Toret Kounda, Youssou Ndour, Omar Pène mais aussi des artistes reggae tels que Bob Marley, sont ces idoles. Il n’arrive cependant pas à expliquer cette passion… De son vrai nom Bouba Mendy, ce jeune chanteur  sénégalais démarre sa carrière professionnelle et intègre le groupe « Dialoré». On remarque peu à peu son talent et se timbre de voix si particulier. Il participe alors au film « Kirikou et la Sorcière ».  C’est un succès planétaire. Aux côtés de Youssou Ndour, Bouba participe à la bande son du film. Le public le connait, et le nomme peu à peu Bouba Kirikou. C’est ainsi que Bouba Kirikou est né… il a collaboré à de nombreuses scènes sur le territoire sénégalais tels que celles de Youssou Ndour, Viviane Ndour et Awadi. Il part en Europe, et participe aux cirques « Africa Africa ». C’est une tournée d’un an qu’il entame. Il côtoie  de nombreux artistes africains d’horizons et d’univers musicales différents. C’est ainsi qu’il se forge et apprend parmi les meilleurs. Bouba chante, mais joue aussi de la guitare et des percussions.

Après ces années d’expérience, l’artiste se lance dans une carrière solo. Aujourd’hui, il sort son premier opus : « Réalités ».

« Parce que c’est un rêve qui est devenue une réalité. »

Mais aussi par ce que cet album parle d’une réalité sociétale, d’un quotidien commun à de nombreux Sénégalais. Bouba n’aime pas tournée autour du pot et ceux sont des sujets qui lui tiennent à cœur, comme le problème de mortalité infantile, celui de la faim. Il parle de thèmes qui lui sont chères tels que les problèmes d’inondations, d’ordures et de courant. L’album se décompose sous 15 titres de différents styles musicaux. Si je devais en citer une, se serait « Change your mind ». L’artiste joue avec un orchestre et passe du mbalakh à l’acoustique, en passant par certaines sonorités à la tonalité Jazzy.

Bouba Kirikou a préparé son album avec soin. Il a passé des nuits blanches au studio Sankara. «  J’étais un vrai boudjouman » dit -il en rigolant, et en évoquant ces heures dédiées à la réalisation… Mais c’est un travail qui paye aujourd’hui vu le succès de cet album. Ecouté aussi bien par des jeunes sénégalais que par nos paires ou par un public étranger. Le lancement de l’album prend du temps comme il me l’explique. C’est un rouage lent et qui demande beaucoup de travail. Bouba Kirikou est présent sur certaines scènes dakaroises, accompagné par son orchestre. Et prépare une tournée nationale… Bouba Kirikou a eu différentes inspirations. Son album est un métissage, et finalement représente une certaine réalité. «  moi j’appartiens personne. Je suis de capsi… mais ma musique n’appartient à aucuns genres. »  Je vous invite à aller découvrir ce première opus.

Bouba a choisi Sankara comme maison de production, car il connait bien cette équipe avec qui il a grandi et appris à maitriser son art. C’est également au Studio Sankara qu’il a rencontré de nombreux artistes. Il y a également travaillé comme directeur artistique. Il a mis certains projets en stand-by, pour le lancement de son album.. Mais l’artiste nous réserve plein de surprise…

Aujourd’hui, Bouba vit de son art. C’est difficile quelques fois. Comme il le souligne, nous sommes dans un pays ou le disque ne se vend pas. Même si il est à un prix dérisoire comparé aux travails fournis. Le public apprécie la musique mais ne l’achète pas. C’est pourquoi comme souvent, les artistes sénégalais ont d’autres casquettes. Le second problème que rencontrent les artistes, c’est la contrefaçon et le manque de lois par rapport aux respects des droits d’auteurs.

 

Un message: peace love harmonie, and freedom.

Bouba salue le travail accomplie par Wakh Art et ne manque pas de me complimenter sur mon certain style. C’est ainsi qu’il conclue l’interview et par pour une balance.

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