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Wafaa Yasmine Bensassi Kabaz

a.k.a WYBK

J’ai rencontré Wafaa au musée Théodore Monod ( ex IFAN) à Dakar, lors du vernissage de son exposition «  Récidive ». Nous étions le 03 décembre 2012. Ce fut un réel plaisir, pour moi, de passer ce jour d’anniversaire dans un cadre aussi fou. Je découvrais sur deux étages une légion de toiles, plus colorés les unes que les autres.  En me baladant, mes yeux se perdaient dans ce songe. Mélancholie, douleur, passion, liberté, folie sont les mots qui me reviennent à l’esprit. Quelques semaines plus tard, je retrouvas Wafaa au musée, et lui posa quelques questions.

« Peintre aux multiples facettes, je suis un reflet que l’on ne peut saisir. Je me décris comme « une schizophrène incontrôlable de la peinture » »

Rebel et révolutionnaire, WYBK se définit ainsi. L’artiste se plait dans ce personnage. Elle essaye de faire passer à travers son travail un maximum de messages. Les injustices de ce monde se retrouvent dans ses mots, ses dessins, ses toiles et ses sculptures.

C’est au mois de Mai 2012, en pleine biennale, que Wafaa décide de préparer sa première exposition. L’artiste participait, à l’époque, à une exposition collective dans le cadre du Dak’art 2012… « C’était comme s’apprêter pour  l’arriver d’un enfant. » La mise en place de cette première grande exposition a été difficile. Wafaa avait peur d’exposer son travail. Mais elle s’est jetée à l’eau. Et aujourd’hui, elle est heureuse d’avoir fait ce choix. L’esthète n’était pas seul dans cette aventure. Soutenue par sa famille mais aussi par ses paires. Wafaa remercie notamment, Mr Petroni pour sa présence, et ses conseils… Cette exposition fut l’acte de naissance de WYBK. L’artiste eu d’agréables surprises. Les artistes ont apprécié son travail. Wafaa cherchait une reconnaissance et c’est ce qu’elle a obtenu… 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La discussion se poursuit… Je me demande maintenant, dans quelle dynamique est l’artiste pendant la phase de création. « Je suis une artiste asses sauvage, je ne regarde pas trop ce qui se passe autour de mois. Je suis dans mon truc. Je crée, je jette. » Après avoir déposé ses enfants à l’école, Wafaa s’enferme dans son atelier et démarre son Yog’Art.  WYBK ne fait pas de Yoga, mais basé sur le même principe, le Yog’Art est une phase dans laquelle l’artiste est complètement détachée de ce qui l’entoure. Seul face à la toile… Wafaa est dans sa bulle, elle passe sa journée devant son bébé, devant sa toile, sans manger, ni boire. L’esthète est complètement absorbée par son œuvre. Elle est dans un contexte magique. A travers ses œuvres, WYBK raconte son siècle, son époque. « C’est un peu trache des fois, ca fait un peu mal. Mais je ne fais que mettre sur la toile, ce qu’il y’a autour de moi. Je ne fais que raconter. » Wafaa laisse un écris pour une génération future.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Wafaa est une artiste autodidacte. Depuis qu’elle a quatre ans, elle dessine. Elle commence à toucher à la peinture durant son adolescence. L’art l’a toujours attiré. Pour Wafaa c’est un don. Ca fait partie d’elle. «  C’est ancré en moi, c’est ma propriété. » WYBK est resté pendant longtemps dans l’ombre. Elle a eu du mal à se considérer comme une artiste. Elle pensait que pour être artiste, il fallait sortir des Beaux Arts. C’est seulement depuis quatre ans, depuis qu’elle montre son travail, qu’elle accepte cette étiquette d’artiste. « Aujourd’hui, je l’accepte mais avant c’était dur pour moi, c’était une ombre. » L’artiste ne vit pas de son art. Elle a eu à vendre quelques unes de ses toiles. Mais pour Wafaa c’est dur de vendre son travail. C’est comme vendre un sentiment. L’artiste est très attaché à ses toiles. Si elle pouvait choisir ses acheteurs, elle le ferrait. Vendre une toile à quelqu’un qui comprend l’œuvre et le message, d’accord. Mais vendre pour vendre, non. Wafaa n’est pas dans cette optique là. « J’ai eu un pincement au cœur à chacune des ventes… Je sais comment été créer la toile, c’est des sentiments et des fortes émotions. C’est comme se séparer d’un enfant. J’essaye de garder contact avec les nouveaux propriétaires… » C’est vrai qu’il faut avoir un certain détachement, mais pour l’instant, Wafaa n’est pas encore prête. Pour l’artiste, montrer son travail c’est d’abord partager avec le monde.

WYBK espère pouvoir faire une nouvelle exposition en 2013.  Pour l’instant, elle compte retourner dans son atelier et continuer du créer. L’esthète est très productive. Elle peut peindre jusqu’à une toile par jour. D’origine marocaine, née en France, et sénégalaise d’adoption depuis dix ans, Wafaa aimerait exposer cette année au Maroc puis en France. Pour elle, s’est important de pouvoir montrer son travail dans ses pays.

Les yeux, la bouche, les escaliers, les roues, sont des éléments qui reviennent souvent. Les yeux et la bouche symbolisent l’expression. Les escaliers, le vélo font appels à l’avancement. Les citations de philosophes, ou de grands peintres sont récurrentes dans le travail de Wafaa. Salvador Dali, Picasso sont des références artistiques pour l’artiste. WYBK se retrouve dans la folie de ses grands hommes. Et ca lui convient parfaitement.

L’artiste essaye de se diversifier dans son travail. Chaque œuvre est une nouvelle histoire. Différents formes, différents couleurs, différents techniques… « Si je devais employer les mêmes formes, les mêmes visuels… Je ne m’amuserais pas autant, je me lasserais, se serait du suicide pour moi. » Les bustes sont également des éléments, qui reviennent souvent. WYBK aime redonner vie à des objets usés, leurs réinventer une nouvelle histoire.

 

 

Mes œuvres favorites, sont  la Joconde ; le silence d’une reine  et l’arbre à douleur

Vous pouvez retrouver Wafaa sur : Facebook : WYBK

Et sur son site : http://wybk.e-monsite.com/

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