Hot! Moustafa Naham, Lauréat Africain 2013

Moustafa Naham

J’ai rencontré Moustafa, un après midi d’avril au quartier général, à la Boite à idée. J’avais eu l’artiste, par téléphone quelques jours auparavant. J’étais curieuse de rencontrer le Lauréat Africain 2013, de l’Institut Français. A peine sorti de répétition, Moustafa, accompagné de son béret gris, pris le temps de passer me voir. Après de longues et chaleureuses salutations, l’artiste s’installa et accepta le café, que je venais de lui proposer. Cigarette à droite, dictaphone à dans la main gauche, je démarrais l’interview…

Moustafa Naham se définit comme un artiste, auteur, compositeur. L’homme est également assistant administratif à l’université de Bambey. Sa relation avec la musique, commence il y’a des années de cela. Tout au long de son enfance, Moustafa écoutait les 5 majeurs, comme il aime les appeler ; Omar Pene, Baba Maal, Ismaël Lo, Thionne Seck, Youssou Ndour. Ses voies l’ont bercé tout au long de sa vie. Le déclic se fait, cinq années auparavant. Nous sommes en 2008, Moustafa encouragé par ses premiers fans, ses collègues enseignants, enregistre une première chanson…

« Quand j’ai quitté l’enseignement, j’avais plus de possibilité, plus de temps pour faire de la musique, que se soit chez moi ou publiquement. Mes collègues, voulaient que j’enregistre un morceau. Ils étaient fan… Je suis partie au studio. L’appétit venant en mangeant, je me suis retrouvé avec une dizaine de morceaux.»

Moustafa clip ce premier morceau, Guidélam. La vidéo se retrouve premier dans le Top Ten, d’une chaine musicale française. Le single de l’album éponyme de treize titres, remporte un franc succès. Guidélam sortira le 10 Mai prochain. L’artiste prévoit une conférence de presse et un show case à l’Institut Français, courant Mai.

L’album devait sortir en décembre, mais le label de l’artiste, a recommandé d’attendre quelques mois pour présenter le produit, lors du Festival Only French, auquel Moustafa est d’ailleurs invité et coordonnateur. Le Festival Only French a lieu du 22 au 25 Mai, dans le cadre du projet Tandem (Paris/Dakar) 2013.

« J’entamerais la promotion après le Festival. »

Dans le cadre du Tandem, Moustafa sera présent en France, pour une durée de trois mois, en résidence à la Cité des Arts de Paris. Une deuxième sortie d’album se fera dans le cadre de cette résidence.   Il y’aura éventuellement quelques featurings, qui seront rajoutés sur l’album Guidélam.

« Loin de moi tout formatage.. Ils aiment ce que je fais… Ils se retrouvent dans ma musique. La résidence, va bonifier  et enrichir l’album. J’ai une identité, et je ferais tous pour la conserver. Mon vœu c’est de faire une musique, que tous peuvent écouter. »

Pour Moustafa, la musique doit casser les frontières. Le musicien joue de l’Acoustique. Son album, s’insère dans le style Worldmusic. Guidélam  s’ouvre à tous ce qui se fait, par là, Moustafa entend, que s’est une musique variée, inspiré de différents genres musicaux, tels que la Salsa, le Reggae, et le Mbalax.

Moustafa est le Lauréat africain 2013. Le lauréat de l’Institut Français a quelques privilèges : une résidence de trois à six mois en France, une prise en charge du logement, des billets d’avion ainsi qu’une tournée des instituts en Afrique, mais également  l’accès à quelques scènes parisiennes de renom. Moustafa  a choisis une résidence de trois mois, car, il ne veut pas perdre son emploi d’administratif à l’université. Pour l’avenir, il ira là ou le vent le portera…

« L’avenir, je le vois, avec la force de cette passion, qui me mène là ou elle veut. Quand c’est une vérité absolue, il n’y’a aucune raison de s’arrêter en chemin. C’est une force qui est là, qui me pousse à le faire…  on est sur la trace des cinq majeurs… tout a été fait, c’est la manière de faire, qui differt…  Mélomane pratiquant.. Mes influences qui sont là.. »

Quand je demande l’avis de Moustafa sur l’industrie culturelle, il me répond qu’au Sénégal, l’industrie culturelle, c’est l’industrie musicale. Selon lui, la musique a pris toute la place dans la culture.  Au-delà de çà, il n’y a presque pas d’industrie.

« Si tu ne fais pas de mbalax, tu n’es pas reconnu dans ce secteur là… »

Moustafa pense qu’il faut se faire connaitre chez soi, avant de viser l’extérieur.  Il donne en exemple, l’industrie américaine qui à su conquérir son territoire avant de conquérir le reste du monde. Cependant, selon l’esthète, on peut faire d’une pierre deux coups.

« Si le clip a pu percer ailleurs, alors que j’étais là, sans visa… C’est que c’est possible. »

Dans ce village, où Moustafa a tourné son premier clip, il a tissé des liens avec les populations. Je dirais même plus, ils l’ont adopté.. Donc localement il a pu tissé des liens.. L’artiste a également fait une tournée universitaire…

« Et  si je fais une interview avec toi, c’est aussi pour dire à la nation, voilà je suis là… après je présenterais l’album sur l’extérieur. Pour toucher l’extérieur,  il faut faire une musique qui porte notre culture, mais reste  ouverte au monde… »

Dans ce premier opus,  Moustafa chante en français, en anglais, en wolof. L’artiste prône le métissage jusque dans la syntaxe de ses phrases.. Il veut suscité de l’engouement de chaque coté.

« La rumba m’a toujours plu.. donc y’a des expressions que je reprends.. C’est cette richesse culturelle que je cherche dans ma musique. »

Le Festival Only French, se produira pour sa 19° édition, à Dakar. C’est une première. Moustafa m’explique qu’il a rencontré le directeur du festival, dans un avion.. Ils ont sympathisé, après plusieurs minutes de conversations, l’artiste finit par proposer ses morceaux… Monsieur Dominique Prévost remit cette playlist au Jury du Festival. Sélectionné, Moustafa est invité pour la 18 °édition. Faute de visa, l’artiste ne peut se rendre en France et assisté au Festival. Mr Prévost et Moustafa restent en contact tout au long des mois. Frustré par l’occasion manquée, Mr Prévost et Moustafa proposent d’envoyer la 19° édition du Festival Only French à Dakar. C’est ainsi, que le Festival Only French, se retrouve programmé dans le cadre du Tandem Paris Dakar. Suisse, Belge, Camerounais, les artistes de l’espace Francophone se retrouveront donc à Dakar pour l’édition 2013, du Festival Only French, au coté de Moustafa.

Seule l’unicité peut aider à développer la culture au Sénégal…  Au delà du spectacle.. C’est un moment de rencontre et d’échanges…  Des projets en collégialités !! Regardez Dak’Kréativ… C’était une bonne initiative, qu’il faut encourager et puis ca occupe les jeunes.

« L’enfant ne s’occupe pas. Il s’occupe à sa manière… Est-ce que ca va dans la bonne marche de la société. ? On occupe pas bien les jeunes… Les initiatives du genre, sont à cultiver… »

Mots de la fin :

« J’ai perdu ma grande sœur, j’aurais bien aimé lui dédier un morceau. Mais je n’ai pas pu. Donc je voudrais juste à dire ; c’est ca la vie, on va avec la mort.  La mort a ses rigueurs, à nul autre pareille, on a beau prier, la cruelle qu’elle est se bouche les oreilles et nous laisse crier. On fait avec.. Dieu fasse qu’on ne fasse que du bien dans nos vies.. parce que faire du bien, c’est ca donne de la tranquillité… »

S’il était une couleur : se serait Marron

« J’aime le marron. C’est naturel, c’est la couleur de la terre. »

Retrouver Moustafa sur :

https://www.facebook.com/ticoamadoumoustapha.naham?fref=ts

Retrouver toute les informations du Festival Only french sur :

http://www.onlyfrench.fr/

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