Hot! Jean Baptiste Joire

Jean Baptiste Joire

Jean-Baptiste est un jeune photographe talentueux que j’ai rencontré il y’a quelques mois de çà au Dadjé.  Nous nous étions croisé en plein après-midi, le Dadjé était alors fermé, il y avait le tournage d’une Battle de jeunes Mcs.  J’étais venu assister au tournage et éventuellement trouver un jeune talent. Nous avions alors échangé pendant de longues minutes et JB m’avait montré son travail et photographié en passant. J’ai recroisé JB à différentes reprises lors d’événements culturels. Aujourd’hui, c’est à la Boite à Idée, que nous nous sommes retrouvés. J’étais curieuse, je dois l’avouer de connaitre le background de Jean-Baptiste Joire, son parcours, ses rêves…

Alors JB, comment tu te définis ?

« JB, toubab 30 ans, expatrié photographe, sociabilisant, avide d’expériences et de rencontres. »

2007, c’est la date de sa première exposition collective : « L’été dans l’ailleurs. » JB était alors à Paris inscrit à l’Université Paris 10. Il faisait partie d’une association de photographes nommée « L’envolé Bleu ». Le concept était de réunir des images de gens qui partent en vacances dans des villes qu’ils ne connaissent pas. JB accroche à ce projet et part en road trip. A la rentrée 2007, il montre ces photos. Son entourage et les membres de l’association l’encourage a exposer. « C’est comme ca que c’est partie…  De manière professionnelle. »

De manière moins conventionnelle, Jean Baptiste commence la photo adolescent de façon très spontanée avec un appareil jetable. C’était comme il le dit des photos prises à l’arrache… Pendant cinq ans, le jeune photographe prend énormément de clichés.  Des années d’images qu’il conserve dans un placard. «Un jour je les ais reprises. Il y’avait de bonne photos. Cinq années de vie, de fête, de rencontres, de plages… »

Les années Fac.

Après son bac, JB se donne un an, pour réfléchir à ce qu’il veut faire… Durant cette année, il enchaîne les petits boulots… Au bout de celle-ci, il se questionne «Qu’est ce qui te fait kiffer dans la vie ? » Et en fait, il adore faire des photos et ne s’en lasse jamais. Il décide de faire des études supérieures et s’inscrit en faculté de cinéma. Il suit des cours durant quatre ans et va jusqu’à la maîtrise. Dans le même temps, il suit une formation et travail dans un labo photo. JB avait le coté très théorique de la fac et à la fois le coté pratique au labo photo.

« Avant le bac, je n’avais pas ce rapport à la culture. Les Etudes supérieurs m’ont ouvert à une autre voie… Une nouvelle façon d’étudier. Moins de contraintes, moins de pressions… J’avais besoin de liberté. » JB se surprend à trainer des les bibliothèques. Il se met à écrire. JB découvre quelque chose d’autres… Pendant ces années de fac, il participe à huit expositions. A l’époque, il faisait tout en argentique… La faculté mettait à la disposition des artistes des bourses pour réaliser certains projets artistiques. Ainsi JB a pu supporter les couts du aux frais liés à la mise en place de ses expositions : Pellicules, tirages test, impressions etc… Ces années fac lui ont appris les bases de la photographie…

 

 

Jean Baptiste obtient sa maîtrise en 2008, en présentant un mémoire sur Takeshi Kitano, réalisateur, artiste japonais. Après çà, JB a eu envie de passer à autre chose. Il continue à travailler avec l’association L’envolé Bleu. Il donne des cours de photos et fait quelques mariages… Mais la vie d’un photographe à Paris, c’est compliqué. La photo ne fait pas vivre le photographe indépendant. JB fait un peu de tout… Il travaille de manière bénévole, fait quelques petites commandes de droite à gauche… Tout en continuant à voyager… JB avait besoin de voir tout autre chose.. « J’aimais de plus en plus voyager.. »

En 2011, il vient pour la première fois au Sénégal. C’est le Forum Social Mondial. Premier Forum Social en Afrique. A l’époque il travaille avec un ami, dans une association. Le photographe reste trois semaines au Sénégal… 10 jours dans le cadre du Forum et deux semaines où il part avec son sac à dos sur les épaules et parcours le pays.

Après ce premier séjour au Sénégal, JB rentre en France. « Je vivotais… La situation en France était difficile. Entre la crise et la morosité chez les gens… » Quelques mois après son retour, nous sommes en Novembre ; JB pense déjà à revenir au Sénégal. Il attendit les élections présidentielles sénégalaises de Février 2012. Avec un ami journaliste, il quitte paris, pour deux mois. Cette fois ci, il couvre les élections. « C’était une expérience incroyable ! Des moments forts… Il se passait des choses. J’étais impressionné par ce que disait les gens.. J’ai fait partie des indignés paris… Et il y avait un point commun.. Une volonté de changer les choses qui dépasse les frontières. »

A la fin des élections, JB et son ami rentrent en France, un peu à contre cœur. Déjà, il se dit qu’il va revenir.  Quelques mois plus tard, après avoir mis de l’ordre dans ces affaires, rassemblées et rendues  les clefs de son appartement.  Il s’installe au Sénégal. « J’en avais marre du contexte sociale français. Du scepticisme, de la mauvaise humeur… »

 

 

Son expérience avec Les Indignés France.

Jean Baptiste a fait partie des Indignés France, il vit et côtoie le mouvement pendant 8 mois. Le mouvement n’a pas eu l’envol qu’il aurait du avoir selon lui… « Y’a eu un pic ! A la première manifestation, on a ramené plusieurs milliers de personnes à la bastille.. On était 15 à organiser çà ! et il y’avait plus d’un millier de personne qui était là. J’ai flippé… Prendre la parole devant tous ces gens… » JB faisait partie de la commission internationale, en effet dans le mouvement, il y’avait différentes commissions, économies, droits  etc… Ces commissions essayaient de trouver des solutions aux différentes problématiques.  La mission de Jean Batiste était de communiquer avec l’Espagne, la Belgique et tout le reste de l’Europe…

Son rôle était de converger les idées et les énergies puis de les diffuser… Le Mouvement est partie d’Espagne. Il s’est ensuite propagé en Grèce, aux Etats unis, au Canada. Même au Sénégal, il y’avait une cellule… « Quelque chose s’est crée ! Quelque chose s’est produit… On partait d’un constat d’échec : L’Europe l’économie du chômage et pourtant on a jamais été aussi riche qu’aujourd’hui. En Grèce, 60 % des moins de trente ans n’ont pas de travail ! L’Espagne en compte 40% !! C’est de la folie ! Avec le mouvement des Indignés, je me suis formé sur l’économie, et j’ai ouvert les yeux. »

Pendant de longues semaines, JB n’a pas pu prendre une seul image du mouvement. Un jour conscient du faite, qu’il faille garder une trace de ce moment historique. Il prend son argentique, boitier Noir et Blanc, il voulait des images authentiques, originelles. Pendant 8 mois il fait des photos… « J’ai fait un long reportage. Les images sont parties à Madrid, puis il y’a eu une ou deux expos à paris… Les photos montrent que je suis proche du sujet ! C’était beaucoup plus simple. Les frontières étaient abolies. Savoir s’immiscer et saisir un moment, c’est ca le plus dure. » JB a eu de bon retour suite à cette exposition.

Qu’est ce qui te plait finalement dans la photo ?

« Ce qui m’intéresse beaucoup c’est les gens… Rencontrer les gens…  Avant ca je faisais plus de la photo d’art. Je fais de la photo pour me rappeler, mais c’est aussi pour montrer comment les gens sont beaux… C’est un peu comme un journal. Souvent je fais des photos de gens entrain de dormir, des photos de soirées. J’aime travailler sur la longueur… j’aimerais d’ici 10 ou 15 ans, faire un portrait de tous ces gens. Et montrer l’évolution, leurs évolutions. »

Que penses-tu du développement au Sénégal ?

« Ici, on est entrain de copier un model qui se casse la gueule. L’Afrique c’est l’avenir, c’est bien ! Mais il faut voir avec quel genre de développement. Il ne faudrait pas reproduire les même erreurs quoi ! »

 

 

Quels sont les artistes qui t’inspirent ?

« Kappa, Bresson, qui sont tous deux des grands reporters photos. »

Jean Baptiste a été bercé par ces photographes. Il y’a des catégories d’artistes dans la photo.. Créateur, et reporter comme me l’explique JB… « Henri Carter Bresson, ses photo sont incroyables.. C’est quelque chose que j’ai longtemps voulu imiter… Carron est quelqu’un d’intéressant par son parcours… Il a commencé tard… Malheureusement il a disparu tôt.. »

Quels sont leurs points communs. ?

« Ce sont tous des Photographes culottés! C’est une époque aussi… Ils sont allés loin… C’est des gens ultras curieux… Y’a un photographe américain, qui pareil ; à parcouru l’Amérique avec sa voiture… C’est des gens qui savent s’oublier… Et aller vers les autres, sans juger. !

 

 

Du coup As-tu abandonné la photo plus artistique ?

« Je fais du pinceaux, de la surimpression. De la mise en scène… Depuis que je suis là, je n’ai pas eu le temps de faire de la photo d’art… J’ai fait plus de plans commerciaux.. Mon objectif était de me stabiliser financièrement… Du travail pour des restaurants etc… Les seuls chosent créatives que j’ai faite, c’est travailler avec des collectifs artistiques. Même si c’est un job qui paye pas.. »

« Par exemple avec les Petites Pierres, je me suis senti tous de suite à l’aise… ca me plait.. ca ressemblait  au collectif que j’avais à paris, mais en beaucoup plus détendu. Ici c’est plus de freestyle. Fait du un peu de reportage avec Mamadou Diallo, des Récidivistes.. il a une radicalité que j’adores.. et il est très connecté à la culture. J’ai aussi partagé des moments et accompagné des artistes comme Iscience, S’killaz.. Y’a pas d’argent à la clef, mais c’est pas ca qui m’intéresse… c’est spontané !

Des Méthodes de travail adapté à ce que j’aime.. Ici, c’est l’idée. Et pourtant je parle en tant qu’étranger. Je ressens moins de contraintes au niveau de la liberté du photographe, et l’interaction avec des personnes…

 

 

J’ai toujours aimé croiser les talents artistiques. Je fais de la photo, du cinéma, je suis DJ à mes heures perdues. J’adores la musique… Quand je faisais des expos c’était ca. Y’avait d’autres choses qui se mêlaient à la photo. Au lieu de cloisonner les choses, l’idée c’était de décloisonner les choses. C’est ca qui m’intéresse. Le monde est multiculturel… Aujourd’hui.. Il y’a beaucoup plus d’échanges entre les cultures…

C’est ca l’aspect positif de la mondialisation. De part mon expérience de vie, par ce que je suis issu d’un endroit asses populaire… même si je fais parti de la classe moyenne… j’ai toujours vécu des endroits dit dangereux, ghetto.. J’ai toujours vécu dans des endroits ou en tant que blanc j’étais en minorité… et ca m’a jamais gêné, ca m’a toujours ouvert au contraire.. quand jetais petit mes potes à l’école c’était Ibrahim, Fatou et julien…  je pense que c’est ca qui m’a toujours donné envie d’aller voir ailleurs, de décloisonner et d’aller vers les autres…  j’ai des amis de toutes les couleurs de tous les milieux… pareille pour la musique, j’aime bien écouter du hiphop bien lourd.. et juste après écouter de la musique classique…  Le monde est riche et divers…  il faut de la diversité… ca nous enrichis. C’est la différence qui m’attire…

Est-ce que tu es heureux ?

oui, sans hésiter.

Ou le retrouver:

https://www.facebook.com/jeanbaptiste.joire

https://www.facebook.com/pages/JBJ-Photography/284690221663408

 

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