Hot! Belya

Belya

J’ai rencontré Aissatou Sène, il y’a quelques années de cela. À l’époque Aissatou était dans les cosmétiques et travaillait pour une grande marque française basée à Dakar. Aujourd’hui c’est à la Boite à Idée, à la Gueule Tapée qu’on se retrouve pour une interview… 

 

« Je m’appelle Aissatou Sène, j’ai 25 ans. J’ai grandi à Golf, à Guédiawaye. J’ai fait mes études à Dakar. Mon premier boulot était dans un centre d’appel, puis j’ai été vendeuse dans pour une marque cosmétique, et j’ai évolué dans cette boite jusqu’à devenir responsable de boutique. C’est comme ca que c’est partie et que j’ai eu les moyens de faire ma marque. »

 

Pourquoi Belya ?

« J’aime les tissus Africain, je m’habille beaucoup avec le wax. J’ai les cheveux non défrisés donc j’ai un style assez différent de ce qu’on peut voir ici. On me faisait souvent des remarques dans la rue concernant mon style ou mes vêtements. Une de mes amies m’a souvent encouragé, un jour on est partie ensemble à Sandaga pour acheter des perles…  J’ai commencé à faire des colliers puis des vêtements. Ensuite, j’ai crée ma page Facebook et c’est partie comme ca..

Quand j’ai lancé Belya, je faisais des vêtements par rapport à ce que moi je portais. Après ca a évolué et j’ai essayé de faire des choses pour les autres, tout en gardant ma touche… J’aime ce qui est sexy.. Donc je fais des vêtements assez sexy, des petites robes… Souvent, je modifie mes modèles en fonction de la demande. Mais je n’aime pas être diriger par les clients. Je fais ce que j’aime la plupart du temps… Et ça l’air de plaire vu que j’ai une clientèle assez fidèle.

J’aime bien le faite que les gens connaissent la marque, sans connaitre la styliste… On parle beaucoup de Belya, mais personne ne connait Aissatou Sène. »

 

 

Tu bosses avec des artisans locaux ?

 

« Aujourd’hui, je travail avec des artisans à Ngor. Quatre tailleurs… Au début, mon  premier tailleur a commencé dans sa chambre, avec une machine sans électricité…  On arrêtait de travailler à 17h. Après on s’est déplacé. Aujourd’hui, j’ai deux tailleurs chefs et deux apprentis.

J’ai rencontré deux artisans à Thiès, au début on avait des problèmes avec les finitions après les avoir former avec l’aide de ma tante docteur Marie Diallo , j’ai pu faire beaucoup de chose avec eux. Aujourd’hui, c’est eux qui font certains de mes sacs et mes portes monnaies.

Pour  les chaussures, j’ai commencé par une paire pour moi, qui a beaucoup plus. C’était des derbies quand je la portais les gens me faisait des compliments et souvent certains d’entres eux en demandaient. La demande m’a fait faire des chaussures… Plus tard, j’ai trouvé mes artisans au Maroc et depuis je leur envoie le tissus et mes modèles puis ils me font les chaussures…  j’y allais souvent au début, mais maintenant ils savent ce que je veux…

Les gens parlent beaucoup de mes chaussures mais je vends beaucoup des portes monnaies aussi. Le problème que j’ai ici, c’est que la qualité du travail n’est pas la même. Les marocains maitrisent le cuir. J’ai dû les former sur le wax qui est assez nouveau pour eux mais ils sont vite compris mes besoins. Au Sénégal le problème, c’est ca. La formation, le savoir faire… Au Maroc, ils respectent les délais et la qualité du travail.»

 

 

Comment réagis ton publique ?

« Je pense que les gens aiment beaucoup le design, les coupes de vêtements, le choix et la qualité des tissus . Mais je pense que ce qu’ils aiment le plus c’est la finition. Après ma clientèle est expatriée. J’ai beaucoup  d’européens  et d’américains comme clients et j’ai aussi des béninois et ivoiriens, Ils sont plus consommateurs de WAX. J’ai peu de clients sénégalais. »

Comment organises-tu tes collections ?

« J’essaye de faire les choses dans les normes. J’ai organisé ma collection en trois parties cette année. J’ai lancé le premier acte. Là je prépare le second avec un défilé qui sera lancé sur la petite cote au domaine de La Mangrove. Ensuite je vais sortir la dernière partie à Washington pendant l’été. »

 

 

Comment vois-tu l’avenir ?

«A la fin du mois, j’espère ouvrir ma boutique, je lancerais dans le même temps mon site. Dans la lancée où je suis, la prochaine ville où j’espère m’installer, c’est Baltimore. Je suis dans l’optique d’ouvrir une boutique là-bas. J’aimerais être présent partout… Pourquoi ne pas faire pareil à Paris ou à Londres. J’ai vraiment envie d’avoir une marque comme H&M et être vendus partout.

Le succès de Belya m’a vraiment pris de cours. J’ai quitté mon travail un an après avoir lancer bélya alors que j’avais commencé sur un coup de tête et la pression d’une amie. Mais, c’est aller très vite. Après je ne sais pas pourquoi les gens aiment autant, (je m’en plains pas, tout le contraire) c’est peut être parce que Belya est jolie, simple, et que les produits sont fait avec amour (les clients le ressentent) ,tout le monde peut s’y trouver son bonheur.

 

 

Qui sont ceux qui t’inspirent ?

« J’aime bien Chanel, Coco chanel, Karl Lagerfeld etc. J’aime bien Victoria Secret. Et parlant de Victoria secret, cette marque m’avait inspirée au point où j’ai fait une collection  de maillots de bains aux débuts de Belya. Ça avait bien cartonné. Mais c’est compliquer de faire des maillots. C’est assez intime, et puis le wax est rigide comme tissu. Mais on peut se baigner avec…

Pour  l’exporter, il faudrait que je travaille avec des professionnels des maillots de bain. J’y réfléchissais y’ pas longtemps.  En ce moment j’ai fait des robes d’été à partir de dessins à moi qu’on a imprimé sur du polyester. Je vais voir avec cette entreprise après la fin de la collection en cours.  Peux être qu’on trouvera la formule adéquate. »

 

 

Comment les médias  réagissent ?

« Après le Sénégal, la France, c’est le Brésil qui visite le plus ma page. J’ai vu des blogs qui parlaient de Belya. Récemment j’ai reçu un mail d’un musée  de la chaussure au Portugal. Ils doivent exposer l’une de mes chaussures. J’étais agréablement surprise de recevoir ce genre de demande.

Ici les médias ne se déplacent pas. Ils t’envoient un questionnaire et voilà. Ou ils prennent tes articles et collent dans leurs journaux.

Un message de fin ? Un conseil à donner. ?

Même si c’est difficile, même si on n’a pas ce qu’on veut, il faut faire les choses avec passion. Je pense qu’il faut avant tout faire les choses pour soi même, respecter et valoriser son travail pour aussi pour amener les autres à faire la même chose. J’aimerais vraiment que le sénégalais commence à consommer locale. J’aimerai surtout ne plus avoir de remarque du style, ce que tu fais c’est pour les touristes, tu devrais aller vivre en Europe, tu vas bien vendre là-bas. ( rires)

Je remercie toutes les personnes qui m’ont soutenue et qui me soutiennent encore dans cette aventure.

Je te remercie de m’avoir ouvert les portes de la boite à idée, ça signifie beaucoup pour moi.

 

 

Retrouver Belya : https://www.facebook.com/cridejoie?fref=ts

 

 

La boutique à Dakar: liberté 4, n 5265

 

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