Hot! Maaike

Maaike & le Duo Solo Dance Festival

 

J’ai rencontré Maaike durant le Duo Solo Dance Festival à Saint Louis. Venu pour couvrir l’évènement annuel dédié à la Danse, la directrice du Festival avait accordé quelques minutes pour une interview avant mon départ pour Dakar.

 

 

 

 

Qui es-tu ?

« Je m’appelle Maaike, je suis hollandaise et je suis actuellement la directrice de l’association Diagn’ Art, de la compagnie Diagn’Art et du Festival Duo Solo Dance. Je travaille avec Alioune depuis six ans.  Je suis sociologue en développement. Je viens au Sénégal depuis que j’ai 18 ans… Donc ca fait 15 ans maintenant que je vis entre Saint Louis et les Pays Bas.

Après mon bac, je suis venue pour travailler avec une hollandaise qui avait un jardin d’enfant à Dakar… J’avais envie de faire quelque chose là-bas, d’être utile. Après le Sénégal ne m’as plus lâché. Je suis revenue plus tard, pour faire des études sur la pèche artisanale et industriel. Puis j’ai fait mon mémoire de fin d’études sur  la « pèche au ramassage à Saint Louis. » Dans le même temps, j’ai découvert une pièce de théâtre hollandaise, La Bonne Espérance. La pièce hollandaise parlait des mêmes problèmes que pouvaient rencontrer les pécheurs à Saint Louis.  Cette pièce a été écrite par un sociologue qui a habité dans un village de pécheur hollandais, il y’a plus d’un siècle. Et c’est toujours les mêmes débats.

La pièce a fait buzz aux Pays-Bas à l’époque, elle a été jouée 1200 fois et aussi devant les élites,  du coût ça a amené un débat social…  Le gouvernement a finis par adopter une loi sur la condition des pécheurs en hollande. Je me suis dis que l’art avait une force incroyable. Du cout, je me suis dis pourquoi ne pas faire une version sénégalaise et la jouer sur les plages de Dakar et Ndar. Du coup en 2007, on a joué la pièce 16 fois avec notamment Marie Madeleine Diallo. J’ai adoré cette expérience. Travailler avec des gens passionnés… Et la force que l’art et la culture peuvent avoir…

J’ai travaillé dans le même temps en tant que consultante dans d’autres projets de développement… après ca, j’ai rencontré Alioune.  Je voulais rentrer dans l’équipe mais il disait qu’il n’avait pas besoin d’aide…  (Rire) Le festival a grandit depuis. L’année prochaine on accueille la troupe l’Afrique danse… c’est une grande fierté pour nous. Ce sera du  3 au 7 juin, durant Duo Solo. Ce qui est bien pour la Danse au Sénégal, pour la ville de Saint Louis. C’est une fierté parce qu’on est le plus jeune festival en Afrique à avoir postulé, et pourtant il nous on choisit… »

Quels sont tes impressions sur le Festival de cette année ?

« Je suis très contente de la programmation de cette année. C’était très beau, très différent. On l’a vu aussi dans la réaction du public. Si le spectacle est pausé, que ca roule… c’est l’essentiel, si tu es dedans tu peux aimer ou ne pas aimer,  s’il est pausé ca fonctionne. On a programmé des spectacles assez divers. C’est la qualité du spectacle qui est important, la réflexion derrière, le travail du chorégraphe… On s’appuie sur les talents d’Afrique. On a eu pas mal de première ou restitution de résidence… Cette année il y’a beaucoup de nouveaux spectacles qui n’ont jamais été présenté ailleurs… C’est géniale pour nous, parce qu’on a eu la primeur… Après l’ambiance sur le bateau est géniale. Les spectacles dans les quartiers sont aussi très importants. On essaye de faire les deux. On va chez les gens, dans les quartiers mais aussi à l’institut français.

 

 

Pour l’affiche de cette année, on a choisit une photo de Gnagna, la femme de Hardo K. Elle avait fait une performance l’année dernière, autour de la dépigmentation et la volonté d’être autre chose. Elle dansait devant le bateau. Le fleuve était bleu. Il y’avait un tapis rouge, elle portait une robe bleue, son rouge à lèvre et une perruque blonde. Sa robe bleu et son rouge à lèvre. C’était beau.

Pour les difficultés, on en a toujours. Economiquement c’est pas évidant même si on a des partenaires très fidèles.. Comme l’institut français, l’ambassade d’Espagne, la fondation total, les hôtels de saint louis. Chaque année, il faut relancer les demandes, parfois c’est un peu compliqué à programmer. On se disait l’année dernière, que cette année on ferait plus petit. Mais on n’a pas réussis. (Rire) Et l’année prochaine, se sera deux fois plus grands. Après y’a les billets d’avion… On a eu deux ou trois annulations au dernier moment. C’est des choses incroyables. C’est des choses qu’on n’avait pas eu les années précédentes… sinon oui, dans l’ensemble, le festival s’est bien passé. »

As-tu un conseil pour les artistes ou jeunes acteurs culturels ?

« Ne pas cesser de rêver.  Quand on rêve, c’est de bien réfléchir. Comment pouvoir réaliser son rêve ? Essayer d’être réaliste. Il faut se battre, tout en étant pragmatique, rigoureux et vigilent. Si tu as quelque chose à faire dans un an, il faut commencer à y réfléchir et savoir comment arriver à faire ca…. On peut arriver à faire beaucoup de chose en une journée. Si tu as planifier les choses, tu arriveras à tes fins.. Planifier, c’est ce qui fait que ca marche ou pas… partir des èches des années précédentes et anticiper… pour être efficace… »

Combien étiez-vous cette année ?

« euh, entre les bénévoles, les artistes, les invités, la fondation d’amis des Pays-Bas, qui soutiennent.. 90 personnes peu être 100.. Parce qu’il y’en a qui n’ont pas eu de badges… »

TON MOTS DE LA FIN ?

« Beaucoup de courage pour tous le monde qui est dans la culture. je sais que c’est un métier souvent difficile. Mais c’est possible de faire des choses. Et y’a beaucoup de chose à faire ici. Y’a souvent de choses magiques qui sortent de tout ca… Y’a des moyens mais souvent on fait sans… le spectacle vient d’une urgence intérieure. Et j’adore ca. C’est nécessaire. Et surtout au Sénégal… Avec ce qui se passe dans le monde même.. C’est nécessaire d’avoir un festival qui ouvre le débat sur les nuances, les émotions… »

Ou te vois-tu d’ici cinq ans ?

« Je ne sais pas hein.je pense être entrain de travailler entre ici et les Pays-Bas ou bien l’Europe et d’autres pays en Afrique… J’espère qu’on pourra garder le centre chorégraphique…  parce que le propriétaire veut vendre.. Si ca marche, peu étre que sera plus dynamique et vibrant…

 Retrouver le Festival sur:

https://www.facebook.com/pages/Festival-Duo-Solo-Danse-Compagnie-DiagnArt/117176098318360?fref=ts

 

 

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