Felwine Sarr

Felwine Sarr,

la plume enchantée. 

 

 

Qui es tu? 

Felwine Sarr, né en 1972 à Niodior, dans les iles du Saloum. Je suis écrivain, universitaire et musicien

Comment te définis-tu?

 Les définitions sont toujours une demeure étroite dans laquelle j’ai du mal à tenir. Juste dire que j’ai une démarche d’écriture, de réflexion, de rencontre de la sensibilité d’autrui au travers de divers mediums.

Qu’est ce que représente pour toi ton activité (artistique)?

Que ce soit la littérature ou la musique, il s’agit de sortir une expérience existentielle de sa solitude, de la porter à incandescence et de l’offrir en partage

Comment expliques-tu l’importance de l’art et de la culture dans votre famille?

Bonne question. Peut-être une sensibilité particulière que nous partageons et un processus de transmission intra-familial. Je suis l’ainé et j’ai été le premier à faire circuler une guitare et quelques accords auprès de mes jeunes frères et sœurs. Par la suite, que ce soit Majnun, Alibeta, Tie, Sahad ou Raphsod chacun a élaboré son propre univers artistique particulier, malgré l’unité du propos que l’on peut ressentir dans nos diverses expressions.

Quand as tu pausé tes premières lignes?

J’étais adolescent, vers l’âge de 12 ans, j’écrivis mes premiers poèmes et aphorismes

Quel est ton processus d’écriture?

Il est divers et varié. Avec le temps, je reconnais les périodes durant lesquelles les idées-sentiment arrivent à maturité après un long voyage à travers l’inconscient et sont prêts à être révélé par un processus d’écriture. Je me mets alors au travail. Les fortunes sont diverses. Dès fois les choses viennent vite, parfois l’accouchement est un peu plus difficile.

As-tu des paires? Quels « personnages » qui t’inspirent?

Non pas vraiment. Par contres mes sources d’inspiration sont multiples. Beaucoup d’auteurs que j’aime beaucoup, des lieux, la réalité quotidienne, …

Peu-tu me citer quelques noms ?

Cesaire, Rumi, Hesse, Senghor, Kundera, Mishima, Quignard, Char, Ayi Kwei Armah, Boris Diop,

 

 

Aurais-tu un conseil à donner aux jeunes auteurs?

D’écrire. L’écriture est une forge. De nourrir leur imaginaire en lisant beaucoup et en voyageant.

Un conseil à la jeunesse africaine? (ou une parole de sagesse)

De croire en elle. Elle a en elle toutes potentialités humaines, intellectuelles, artistiques pour se réaliser pleinement et réaliser le continent

Si tu étais une œuvre, laquelle serais-tu? et pourquoi?

« Fureur et Mystère » de René Char pour son coté sec et abrupt et même temps plongeant dans l’infini de la poésie

Si tu étais un morceau de musique, lequel serais-tu ? Et pourquoi?

Mandjou de Salif Keita, joué avec Joe Zawinul et des musiciens du Weather Report. C’est une chanson qui déchire l’espace-temps. Une symbiose réussie de l’art de chanter mandingue et d’un jazz africanisé portée par la voix miraculeuse de Salif Keita qui parle au tréfonds de l’âme humaine

J’ai ouïe dire que tu étais un très bon musicien… pourquoi t’être plus consacré à l’écriture, qu’à la musique? 

Non pas du tout. J’ai eu une vraie vie de musicien quand je vivais en France. J’ai joué pendant 13 ans avec un groupe de musique « Dolé » avec laquelle on produit deux albums (« Civilisation ou Barbarie » et « les Mots du récit ») plus de 500 concerts, des tournées internationales…, j’ai ensuite enregistré un album solo « Bassai » un peu plus folk et intimiste. Il n’y a que ces dernières années ou j’ai ralenti l’activité de production scénique musicale. Mais j’y reviendrai bientôt…

 

 

Est ce que la musique a un impacte sur ton écriture?

Oui, je crois que forcement, même inconsciemment. Il y a un souci de rythme, de mélodie, de musicalité dans les textes littéraires que j’écris.

Que dis tu à cette association de mots: Dakar & foisonnement culturel? Qu’en penses-tu?

Je crois que Dakar est un haut lieu de culture y affluent plusieurs souffles et styles artistiques. Ces dernières années on y sent un vrai regain de vitalité créative. C’est une excellente chose que le Sénégal redevienne un carrefour culturel.

Que lis-tu en ce moment ?

Sagesses Concordantes de Alain Delaye

As-tu un top 5 d’auteurs ou d’ouvrages à me recommander…

Oui : Le jeu des perles de verre  de Herman Hesse, La Lumière du monde de Christian Bobin, Fragments de Ayi Kwei Armah, Murambi de Boris Diop, La Maison des épices de Nafissatou Dia Diouf….Les livres de Pascal Quignard notamment la série du Dernier Royaume…

Où te vois-tu d’ici les dix prochaines années ?

Dans un lieu, loin des contraintes sociales et occupé à faire naître la beauté sous ma main

 

Son dernier ouvrage publié:

 

Les Oeuvres de Felwin Sarr sont disponible à la Librairie Athéna, à Dakar.