Hot! Art Of Papi

Art Of Papi

 

J’ai rencontré Papi durant un shooting de Bizenga Photography, il y a bien des semaines de çà. Ce jour-là, Papi s’était prêté au jeu de l’assistant photographe. Il tenait le flash pendant que Prince essayait de trouver le bon angle pour me photographier. On avait alors échangé rapidement. Papi se disait artiste, j’avais compris qu’il touchait à la peinture et qu’il avait participé à la biennale… Un après-midi de Septembre, Papi me retrouva de nouveau à la Boite à Idée, pour cette fois-ci, se faire interviewer… Durant plus d’une cinquantaine de minutes, j’échangeais avec l’artiste… Voici ce qui en ressortit…

 

 

Je m‘appelle Papi, j’ai un vrai nom mais je n’aime pas trop l’utiliser dans ce contexte, parce que j’aime bien séparer certains aspects de mon univers. Je suis artiste visuel. J’essaye de ne pas trop me définir parce que je n’aime pas m ‘enfermer dans certaines choses. Je suis peintre, c’est ce que j’ai étudié. J’ai étudié les Beaux-Arts au Lyme Academy College of Fine Arts dans le Connecticut, aux Etats Unis. C’est là-bas que j’ai concrétisé mes aspirations artistiques. Avec la famille, on a toujours su que c’était ce que je savais faire et j’aimais faire. Bon ils ont essayé de me dissuader, comme tous parents, qui veulent pour leurs enfants quelque chose de plus stable. Mon défit était de mettre tous mes œufs dans le même panier. Si je le fais, je le fais à 100 %. Mes parents m’ont supporté et m’ont aidé avec la scolarité. C ‘est des gens qui apprécient beaucoup l‘art et la culture de façon générale.

Avant l’université, je peignais et vendais déjà mes toiles. J’aime bien créer des choses. Je ne veux pas être seulement interprète. Je veux être à la base des choses. J’ai toujours voulu être plus actif que « mes paires ». J’ai ma boutique en ligne depuis trois ans maintenant. Sur cette plateforme, je vends des articles. J’ai commencé à exposer à 16 ans. A cette époque, j’étais dans un internat au Kenya. Le lycée mettait l’art en avant. On avait un cursus assez pointu en dessin et peinture. J’ai quitté l’université, il y’a un an et demi. Je n’étais pas seulement un Art Student. J’ai toujours été quelqu’un de très actif. Il me paraissait important d’avoir un minimum d’indépendance. Quand j’ai quitté l’école aux Etats Unis. Je suis allée en Mauritanie, au Mali en Afrique de l’Est. Puis j’ai découvert la scène culturelle dakaroise, j’ai bien apprécié le coté urbain. J’ai eu quelques opportunités de travail. J’ai donc décidé de rester un peu plus longtemps.

 

 

J’ai fait ma première exposition au Grand Théâtre en Off, durant la Biennale 2014. J’étais aux cotés de grands artistes sénégalais, tels que Kalidou Kassé. Dans le même temps, j’ai fait un Off à l’Institut Africain de Management de Dakar. J’étais impressionné par l’ampleur des OFF. Je suis en train d’installer mon nouvel atelier. Je prépare aussi une exposition pour la fin de l’année. J’essaye également d’ouvrir un point de ventes, un showroom pour mes œuvres. Cet espace proposera aussi les produits de mes partenaires. Des produits fabriqués au Sénégal, par nous-même. En ce moment, je cherche un agent pour me représenter et vendre mes toiles même quand je n’expose pas. Je veux me consacrer à ma création et ne pas m’occuper de l’organisation, c’est trop dur de le faire au Sénégal. J’ai eu des expériences qui ne m’ont pas trop plu ici. Il faut qu’on trouve un moyen, plus propre de travailler.

J’aime penser que je peux toucher à tous. J’ai exposé à Dakar, des choses figuratives. J’ai utilisé des portraits dans mes œuvres. A chaque fois qu’on commence à penser que je suis dans une catégorie, je passe à autre chose. Je n’ai pas envie d’être enfermé par la matière où la technique et encore moins par le sujet. Ca dépend de ce que j’essaye d’accomplir. J’essaye d’apprendre tout seul et de me surprendre, afin de ne pas stagner. J’essaye de ne pas faire des choses banales. C’est une erreur de vouloir peindre des choses importantes, il faut peindre les choses de manière importante. Tout est temporaire, c’est risqué de s’enfermer dans un mouvement, qui par essence est temporaire. Le risque c’est d’être défini par celui-ci. J’essaye de parler de choses, qui ne sont pas sans intérêt, parce qu’après ça manque de profondeur. Je préfère créer quelque chose d’engageant que d’être engagé.

 

 

Mes paires sont des gens que j’ai rencontré ici, surtout des photographes. Après il y’a les artistes contemporains qui réussissent en ce moment. Je suis en admiration devant leurs carrières. Je pense au Sculpteur britannique, Damien Hirst. Il est à un niveau où il ne sculpte pas du tout, il ne touche même pas à la matière. Il travaille avec des designers et il utilise la technologie pour créer. Cet artiste est critiqué par certains puristes mais après tout Michael Ange n’a pas peint tout seul la Chapelle Sixtine. D’un point de vue carrière c’est quelque chose que j’admire. C’est un grand entrepreneur. J’apprécie les artistes qui allient les deux. Je suis dans cette dynamique. Je me fais souvent appeler « l’artrepreneur ». J’aime coller ces deux aspects là, l’art et l’entreprenariat. Je refuse d’être quelqu’un qui va être entièrement dans ces idéaux, faire le puriste etc. Je pense que les artistes peuvent être de très bons entrepreneurs. Etre entrepreneur c’est être créatif, savoir connecter certaines choses. Pouvoir voir des connections entre certaines choses que les gens ne voient pas. Le problème c’est la vision qu’on a de l’artiste passif. Et ça je ne suis pas d’accord avec ça. Il faut pouvoir utiliser sa créativité pour pouvoir subvenir à ses propres besoins.

Dans dix ans, j’espère pouvoir vivre de mon art et aider d’autres artistes à pouvoir faire de même. J’aimerais pouvoir révolutionner la manière dont les artistes vivent. Et j’espère que d’ici là, on apprendra à retourner à la source, notre culture. Et que celle-ci sera valorisée. J’espère que les gens viendront au Sénégal pour la culture et non pour les plages. Se serait bien qu’on redonne aux gens leur dû statut. Les artistes ne sont pas des hippies ou des gens passifs. Ce sont des gens qui définissent la culture dans laquelle on vit. Il serait temps qu’on leur rende le respect qui leur est dû. On ne veut plus d’artistes mendiants.

 

 

Il faudrait qu’on sorte de l’informel, qu’on arrête d’accepter tout et n’importe quoi. Il faudrait que les artistes deviennent des machines à contrats. Les gens sont prêts à faire et dire n’importe quoi pour obtenir ceux qu’ils veulent. Il faut se protéger, se prendre au sérieux et connaitre sa valeur. L’alpha c’est toi ! Et seul le travail compte.

Rendez-vous sur le site web ou à l’atelier Art of Papi.

 

Le Retrouver:

www.artofpapi.com

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