Dablessed

Dablessed

 

De nombreuses fois, j’ai croisé Dablessed, le groupe de rap underground en vogue à Dakar. Cependant, je ne connaissais pas les artistes, ni leurs histoires. C’est un après midi de Juin, depuis la Boite à Idée, que le trio me retrouve pour une interview. Autour d’un verre, le groupe m’explique son parcours…

 

Qui sont-ils ?

Dablessed compte aujourd’hui quatre membres actifs. Nonybone, qui s’avère être un homme remplie de spiritualité ainsi qu’un artiste engagé.  Il défend un rap positif et conscient. Seventh Sky quant à lui, fais « des choses bizarres » voir miraculeuses, comme le disent ses proches. Son nom vient de la traduction du mot « Arass » en wolof, qui signifie Septième ciel. Fléxo, en ce qui le concerne, fait du rap évasif et mélancolique. Il est convaincu que la musique aidera au développement de son pays. Flexo est dans une attitude positive, et tache d’être exemplaire. Dablessed compte aussi Gun Z Num, absent pour l’interview, mais que ces amis décrivent comme un homme calme remplit d’idée, qui aime beaucoup les enfants.

 

 

Comment tous ca, à commencer ?

Nonybone, Seventh Sky, Gun z Num, et Fléxo ont grandit devant leurs grands frères, les Wageble, groupe de Rap qui évolue aujourd’hui aux Etats Unis… L’un avait un Mc pour grand frère, l’autre était le petit frère du manager et Fléxo un ami proche qui venait faire le thé m’explique Seventh Sky, en souriant. C’est ainsi qu’ils se rencontrent, il y’a maintenant dix ans de çà. Je me souviens du concert de leur dixième anniversaire, qui avait alors eu lieu au Dadjé.

« On écoutait les grands frères et un jour ils nous ont testés. Freestyle! » C’était la première fois, ils s’en souviendront à vie. Un moment émouvant, ajoute Nonybone. « Une énergie qui venait d’ailleurs.. » A l’époque, c’est eux, qui les ont poussés à se lancer. Ils voulaient qu’ils s’exposent et explosent le Rap Game. Déjà, il y’avait une belle synergie entre les membres qui groupent.

Ils choisissent le nom Dablessed parce depuis le début, le combat s’est ca ; Dire des choses faire de la musique engagée. «C’était à l’intérieur de nous. C’est à ce moment qu’on a décidé de s’engager artistiquement. On est devenu acteur.»

Vous représentez Thiaroye Azur, comment le public réagis à vos textes?

« Chacun de nous vient de quartier très différent. » Nonybone a grandit à Belle Aire, et Seventh Sky a  Liberté 6. Ils se sont retrouvés à Thiaroye, dans le département de Pikine. Cette ville représente une partie importante de leur carrière ;  beaucoup de choses sont nés là bas. « On a décidé de basé le studio la bas. »

Au début les gens étaient dans l’attente, un peu suspicieux, comme si ils s’attendaient à ce Dablessed fassent la même chose que leurs grands frères. Le groupe a présenté quelque chose de différents, de nouveaux, un mélange astucieux, riche de leurs expériences variées. Le groupe a reçu bon nombres de critiques encourageantes. La banlieue soutient ses jeunes, une fois de plus les grands de ce monde devraient prendre exemple sur ces petits gars…

 

 

Quel est le Bilan de ces dix années ?

« On a pris le temps d’écouter, de décortiquer et d’analyser.. On a beaucoup appris. On n’est plus des apprentis. Là on est prêt à servir… Pas au Sénégal, ni à l’Afrique mais au monde entier… Un message est fait pour être capté. On est des messagers du monde… Dablessed prêt à servir. »

En 2007, Dablessed sort un single, New Shit! C’est une découverte. Un single qui surprend. Connu par les artistes, et par le public hiphop sénégalais, c’est la naissance d’une nouvelle identité. Un mélange de Reggae et de Rap. En 2011, le groupe sort un nouveau titre Hight Class. Le single qui introduira leur première Street tape;  Eight Years, Eight Bares.  «C’était aussi une manière de réconcilier les gens avec le hiphop. De définir le hiphop, dans ces qualités…»

Pendant ces dix années, Dablessed a également travaillé sur différents projets à portés sociaux culturelles. Ils ont notamment travaillés avec des enfants talibés, faits des dons pour les Daara. Leur volonté était d’intégrer les enfants de la rue dans les écoles. « Le rap c’est ca aussi. On doit être dans l’activisme, être sur le terrain et dans le «positivisme. » Dablessed a aussi des projets à long thermes. Le groupe collabore étroitement avec l’association suisse, Venado. Celle-ci œuvre dans l’Humanitaire et aide les jeunes à aller à l’école. C’est une manière de faire comprendre aux jeunes, qu’ils sont capables  de tous… Selon Nonybone il faut un équilibre mental, entre bonté et intelligence…

Pourquoi avez-vous mis autant de temps à sortir la Street Tape. ?

 « On jouait beaucoup, on tournait sur pas mal de scènes… Du cout on s‘est dit, on ne va pas se précipiter… On va donner quelques singles et travaillaient sur le reste. Il y’a aussi un titre, qui est sorti pendant les élections présidentielles; « NENAGNE » Ils disent. »

Dablessed voulait être plus performant tout en prenant leur temps. C’est une philosophie qui leur appartient. Avec l’album sera pareil ajoute Nonybone. « On ne se prononce pas sur les dates, tant que ne se sera pas officiel. On bosse sur l’album là, mais on fait la promotion de la street tape..»

En 2013, le groupe prévoit la sortie d’un nouveau single, extrait de l’album… Ce titre sera un Aperçu. Le titre de l’album est déjà lancé. « Salaam. » Comment les gens vont réagir, comment vont-ils le consommer?? Les gens consomment la mixtape en attendant « Salaam ». « On voulait qu’il y est une continuité. On veut faire des choses nouvelles, et surprendre les gens.. » Ca promet. !

 

 

Dans cinq ans ou est ce que vous vous voyez ?

« On vise le monde. On peut se voir ailleurs, le destin peut aussi en décidé autrement. Avant tout on essaye de créer notre propre studio et notre label. On est très spirituel, même dans cette vision du futur… On est calme et on attend. On sait qu’on est destiné à faire tourner nos messages à travers le monde. On sera porte parole de projet, qui feront évoluer le Sénégal. Des projets qui vont nous servir et servir notre pays. » Seventh sky

Vous pensez que le rap à de l’avenir au Sénégal ?

« Y’a dix ans en arrière, le rap n’était pas ce qu’il était aujourd’hui… » Fléxo.

« Je pourrais dire qu’il y’a des jeunes qui comprennent et préparent l’avenir. Mais il faut une certaine intelligence. Malheureusement, il y’a toujours des gens qui croient qu’il faut être Gansta dans le rap.. Quand on parle de révolution, ce n’est pas d’agressivité ou quelque chose comme ca. Il suffit qu’il y ait une compréhension plus élargie et puis ca va se faire. » Fléxo

Vous sentez ce changement là ?

« Je suis pas contre ce qu’il dit. Mais en réalité, j’ai une vision différente. Ils n’ont pas cette culture. Certains l’ont mais ils sont minimes en réalité. C’est du à la communication, à l’apprentissage. Ils n’investissent pas dans la culture. Ils n’apprennent pas les normes. Ils veulent hausser la tête et dire que ca marche comme ca… Ou sont les Hiphop lovers ?

Nous on vient d’ici, on fait avancer les choses. Donc Oui y’a de l’espoir. Je vois des groupes comme Alien Zik ,Sawaan Sawaan ou S’killaz.. On sent leur musique, ils font des choses bien. » Nonybone

Si vous étiez un son ? Le premier qui vous passe par l’esprit ? 

« Hiphop de KRS ONE Parce qu’il a trop expliqué ma vision du Hiphop. » Fléxo

 

 

Parole de sagesse, ou un coup de gueule ?

 Conspirer à faire du bien. On est là, on appartient à ce peuple. On cherche à redoubler d’effort et à pendre la perfection… Essayez de figurer parmi, ceux qui exhorte à faire le bien et blâmer le mal

Ou retrouver le groupe ?

Nonybone/ Saliou.Sane/ seventh.dablessed

https://www.facebook.com/groups/163532569906/?fref=ts