Mauro Petroni

Au Sénégal depuis 27 ans maintenant, Mauro Petroni d’origine italienne est le premier à avoir créé des céramiques murales dans son pays d’accueil. Il les produits dans son atelier aux Almadies. Atelier destiné aux travails de la céramique et à son développement sous différentes formes et utilités.

Maoro a rencontré son Maitre lors d’un voyage à Tombouctou. Unie par cette passion commune qu’est l’Afrique, il le suit au Sénégal. À Dakar, à l’époque de la construction du Club Med aux Almadies, Mauro apprend et collabore avec son maitre pendant quelques temps. Puis il retourne en Italie « se faire la main ».

Mauro revient plus tard pour reprendre l’atelier des Almadies  et succéder à son maitre. Il obtient l’atelier des Almadies. Très grand espace d’exposition et de création ; est un lieu très agréable, de par le calme et la paix qui y règne. Mauro vit dans une maison juxtaposée à son atelier. Un bel espace, quelque peu épuré, aménagé avec gout. Il prête également une dépendance de la maison à des amis artistes.

Mauro m’explique que son atelier comprend un four, qui permet de cuire la céramique pendant une douzaine d’heure. Incroyable ! le saviez-vous ?…

A ses débuts, Maoro produisait des céramiques murales, pour accompagner décorations et architectures des différents espaces de Dakar. L’artiste est à l’origine de nombreuses fresques qui dessinent le paysage dakarois. Il a peu à peu évolué et diversifié son panel de création ; fresques, meubles, vases, objets de décorations, ou objets usuels.

Mauro constate que la demande diminue et que la céramique a du mal à faire face aux objets ou produits plus industriels. Avec un grand sourire, il ajoute : «  je suis heureux d’avoir pu vivre cette expérience, d’avoir fait vivre ce lieu, d’avoir connu tous ces amis artistes et aussi d’avoir appris à me « débrouiller » !

Dans ce bel espace, Maoro aime recevoir. Amis et amoureux de l’art se rencontrent autour d’un nouveau talent ou d’une nouvelle série d’œuvres. En effet, l’atelier est aussi un espace d’exposition, un lieu de partage. Maoro le définit comme un centre d’art.

A l’atelier Mauro partage aussi son savoir-faire avec d’autres artistes qui veulent s’initiés à la céramique. « je ne suis pas pédagogue mais je mets ma technique à disposition… C’est intéressant… Tu vois tout de suite qui en a qui ont plus d’aisance que d’autres. »

Artistes ? Qu’est-ce ? Comment le définir ? Comme Maoro me le fait remarquer, beaucoup de gens veulent être artiste ou croix l’être. Cela ne se résume pas  à faire une pâle copie du travail d’un autre ou à faire de l’argent. «  Ce n’est pas un chemin facile». Selon moi, on ne devient pas artiste. Il y a des qualités innées qu’il faut éduquer. Qui plus est, la majorité des artistes ne sont pas riches. Au Sénégal les artistes ont du mal à vivre de leur art. «  La preuve regard l’école des beaux-arts, sur la vdn, dans un bâtiment. Ils manquent de moyen, les élèves et les professeurs souffrent. »

Un artiste est quelqu’un qui crée et vit de son art, mais ça peut-être aussi une personne qui crée dans son coin. C’est un mot un peu vide de sens pour Mauro. « C’est toujours en corrélation avec l’acceptation ou la marginalisation de la société. Mais Il faut aussi connaitre les bases, les techniques pour se définir artiste ou artisan. » Aujourd’hui tu accèdes plus facilement aux données avec internet. Et peut-être qu’une certaine médiocrité s’installe, dû à cette facilité, ce  manque de recherche.